Nous vous livrons ici un article d’une certaine longueur. Il paraîtra fastidieux à certains, d’autres le liront en diagonale, et une minorité ira au bout de l’effort de lecture que demande cette production. Pourquoi ce format ?
Parce qu’il faut et il faudra désormais s’habituer à passer outre le confort de la communication de surface. Parce qu’il y a beaucoup à dire, aussi, en ces temps d’agitation autour des peuples assoiffés de liberté, embastillés par les Etats-nations encore en exercice. Pour se départir de cette situation, la lutte sera âpre et le travail de longue haleine. En effet, les temps qui s’annoncent vont être durs et il ne tient qu’à nous de retrousser les manches.
Notre travail paiera. Le combat que nous menons, à l’intérieur de nos frontières faites de mer et à l’extérieur, est une lutte de chaque instant contre la République française et la mondialisation. Comme le disait Michel Rocard au sujet du « problème corse » : « Le mal est profond et il vient de loin ». Nous nous battons face à un ancien empire colonial qui a gardé les vieux réflexes inhérents à son statut. L’empire a chuté mais la mentalité reste. La Corse est l’un des derniers éléments de la pieuvre française qui étranglait autrefois plus d’une nation. Afin de la tenir sous sa coupe de manière docile et de l’exploiter patiemment, la France a su développer une opération colonialiste totale s’étalant sur des siècles. Les phases de colonisation progressive ont été les suivantes : – Militaire : dès 1769, l’invasion militaire en Corse placera la population insulaire sous la loi martiale des troupes continentales. – Economique : La détaxation de l’alcool, du tabac et de la poudre visait à faire de nous des indiens d’Amériques, alcooliques et embrumés, s’entretuant pour des cigarettes.
Les lois douanières coupent les relations commerciales en méditerranée, les mêmes qui ont fait la richesse de l’ile par le passé et détaxe les produits français en importation. Les exploitations de matière première sont confiées en exclusivité à des groupes industriels français. La SOMIVAC finira, au cours du XXème siècle, d’achever l’asphyxie de l’île. – Sociale : Les corses pauvres s’engagèrent dans les armées coloniales. L’agriculture de l’ile en désuétude finit de repousser les corses vers les villes ou vers le continent. Marseille, Nice, Paris, l’Asie, l’Algérie, les corses échappent là-bas à la misère des ventres creux.
Pendant ce temps, l’administration coloniale pousse ses fonctionnaires à venir s’installer dans l’île. La région de Corse sera le spot principal de migration des métropolitains en mal de plages et de douceur de vivre. – Culturelle : Ce que la France n’a pas gagné par la paupérisation et la répression, elle le fera par la culture. Les corses se doivent d’abandonner leur langue, leurs traditions, pour entrer dans la grande école républicaine, laïque et fasciste, qui permettra de fabriquer du citoyen français standard. Parler corse devient une honte et un frein à l’emploi dans l’administration.
Parler comme un pinzutu peut être un facteur d’intégration. Les coutumes se perdent, les villes côtières se remplissent, l’intérieur des terres se vide.
– Naturelle : En envoyant ses Missi Dominici dans les préfectures, la France tente de créer un étau mortel pour les habitants de l’île. Les côtes sont bétonisées par des actes administratifs invalides, la spéculation est organisée par l’état dans le but d’expulser les corses des côtes de l’ile ainsi que des villes. N’ayant aucun repli professionnel sur l’intérieur, dans les montagnes qui abritèrent nos ancêtres, suite à la désertification des siècles passés, il ne reste plus qu’aux jeunes corses diplômés à se tourner vers l’étranger, vers les autres nations d’Europe.
La suite sur U blog annerbatu