Nous voulons la libération d’Eric Marras et de Felix Benedetti: nous dénonçons à nouveau les durées abusives de détention et d’instruction dans les affaires les concernant.
Le cas d’Eric MARRAS :
Ce détenu politique est incarcéré depuis 4 ans pour attentats. Son instruction est terminée depuis 9 mois. Elle aura duré plus de trois ans ! 3 ans et demi d’instruction !!! à Paris, dans la très vétuste prison de la Santé fermée aujourd’hui pour rénovation ! 3 ans et demi d’instruction sans autorisation de téléphoner et avec un seul droit de visite.
L’instruction d’Eric est aujourd’hui close ; la date de son procès est fixée au 21 mai 2015.
Sa dernière demande de mise en liberté a été refusée.
Il devrait légitimement et en toute légalité bénéficier d’une liberté conditionnelle ou au minimum être transféré à Borgu ou à Aiacciu. En fait il a été arbitrairement transféré à Fleury Merogis et il ne peut ni téléphoner ni recevoir de visite ! Il est ainsi volontairement et sans raison coupé de ses liens sociaux. Le mois dernier encore le procureur général de la cour d’appel de Paris a rejeté les demandes de permis de visite formulées par 2 adhérents d’Aiutu Paisanu! Si le parloir nous est refusé, association pourtant basée sur le principe de la solidarité et de l’entraide à qui alors peut-il être accordé ?
Dans le cadre de l’affaire concernant Eric Marras, une autre personne a été arrêtée pour les mêmes faits. Elle a été remise en liberté après quelques mois de détention !
Il apparait une fois de plus que l’inéquité est le fondement des procédures judiciaires de la SDAT et que le “délit ”de penser nationaliste est prépondérant sur les faits reprochés.
Rien ne justifie plus le maintien en détention d’Eric alors que l’instruction est close et qu’il est en prison depuis déjà 4 ans ! Aussi nous demandons sa remise en liberté dans l’attente de son procès.
Le cas de Felix BENEDETTI :
Felix Benedetti est incarcéré à Fresnes depuis déjà 20 mois dans le cadre de l’antiterrorisme, pour détention d’armes. Des cas similaires ont été jugés durant ce temps en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Bastia. Dans deux affaires récentes (en 2013 et 2014) plusieurs individus accusés d’appartenir à un réseau de trafic d’armes ont été arrêtés. Des centaines d’armes de poing et fusils d’assaut ont été saisis. Ces individus ne font pas l’objet de poursuites dans le cadre de la SDAT. Or ni le juge des libertés ni aucune autorité n’ont signifié à Felix à partir de quels critères il se trouve détenu dans le cadre juridictionnel de la SDAT. Nous avons demandé à Madame Taubira, ministre de la Justice, de clarifier ce point : elle n’a pas répondu. Felix est un militant nationaliste ”engagé” et pour la justice française, cela suffit à justifier une procédure d’exception SDAT. Le Juge des libertés a d’ailleurs justifié son refus de remise en liberté au motif que “la position exprimée par l’intéressé sur ce qu’il nomme la“ justice d’exception” et son refus de répondre tant aux questions des enquêteurs qu’à celles du magistrat instructeur démontrent qu’il n’entend pas se soumettre à la justice républicaine, que dans ce contexte ses garanties de représentation sont inexistantes”! Félix est donc maintenu en détention pour avoir dénoncé la justice d’exception qu’il subit! C’est ce délit d’opinion qui fonde son maintien en détention ! C’est scandaleux!
La visioconférence aurait été bien suffisante pour l’instruction de l’affaire de Felix qui est très simple. Un magistrat instructeur l’a convoqué à intervalle de temps d’au moins 4 mois Toutes les investigations nécessaires devraient être terminées et l’instruction close. Une durée de détention préventive de 20 mois est exceptionnelle en correctionnelle, pour un délit de détention, quelles que soient les structures juridictionnelles.
