En prévision de la grève de la SNCM de juin dernier, Camille de Rocca Serra était intervenu pour ne pas que Porto-Vecchio soit cette fois encore le port départemental le plus pénalisé. Comme en février 2011, le député avait saisi Paul-Marie Bartoli, Président de l’Office des Transports de la Corse, concernant la nécessaire réorganisation de la desserte maritime en période de grève, et déposé une motion à l’Assemblée de Corse.
“La région de Porto-Vecchio est doublement pénalisée puisque c’est le seul port de Corse où la desserte n’est pas assurée en période de conflit social. En 2011, nous avons subi 47 jours de grève au cours desquels une vingtaine d’employés de la société d’acconage porto-vecchiaise s’est retrouvée au chômage partiel ; et qui ont gravement perturbé l’ensemble de l’activité économique. Lors de la grève de juin dernier, à l’inverse de Propriano ou d’autres ports, nous n’avons pas eu de rotation. Cette situation ne peut plus durer.”
Lors du dernier conflit estival, Porto-Vecchio a en effet été oublié quand d’autres ports disposaient de quelques rotations. Lors de la session du 25 septembre 2014, le député “a renouvelé ma proposition de mandater la CMN pour effectuer une rotation hebdomadaire minimum entre les ports de Porto-Vecchio et de Marseille. S’il est logique qu’en période de conflit, Bastia et Ajaccio soient desservis au minimum par deux navires, il l’est tout autant que le troisième bâteau soit affrété aux trois ports départementaux de Porto-Vecchio, Propriano et L’Ile Rousse pour qu’ils disposent chacun dans les mêmes termes d’une rotation hebdomadaire minimum garantie, soit un tiers du service de base. Pour ce faire, le bateau de la CMN assurant la liaison avec la Sardaigne pourrait être affrété aux rotations entre les ports secondaires de Corse et Marseille pour garantir la continuité territoriale qui doit être prioritaire.”
En l’absence de service minimum et compte tenu de l’inefficacité du service social et solidaire que l’Assemblée de Corse a intégré sur proposition du conseil exécutif dans la DSP votée en octobre 2012, cette solution, qui doit être pérenne, est à ce jour la plus adaptée pour qu’un juste équilibre de la desserte maritime insulaire soit trouvé. D’autant plus que financièrement, “l’opération ne génèrerait aucun surcoût puisqu’elle pourrait être financée par la somme retenue à la SNCM sur l’enveloppe de continuité territoriale pour non respect d’obligation de service public”.
Cette proposition, issue d’une concertation entre élus, représentants consulaires et socioprofessionnels de la micro-région, constitue à ce jour l’option la plus viable: “avec les forces vives et la population du Grand Sud, nous revendiquons de manière légitime que le port de Porto-Vecchio, important en terme de transport de marchandises, bénéficie d’une desserte minimale et ne soit plus le seul à être pleinement pénalisé et asphyxié.”
La motion du député a été adoptée par l’Assemblée de Corse malgré l’opposition du groupe communiste, d’une partie de la gauche et d’une partie des nationalistes. Le député se réjouit de cette décision qui permettra à l’avenir à toute la micro-région de disposer de liaisons minimales en période de conflit.
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