Un temps suspects dans l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac, en 1998, deux nationalistes corses ont déposé plainte cette semaine en visant l’ancien patron de la police antiterroriste Roger Marion, qu’ils accusent d’avoir fabriqué de fausses preuves, a-t-on appris vendredi de leur avocat.
Dans leur plainte, Dominique-Mathieu Filidori, un nationaliste de la première heure, etGérard Serpentini, tous deux mis en examen en 1998, soulèvent des accusations déjà portées contre Roger Marion, alors patron de la Division nationale antiterroriste (DNAT).
Lors du troisième procès contre Yvan Colonna, en 2011, un témoin avait affirmé à la barre que Roger Marion et un responsable des renseignements généraux l’avaient obligé à déposer sur le domaine agricole de Dominique-Mathieu Filidori des explosifs finalement retrouvés lors d’une perquisition en septembre 1998.
Trente-deux personnes (dont quatre sont décédées) au total dont les deux plaignants, sont toujours mises en examen dans ce dossier 13.37. Malgré les demandes officielles, le dossier n’est pas à ce jour clôturé, même si la juge Laurence Le Vert « estime que l’instruction est close et a déclenché en ce sens l’article 175 », selon un défenseur. « Il faut l’avis du parquet de Paris qui doit requérir un non-lieu ou un renvoi devant les assises, mais celui-ci traîne des pieds depuis six mois », dénonce Me Jean Giuseppi, avocat de Fabienne Maestracci, Maurice Lorenzoni et Stella Lacrimini épouse Castela, mis en cause dans la 13.37. « On sent une gêne considérable dans ce dossier », analyse-t-il.
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Le 19 mai 1999 : – Mathieu Filidori est interpellé dans le cadre de l’affaire Erignac. le Sénat décide, à l’initiative des présidents des quatre groupes de sa majorité, la création d’une commission d’enquête sur la conduite de la politique de sécurité menée par l’Etat en Corse. les groupes de l’opposition de l’Assemblée nationale déposent une motion de censure contre le gouvernement. Par ailleurs, le président de la Chambre des métiers de Corse-du-Sud a été placé en garde à vue dans la soirée. La police enquête sur des stages fictifs de la Chambre, subventionnés par l’Etat, et qui auraient servi à payer des joueurs des équipes de football d’Ajaccio. (Mathieu Filidori, agriculteur et militant nationaliste, est Soupçonné d’avoir rédigé la revendication des « anonymes », il clame son innocence. Il sera remis en liberté le 8 juin, après l’arrestation du commando)
Le 20 mai 1999 : Mathieu Filidori a été mis en examen pour complicité d’assassinat, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du préfet Erignac, et pour complicité d’attentats.
Le 8 juin 1999 : la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris remet en liberté Filidori Matteu !
Le Mercredi 2 Janvier 2002 : Affaire Erignac . Renvoi aux Assises requis pour huit nationalistes. Un peu moins de quatre ans après l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio (Corse du sud), le parquet de Paris a demandé lundi le renvoi devant les assises de huit nationalistes corses. Mais l’assassin présumé, Yvan Colonna, est toujours en fuite. Recherché depuis deux ans et demi, Yvan Colonna, soupçonné d’avoir tué le préfet de trois balles dans la tête, n’est pas concerné par ces réquisitions car la procédure le concernant a été disjointe du reste de l’affaire. Ainsi, les juges peuvent poursuivre leurs investigations. Les huit personnes dont le parquet demande le renvoi sont Alain Ferrandi, Didier Maranelli, Pierre Alessandri, Marcel Istria, Martin Ottaviani, Joseph-Antoine Versini, Vincent Andriuzzi et Jean Castela. Dans ses réquisitions, en revanche, le parquet a demandé un non-lieu pour le nationaliste Mathieu Filidori.
Le Jeudi 28 Février 2002 : Affaire Pietrosella : nouveau procès. Mathieu Filidori est blanchit dans cette affaire. Dans son ordonnance de renvoi, signée lundi 25 février, et conforme aux réquisitions du parquet, le juge d’instruction antiterroriste Gilbert Thiel a en revanche accordé un non lieu au militant nationaliste Mathieu Filidori.
