Alexandre Santoni, notaire à Bonifacio et délégué au conseil supérieur du notariat, dénonce le projet de réforme qui, selon lui, condamne, à terme, les régions rurales au désert juridique
Les professions juridiques réglementées sont dans la tourmente depuis l’annonce d’un projet de réforme du gouvernement. Face au vent de fronde, Bercy a reculé l’échéance à 2015, promettant de limiter cette réforme à « quelques petits déblocages ».
Toujours est-il que les professions concernées restent mobilisées et inquiètes pour leur avenir. En Corse aussi, le débat fait rage, au regard notamment d’une spécificité géographique qui n’a rien d’anodin dans le cadre de ce projet de réforme et qui risque d’avoir un impact sur le service public de proximité à la population.
Alexandre Santoni, notaire dans le rural, à Bonifacio, et délégué pour la cour d’appel de Bastia au conseil supérieur du notariat, précise les enjeux de cette réforme sur l’avenir de sa profession et met en garde sur les conséquences en terme d’égalité à l’accès au droit.
Les professions réglementées sont dans le collimateur du gouvernement, quelles sont aujourd’hui vos principales craintes ?
En authentifiant et en sécurisant les actes, les notaires et leurs collaborateurs assurent un service de proximité au service de tous. Cette mission lui est déléguée par l’État qui fixe également le nombre d’offices, en veillant à la bonne couverture de tout le territoire, y compris dans les zones rurales et les petites communes.