Les 33es Ghjurnate di Corti se sont ouvertes samedi. Les délégations invitées ont fait un point sur la situation dans leur région. Il en ressort un apaisement général et une certaine évolution des mentalités
Le combat nationaliste, depuis quelque temps, change de visage. Il quitte le maquis pour monter sur la scène politique. Il sort de la clandestinité pour s’attaquer aux urnes.
Damedi, au cours de la conférence d’ouverture des 33es Ghjurnate Internaziunale di Corti, les délégations présentes ont, chacune à leur tour, fait un point sur la situation dans leur région. Les mêmes mots reviennent : dialogue, référendum, désarmement, démocratie.
Lidia Fancello, du Partito Sardo d’Azione le martèle : « Nous sommes tous animés par une volonté de dialoguer. Parce que nous sommes convaincus que c’est notre meilleur outil. Avec du dialogue et le respect de tous les mouvements et de tous les partis, nous pourrons porter la culture sarde et obtenir des résultats concrets. »
Les Sardes « prennent le train »
Un postulat d’apaisement qui fait consensus, sauf peut-être, auprès du représentant invité de Sardigna Natzione Indipendentzia, Bastianu Cumpostu. Plus radical, ce dernier affirme se battre « contre unÉtat, incompatible avec [leurs] intérêts » : « Tout ce que l’État fait aujourd’hui est absolument intolérable. Le train de notre chance passe et il faut le prendre pour que, pour la première fois, nous puissions gouverner la Sardaigne par nous-mêmes. »
La métaphore du train, Gavino Sale la reprend à son compte. Le leader de l’IRS (Indipendentizia Repubrica di Sardigna) fut le premier indépendantiste élu au Parlement de Sardaigne : « L’Europe a accepté la tenue du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Pour nous, c’est un moment très favorable, que nous devons suivre. Il nous faut monter dans le train de l’histoire. Il y a des années, quand nous avons créé l’IRS, les gens pensaient que nous étions fous. Aujourd’hui, nous avons des parlementaires. Il y a une prise de conscience générale et les mouvements indépendantistes se sont multipliés. »
La Catalogne veut aussi son référendum
Les référendums, justement. Le 18 septembre prochain, les Écossais seront appelés à s’exprimer sur l’autodétermination de leur nation.
À l’autre bout de l’Europe, les Catalans se battent pour obtenir la même chose. Hier, les représentants de la délégation se sont longuement étendus sur le sujet.
Conxita Boch, de Solidaritat Catalana per la Independencia l’assure : « Nous ne relâcherons pas la pression pour qu’un référendum se tienne le 9 novembre prochain. L’heure est à la détermination et au courage. Nous devons faire un pas en avant et pour cela, nous sommes prêts à prendre des mesures de désobéissance face à l’autorité espagnole. » Car la situation en péninsule ibérique semble pour ainsi dire, bloquée. Et ce, malgré « un processus d’indépendance imparable » : « Depuis plusieurs années, la Catalogne a la volonté d’organiser un référendum sur son indépendance, expose Marta Vilalta, députée au Parlement de Catalogne et membre d’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC). Ce processus est mené par les citoyens, car nous sommes un peuple en mouvement et c’est là, notre principale force. En Espagne, le gouvernement Rajoy nie à la Catalogne son pouvoir de décision. Il dit qu’il ne nous permettra pas de faire nos choix, et que le référendum est illégal. ERC répond que le processus est démocratique et que la démocratie ne peut être illégale. »
L’ETA se désarme
Le ton est vif, mais le fer de lance reste le choix par le vote.
Une tendance que l’on retrouve chez nos plus proches « cousins », les Basques. « L’ETA a rendu publique sa disposition à entrer dans un processus de désarmement et de démantèlement de ses infrastructures militaires », détaille Xabi Larralde, du mouvement Sortu. « Il y a, au Pays Basque, une majorité sociale politique, en faveur du droit à décider. L’idée maîtresse, c’est que nous nous situons aujourd’hui dans un moment historique, et nous voulons dérouler le processus démocratique. »
Les urnes auraient-elles définitivement remplacé les armes ?
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