Le 14 Mai 2002 : Les juges d’instruction antiterroristes chargés de l’enquête sur l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio, ont ordonné le renvoi de huit nationalistes corses devant une cour d’assises spéciale. Suivant les réquisitions du parquet, les juges ont en revanche prononcé un non-lieu pour l’agriculteur et militant nationaliste Mathieu Filidori, première personne interpellée et mise en examen dans cette a
Février 2006
Qu’elles sont les révélations les plus choquantes de votre livre?
– Pour moi, la révélation la plus marquante est le fait que certains policiers de l’anti-terrorisme aient pu faire déposer des explosifs chez des suspects nationalistes, en Corse, dans le but de les mouiller dans une procédure liée à l’assassinat du préfet Erignac. Notre livre représente un an et demi de travail et le recueille de 200 témoignages de policiers de tous grades, de préfets et de conseillers de ministres. Notre étonnement a été de découvrir comment tout fonctionne à l’Intérieur, nous avons soulevé le couvercle du ministère. Et il se trouve qu’il y a un vrai décalage entre les communications faites par le ministère et la réalité. Par exemple, le poids de la Franc-maçonnerie, la manière dont fonctionnent les syndicats, les relations avec le pouvoir politique en place, la guerre entre les services. Mais aussi le rôle des « indics », qui est très importants, leurs rémunérations, l’argent liquide qui circule, la sophistication de la tricherie pour les chiffres sur la délinquance. Nous nous sommes donc demandés pourquoi et comment il pouvait y avoir de telles dérives. (…) Par Christophe Labbé, journaliste au Point, auteur de « Place Beauvau, La face cachée de la police » (avec Olivia Rescasens et Jean-Michel Decugis,Robert Laffont, 2006)
Un ancien officier de la police antiterroriste a été accusé d’avoir détourné une enquête de police à son usage personnel, au procès en appel des commanditaires supposés de l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac. Me Eric Dupond-Moretti, un des avocats de la défense, a lu à l’audience une lettre signée par un ancien officier de la Division nationale antiterroriste (DNAT), actuellement en poste à Montpellier (Hérault), qui relate une fraude d’un de ses anciens collègues ayant travaillé sur l’affaire Erignac. Dans ce courrier daté du 16 décembre 2003, le policier explique que ce collègue, qu’il nomme, a utilisé une commission rogatoire (délégation de pouvoirs du juge d’instruction) pour tenter de retrouver au centre des impôts de Versailles la trace de sa compagne qui venait de quitter le domicile commun. « Quand on est capable de faire ça, on est capable de tout. Ce n’est pas la même affaire qu’Outreau, c’est vrai, mais ce sont les mêmes problèmes de principe », a dit à l’audience Me Eric Dupond-Moretti. Il a souligné que cet officier avait été un des principaux intervenants sur le dossier Erignac.
Mai 2011
Un ancien agriculteur cité au procès d’Yvan Colonna a accusé mardi des policiers d’avoir «fabriqué de fausses preuves» au cours de leur enquête sur l’assassinat du préfet Erignac en 1998, alors qu’ils se concentraient sur la piste dite «agricole». Pendant les mois qui ont suivi l’assassinat de Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio, les enquêteurs avaient soupçonné le milieu du syndicalisme nationaliste corse, qui militait alors pour une annulation des dettes du secteur. Serge Garracio travaillait à l’époque avec Dominique-Mathieu Filidori, agriculteur et leader syndicaliste, qui avait été arrêté et mis en examen pour complicité d’assassinat, avant de bénéficier d’un non-lieu en 2002. Parmi les éléments retenus contre M. Filidori, figuraient des explosifs hors d’usage découverts sur son domaine agricole lors d’une perquisition en septembre 1998. M. Garracio a affirmé, devant la cour d’assises spéciale de Paris, que Roger Marion, ex-patron de la police antiterroriste, et Eric Battesti, de la direction centrale des renseignements généraux, l’avaient contraint à déposer ces explosifs. Roger Marion «m’a donné les explosifs et un détonateur, et m’a dit de les déposer», a-t-il assuré. «M. Marion a fabriqué de fausses preuves». source et suite de l’article :