Assemblée de #Corse – Extraits de l’allocution d’ouverture du Président Dominique Bucchini

Mes chers collègues,

L’ordre du jour apparaît suffisamment dense pour que je limite mon propos introductif ?assemblee corse ctc logoJe commencerai par situer, en quelques mots, les enjeux liés au projet de plan d’aménagement et de développement durable de la Corse.

C’est la première fois, en effet, qu’une telle responsabilité arrive devant l’Assemblée de Corse. Je pourrai dire aussi, sans exagérer: devant une assemblée d’élus locaux en France.

Proposer des orientations de développement économique, social ou culturel est une chose ; organiser ces orientations pour les traduire dans la destination des sols en est une autre.

Dans le premier cas, il s’agit de faire des choix qui n’engageront, en quelque sorte, que la collectivité territoriale de Corse. D’ailleurs, notre Assemblée a su adopter un plan de développement en 1993, puis procéder à son actualisation en 1999.

Dans le second cas, l’exercice s’avère autrement plus ardu. En Corse, puisqu’aucun schéma d’aménagement n’a pu être approuvé par les élus, pas même sous la version supposée plus facile du premier type de PADDUC ; et sans doute ailleurs aussi, tant il est vrai qu’aucune région n’a été confrontée à ce genre d’enjeux. Les contraintes, en effet, s’avèrent d’une toute autre ampleur.
Il nous appartient de parvenir à un juste équilibre entre les territoires, entre l’économique et le social, entre l’individuel et le collectif, entre les impératifs de protection des sols et les avantages provenant de leurs usages. Mais il s’agit également de délimiter ce qui nous concerne et ce qui doit continuer à relever de l’autonomie communale. Le tout, avec un risque non négligeable de fragilité juridique et de contentieux; et dans un contexte de crise économique et financière qui exacerbe, comme jamais, les passions et les appétits.

Pour autant, faudrait-il reculer devant ces difficultés ?

Le PADDUC a vocation à concilier les attentes et les contradictions d’un territoire et de son peuple, nos besoins immédiats avec les exigences de l’avenir. En assumant résolument cette responsabilité, notre Assemblée, notre génération, apportera un signal de confiance et d’espoir à la population.

En ces temps de crise et de désarroi, il n’est pas inutile de souligner combien l’adaptation du développement aux spécificités de la Corse, et à la préservation de son identité et de son environnement, figuraient dès l’origine comme la motivation fondamentale de notre statut particulier.

Aussi, je vous invite à aborder ce dossier dans le respect des convictions des chacun, des prérogatives des élus communaux, et des attentes prioritaires de nos concitoyens. Je vous invite à le faire avec réalisme, pour ne pas alourdir à l’excès un contenu et des prescriptions, au risque de tout remettre en cause. Mais je vous invite à le faire avec une ambition collective dont l’écho résonnera bien au-delà de nos rivages ; et saura faire plier toutes ces convoitises qui invoquent l’alibi du laisser-faire pour mieux nous empêcher d’édicter des règles protectrices qu’il nous incombe de définir, et à nous seulement.

Mes chers collègues, pour ce qui est du fond, il appartiendra bien sûr à chacun de prendre ses responsabilités, au mieux de ses convictions et j’oserai dire, de sa conscience.

Quant à la forme, nous sommes saisi d’une motion de renvoi que nous allons bien sûr examiner immédiatement. Auparavant, permettez-moi publiquement de reconnaître que nous disposons aujourd’hui d’un dossier volumineux et précis, techniquement approfondi, qui malgré d’inévitables limites ou imperfections, fait honneur à notre institution.

Pour cela, et sans préjuger de vos positions respectives, je pense pouvoir être l’interprète de tout un chacun ici en saluant l’investissement exemplaire de Maria, comme de ses jeunes équipes !

S’agissant de l’actualité, trois sujets d’importance appellent un bref commentaire.

Le devenir de la SNCM, d’abord.

Chacun aura pu constater que la procédure du dépôt de bilan risque fort de s’avérer bien plus destructrice d’emplois et d’activités économiques qu’annoncé ; et cela, sans offrir beaucoup de garanties, que ce soit dans l’annulation des amendes imposées par l’Union européenne ou dans les offres de reprises par des professionnels.

Sans ouvrir le débat, je tenais néanmoins à livrer ces considérations à votre réflexion.

Les incendies de forêt et la sècheresse, ensuite.

L’arrière-saison s’avère beaucoup plus chaude et sèche que la moyenne, et même en Corse comparativement aux autres régions.

