Cette 12ème journée de la laborieuse Ligue 1 française a confirmé nos inquiétudes. Un Sporting sans âme et sans fond de jeu a encore perdu devant une équipe de Guingamp plutôt limitée.
C’est le Sporting que nous connaissons depuis le mois d’août de cette année ; l’ex équipe nationale corse est devenue en quelques mois une équipe de « pousse-ballon » qui n’a plus rien à voir avec la formation qui progressait régulièrement depuis cinq saisons. Il faut dire que cette équipe-là avait une boussole, un schéma de jeu et un fil directeur.
Nous sommes nombreux à nous être inquiétés dés le mois de janvier 2014 quand nous eûmes compris que l’entraîneur qui avait mené au titre de champion de National, de D2 puis au maintien de l’équipe durant deux saisons en milieu du classement de la Ligue 1, se trouvait tombé dans une demie disgrâce pour on ne sait quelle obscure raison ! On allait voir ce qu’on allait voir et faire passer ce club qui représentait la Corse de manière « ringarde », à celui plus huppé genre Qatari-Saint-Germain ! Bref, on allait faire passer ce club qui représentait ce qui reste de corsitude et d’identité nationale dans le cercle du business footballistique, ce graal rêvé par tous ceux qui rêvent d’une franchise style USA !
Ceux-là ont semble-t-il oublié que le Sporting n’est ni le club d’une coterie, ni celui d’une ville, il est le club de toute la Corse, et quand Vizzavona est fermé, c’est la moitié de Furiani qui est vide ! Il nous était tombé, en pleine communauté de destin, un entraîneur non corse, qui, comme l’a déclaré Lulu Accorsi, « mangeait bleu, respirait bleu et pissait bleu ». On a trouvé que la mariée était trop belle, et que ce nouveau Pierre Cahuzac était déjà « arrivé en fin de cycle » etc etc.. .Sans doute dérangeait-il ?
On nous permettra de constater que ce qui n’arrive jamais en fin de cycle c’est la bêtise, l’incompétence et la fatuité. Qui va-t-on trouver désormais pour ramasser notre Sporting à la petite cuillère ?Qui va-t-on trouver pour remplir le stade en passant des heures sur des routes du moyen âge?Il y a quarante ans environ, Miroir du Football titrait : « Corse, football de riches en terre pauvre » en s’étonnant du miracle sportif. Il était la conjonction de la compétence technique, d’un recrutement avisé et souvent exceptionnel à une époque où les tarifs n’étaient pas encore stratosphériques et du soutien populaire des Corses.
Ceux qui ont imaginé cette prétentieuse mutation n’ont absolument aucune idée de notre désenchantement , pas plus d’ailleurs qu’ils ne semblent avoir la moindre idée de l’environnement indispensable à un club dit « grand ». Ils sont en décalage complet avec les supporters et avec la réalité du football de haut niveau ! Au demeurant, dans un grand club, les aficionados , les tifosi ou les supporters, auraient déjà exigé, par assemblée générale, le départ de ces sauteurs !
Ghjacumu Petru