Une réunion s’est tenue hier à Cuttoli entre élus politiques et représentants de la société civile sur le statut de résident corse. Si beaucoup y sont favorables, sa validation par les autorités nationales est loin d’être acquise.
Cuttoli-Corticchiato, 1 928 habitants, est-elle en train de devenir la place forte des partisans du statut de résident corse ? En février, on s’en souvient, le maire de cette petite ville de la banlieue d’Ajaccio, le nationaliste Jean Biancucci, devenait le premier élu de l’île à faire adopter la mesure, conditionnant tout achat de biens sur sa commune au fait d’y avoir vécu au moins cinq ans.
Hier, c’était à nouveau à son initiative –et dans sa ville- que s’étaient réunis représentants consulaires et élus politiques corses pour évoquer la question du statut de résident. Avec l’objectif, cette fois, de sortir de la sphère uniquement politique pour débattre avec l’ensemble de la société civile.
Une mesure trop floue pour certains
Un objectif plutôt réussi. Des élus présents sur place –majoritairement de gauche ou nationalistes- seul Guy Castellana, conseiller municipal (UMP) d’Ajaccio a fait part de ses doutes, face à une mesure trop floue à son goût. « Qui est résident ? Quelle est la définition de résidence secondaire ? Tout cela n’a pas été défini », regrette-t-il. « Ce sont des explications qui sont données à la volée mais on n’a pas encore défini les termes. Donc à partir de là, je suis contre. »
Des inquiétudes légitimes tant les vides juridiques ont miné l’application du statut de résident corse. Les communes qui, à l’instar de Cuttoli-Corticchiato, ont appliqué la mesure ont été presque immédiatement retoquées par la préfecture d’Ajaccio au nom du « principe d’égalité de la République française » et de « l’égal accès à la propriété pour tous. »
Rien ne semble indiquer que l’Assemblée nationale suivra cette décision
Et si le statut de résident corse a bien été adopté par l’Assemblée territoriale corse, le 25 avril dernier, rien ne semble indiquer que l’Assemblée nationale suivra cette décision. « C’est un débat qui, de toute façon, va déborder dans le cadre politique national », note le journaliste Jean-Baptiste Predali. « Mais pour les affaires de constitution et de modifications éventuelles et donc des majorités nécessaires à trouver, bonne chance hein, parce que le statut de résident c’est bizarre, c’est comme un ovni politique. »
Malgré les flous, les cent cinquante personnes réunies hier s’accordent pourtant bien sur l’urgence qu’il y a à lutter contre les conséquences de la spéculation et de l’urbanisation galopante du littoral, qui empêchent beaucoup de corses d’accéder à la propriété.
Reportage: Marie-France Giuliani et Christelle Nicolas ci dessous
(…) article du 28 juillet, suite ci-dessous
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