On en mesure les impacts avec la propagation d’incendies d’une ampleur anormale dans le Niolu et sur la côte orientale. Je tiens à assurer les riverains, communes, agriculteurs ou particuliers, de notre solidarité ; quant aux acteurs de la lutte opérationnelle, ils peuvent s’appuyer bien entendu sur notre soutien.

Dans le même esprit, le Conseil exécutif gagnerait -et je suis persuadé qu’il est déjà mobilisé- à se monter attentif aux conséquences prévisibles de cette sécheresse sur les activités agricoles : les éleveurs, mais aussi les castanéiculteurs, déjà confrontés au fléau redoutable du cynips.

Cela démontre, d’ailleurs, tout l’intérêt de promouvoir, dans le cadre du PADDUC, d’autres modes de production et de gestion des ressources, notamment en eau, et d’encourager la reconversion énergétique dans le bâtiment et les travaux publics.

La polémique autour d’ « a bandera » sur les stades de football, enfin.

Une accumulation de décisions officielles malencontreuses, quant au bon usage des drapeaux dans les stades, a contribué à échauffer les esprits ; étant entendu qu’une minorité activiste, à Furiani comme ailleurs, n’avait nul besoin d’être encouragée pour cela.

Le déploiement de drapeaux corses, ou provençaux ou bretons sur un stade ne peut être, honnêtement, considéré comme un acte ostentatoire, de provocation ou d’agressivité. Pour connaître un tout petit peu ce milieu sportif, on peut même admettre que certains supporteurs en fassent un enjeu dans les rivalités habituelles qui pimentent la compétition.

Cependant, ce genre de débordements n’est tolérable qu’à la condition que l’esprit sportif garde le dessus ; surtout dans un contexte de crise qui comme on le sait, est toujours propre à aiguiser les passions voire les exutoires.

Aussi convient-il de féliciter les maires de Bastia et de Nice pour avoir pris l’initiative d’une concertation accrue, délivrant aussitôt un signal d’apaisement. Pour ma part, je ferai volontiers référence à un éditorialiste de la presse insulaire, pour constater avec lui que la victime –en l’occurrence le SCB, qui a subi l’envahissement du terrain et même des coups et blessures, est devenue presque coupable avec cette question des drapeaux.

Sachons donc être attentifs à tout risque d’instrumentalisation, en évitant tout comportement qui, involontairement, pourrait aboutir à marquer un but contre le camp du football corse.

Je conclurai avec plusieurs propos individuels.

Permettez-moi de rendre un hommage appuyé à François ZANOTTI, ancien maire de Calvi, récemment disparu.

Accomplissant son mandat entre 1989 et 1995, ce brillant polytechnicien, qui fut le PDG de Renault Véhicules Industriels, avait su mettre ses hautes compétences acquises au niveau national, au service de ses compatriotes. Au-delà de ses réalisations, , il avait ce profil un peu rare qui contribue à diversifier notre personnel politique ; sachant qu’il s’était volontairement limité à un seul mandat.

En votre nom à tous, j’adresserai à sa famille nos condoléances émues.

Dans un autre ordre d’idées, Jean-Jacques PANUNZI a choisi de nous remettre son mandat à l’Assemblée de Corse après son élection au Sénat.

Vous m’autoriserez à saluer, malgré nos divergences politiques, la cohérence, la passion et le pragmatisme qu’il savait conjuguer pour faire entendre dans cet hémicycle la voie du monde rural ; ou pour aborder les dossiers d’aménagement et d’équipement en privilégiant leurs enjeux concrets.

A cet égard, je souhaite la bienvenue à Jean-Louis MILANI, qui quant à lui représente un des principaux pôles urbains de la Corse ; en lui disant qu’il est déjà connu et apprécié pour ses qualités humaines, et je ne doute pas que son esprit d’ouverture et de tolérance enrichira nos travaux.

Diane PASQUALAGGI-BEDUT effectue aujourd’hui son retour, après une longue absence suite à son accident.
Je tiens à la saluer sincèrement et chaleureusement. Je demande également aux services de l’assemblée et de l’exécutif de se rapprocher d’elle pour vérifier que notre Collectivité lui a bien accordé une aide méritée.

Enfin, je vous indique avoir été saisi au début du mois par le maire de Saint Martin de Valgalgue, par ailleurs Vice-président de la communauté d’agglomération d’Alès.

Cette région du Gard a subi des intempéries d’une ampleur exceptionnelle qui si elles n’ont pas causé heureusement de bilan humain, n’en ont pas moins provoqué des dégâts considérables.

A cet égard, l’ensemble des régions voisines ont été sollicitées et je pense, Monsieur le Président du Conseil exécutif, que notre Collectivité s’honorerait de participer à cet effort commun de solidarité.

DOMINIQUE BUCCHINI

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