Felix peut voir des membres de sa famille mais n’est pas autorisé à leur téléphoner. Tout contact avec d’autres détenus corses lui est interdit alors que leurs affaires n’ont strictement aucun lien avec la sienne. Tout est mis en œuvre pour l’isoler. Il est interdit de pratiquer une activité si un autre détenu SDAT y est inscrit et même de messe si un autre détenu corse SDAT y assiste ! Rien ne justifie ces brimades si ce n’est la volonté de le casser moralement. La Justice se montre beaucoup plus compréhensive vis à vis d’islamistes détenus à Fresnes qui sont regroupés dans la même division et qui bénéficient de procédures beaucoup plus rapides alors qu’il leur est reproché à eux également le délit d’association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste.
Il apparait dans le cas de Felix Benedetti aussi que l’inéquité est le fondement des procédures de la SDAT et que le “délit ”de penser nationaliste est prépondérant sur les faits reprochés. Nous demandons donc la fixation d’une date de procès pour Felix Benedetti et sa remise en liberté !
Nous dénonçons fermement les détentions de longue durée d’Eric Marras et de Felix Benedetti qui sont des condamnations non seulement sans procès équitable mais sans procès du tout.
Que ces deux prisonniers se situent dans la sensibilité politique du RINNOVU NAZIUNALI explique-t-il cet arbitraire à leur encontre ? Que cesse l’iniquité et qu’ils soient libérés comme la plupart des autres prévenus en situation analogue. Le maintien de la discrimination et de l’iniquité à leur encontre nous amènera à des actions d’indignation et de protestation légitime. Nous ne pouvons plus laisser exercer sur eux à la fois l’arbitraire, la discrimination anticorse et la criminalisation de la pensée nationaliste !
Plus généralement nous considérons que la question des prisonniers politiques fait partie des points de réforme votés par l’Assemblée de Corse au même titre que la co-officialité de la langue corse, la résidence/citoyenneté, le transfert de la fiscalité, l’inscription de la Corse dans la Constitution pour avoir un pouvoir normatif. L’Assemblée s’est prononcée pour le rapprochement familial des prisonniers (motion votée à l’unanimité en Mai 2010). Mais, depuis ce vote de principe et la vague des rapprochements de 2012, le dossier des prisonniers est au point mort ; le président de l’exécutif comme celui de l’Assemblée ne font aucun suivi ni aucune relance envers le Ministère de la Justice. Nous les exhortons à reprendre ce dossier et à œuvrer comme nous à ce que la proposition de loi Gandolfi Scheit soit mise à l’ordre du jour du Sénat avec les amendements annoncés par des sénateurs, pour que le rapprochement familial devienne un droit effectif.
Les points de réforme soumis à l’Etat sont, malheureusement, présentés sans cohérence d’ensemble par l’Exécutif Giacobbi ; ils sont pourtant la base d’un règlement politique actuellement enlisé. Le Président Hollande a été interpellé sur sa disposition à aller vers un règlement politique prenant en compte les droits du peuple corse. Il peut encore répondre et prendre le chemin humaniste du droit, du social et de l’équité : un premier signal serait la prise en considération de la question des prisonniers politiques corses SDAT.
Enfin la lettre ouverte adressée dernièrement à Mme Taubira, Garde des sceaux, par Alain Ferrandi et Pierre Alessandri nous interpelle. Nous soutenons leur demande d’être rapprochés de leur famille et de leurs attaches sociales, en Corse à Casabianda. Au prétexte d’un statut de DPS (détenus particulièrement signalés), l’éloignement est une deuxième sanction imposée à ces détenus politiques (et à leur famille !) qui s’ajoute aux très lourdes peines prononcées à leur encontre. Nous demandons à Mme Taubira, Garde des sceaux, de procéder en toute justice à la radiation d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri du fichier DPS.
Nous soutenons de même les autres requêtes similaires de rapprochement comme celle de Jean-Marie Pittiloni et celle d’Yvan Colonna.
Ces cas démontrent aussi que la justice française n’est qu’une justice d’exception dont les militants nationalistes subissent encore aujourd’hui toutes les dérives et les abus.
Aiutu paisanu / Rinnovu naziunali
NB : Une soirée de solidarité sera organisée par Aiutu Paisanu, le Samedi 15 Novembre au Sax Caffè à Bastia, Rue Neuve Saint Roch.
Serata di sulidarità per i patriotti à u Sax Caffè in Bastia, à partesi da 7 ore di sera. Musica è canti. Ci serà da beie è da manghjà.