(article du 7 octobre 2014) Incohérence, conséquences désastreuses sur le plan environnemental et social, non sens économique, orientations négatives et sans doute catastrophiques de la politique touristique et des transports en méditerranée, voilà ce que représente le projet de la Carbonite.
Il rejoint ainsi la cohorte des chantiers inutiles et dangereux que l’on voit se multiplier en Europe sous la pression de lobbies dont les objectifs financiers sont aux antipodes de toute notion de développement durable: on pense notamment aux aéroports de Ciudad Real et Castellon en Espagne (http://www.reporterre.net/spip.php?article5582), de Notre Dame des Landes en Bretagne (http://lutteaeroportnddl.com/), aux LGV du pays basque ou de la région PACA (http://www.nonlgvpaca.fr/), à la liaison rapide Lyon-Turin (http://lacoordinationcontrelelyon-turin.overblog.com/), etc…
Conçu pour servir des intérêts privés au détriment de ceux de la population,
le port de la Carbonite ne répond à aucun besoin réel, en terme de développement durable, bien au contraire.
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Le port de la Carbonite c’est :
– Une catastrophe écologique par la destruction de 70 à 100 hectares d’herbiers de posidonies. Lorsqu’on connaît la rareté et la valeur économique de ces herbiers (100 fois supérieure à celle d’une prairie terrestre selon des économistes internationalement reconnus), lorsqu’on sait que ces herbiers donnent sa couleur bleue à l’eau de mer, on s’aperçoit qu’à cette catastrophe écologique sans précédent s’ajoute un mauvais coup porté à l’économie corse. Le non respect de la Directive Cadre sur l’Eau, texte majeur qui structure la politique de l’eau dans les Etats membres de l’Union Européenne, mettra la Corse au ban de l’Europe, avec, là aussi, des conséquences économiques difficiles à évaluer à l’heure actuelle.
– Un débat truqué en 2007, où l’on n’a tenu aucun compte des oppositions nombreuses et argumentées, où l’on a préétabli un cadre de travail tendancieux pour les experts, véritable escroquerie intellectuelle qui a permis de présenter ce projet fumeux comme le seul possible. Ce qui est un mensonge. La reprise de ce mensonge dans de vrais faux rapports officiels (rapport du CNPN du 20/12/2012) a ouvert la porte à une scandaleuse dérogation qui conduira à ce saccage écologique.
– Le saccage d’un site magnifique qui est attractif y compris pour les plaisanciers, lesquels fuiront dès lors la destination bastiaise. Lier la création de ce port de commerce au réaménagement du port actuel pour la plaisance ne tient donc pas debout. Le caractère répulsif du projet sonnera définitivement le glas du commerce de proximité du centre ville.
– La destruction de la plage de l’Arinella, dernière plage qui reste aux Bastiais, et dont l’aménagement devrait, au contraire, être une priorité, tant pour le bien-être des habitants que pour sa valeur touristique, et donc économique. Les Bastiais des quartiers Sud seront les premiers lésés par cette atteinte inacceptable à leur cadre de vie.
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– Une menace permanente sur le lido de la Marana et l’étang de Biguglia,du fait de l’interruption des courants marins par une digue « plein Est » de 500 mètres.
– Une accentuation du tout-tourisme de masse, hyper saisonnier,destructeur de notre environnement naturel et culturel, sans aucune retombée pérenne en terme de développement, en totale contradiction avec les intentions affichées par ailleurs (projet de parc marin, Aires Maritimes Protégées,…). Ces dernières sont présentées par certains comme des « mesures de compensation », alors qu’elles doivent être des orientations nécessaires pour un vrai développement. De plus, ces mesures ne seront, en aucun cas, susceptibles de rattraper les conséquences catastrophiques de ce funeste projet.
Ici encore, tout n’est que mensonges et faux semblants. Enfin, construire une telle infrastructure pour seulement absorber une pointe de trafic de passagers qui partent de Bastia, pour se diriger vers la Balagna ou Portivechju (où des aménagements portuaires sont par ailleurs déjà prévus pour eux), est une aberration. Cela n’aboutira qu’à encombrer un peu plus les routes corses en été, sans aucune retombée économique pérenne.
– Un coût exorbitant, qui s’élevait déjà, au moment des débats, à environ 250 millions d’euros. Un mensonge de plus pour rendre le projet comparable à d’autres. On sait, aujourd’hui, que le coût final se situera entre 500 millions et un milliard d’euros! Dans ces conditions, seul un opérateur privé pourra financer l’opération,et, en contrepartie, en deviendra concessionnaire pour les 50 ans à venir.
– La main mise d’un consortium du type Veolia, Bouygues ou Vinci sur un secteur vital de l’économie corse. Les risques de faillite, de changement de stratégie ou d’actionnaires, et, par voie de conséquence, d’abandon pur et simple du port sont ici bien réels. S’y ajoute,dans tous les cas, une gestion qui privilégiera, une fois de plus, et pour très longtemps, des intérêts étrangers à ceux de la population.
– Un coût social lourd, avec, dans les conditions qu’on vient de définir, une aggravation de la saisonnalité et de la précarité des emplois, du travail dissimulé, des risques au travail, de l’absence de perspectives de carrière.
Cela est d’autant plus grave et inacceptable qu’un projet alternatif existe, répondant en tous points aux impératifs de sécurité et de développement économique souvent avancés fallacieusement pour favoriser tout et n’importe quoi.
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CORSICA LIBERA / UN ALBA NOVA PER BASTIA