#Corse – « Porto-Vecchio en 2014 ou le Moyen-Age 2.0 » Campà Altrimenti

« Oyez, oyez, braves riverains des rues Maréchal Juin et Jean Jaurès ! Avez-vous payé l’octroi ? (PS : vous avez X jours pour le faire.) » 

internetachatcorseVoici, en substance, le message que les heureux possesseurs d’un compte Facebook, abonnés au profil de la Mairie de Porto-Vecchio et connectés au bon moment (les trois conditions devaient être réunies) ont pu découvrir ce vendredi 11 juillet dans l’après midi.

Mais qu’est-ce que l’octroi ? Petit rappel pour les plus jeunes d’entre nous qui n’auraient pas eu la chance de vivre au Moyen-Âge (et pourtant…) ou préféraient rêvasser plutôt que d’écouter leur prof en cours d’Histoire au collège. Le Dictionnaire Larousse nous livre cette définition : « Octroi : taxe qui était perçue à l’entrée d’une ville sur certaines denrées. (L’octroi fut supprimé en 1948.) » Sauf qu’ici, la denrée est le riverain et que cela se passe en 2014.

De l’ère du numérique (dont on nous rebat les oreilles depuis peu, à grands renforts de « couverture 4G ») au Moyen-Âge, il n’y a qu’un pas (en arrière) que la Municipalité a franchi ces derniers jours.

Les mauvaises langues diront qu’elle est coutumière du fait, après l’épisode étrange du cédez-le-passage au niveau du cimetière Santa Catalina, apparu pour on ne sait quelle raison et effacé une semaine plus tard sans explication (le pression du bon sens, sans doute ?) : un bel exemple de « je fais-je ne fais pas », ou plutôt de « je fais dans l’urgence-je ne fais pas parce que finalement c’est dangereux-inutile-illisible (rayez les mentions inutiles) ».

Mais revenons à notre octroi : parution de l’information sur Facebook le 11 juillet pour une mise en application le 15 juillet. Les chanceux-internautes-mais-malheureux-riverains ont quatre jours pour éviter de se retrouver coincés aux portes de leur logement, à quelques mètres à peine de leur parking privé (une denrée rare en centre-ville !). Mais quatre jours pour quoi faire ? Pour passer par la case réglementation et s’acquitter d’un nouvel impôt de… 50€ !

L’histoire ne nous dit pas encore s’il s’agit d’une caution récupérable en fin de saison ou d’une somme purement et simplement encaissée contre la remise d’une télécommande, véritable sésame ouvrant les portes d’un dû : celui de pouvoir accéder à son logement.

Un luxe ? Si le riverain mal informé ou désargenté ne se plie pas à cet ordre, il sera banni du centre-ville à partir de 21h et devra attendre patiemment 1h du matin pour accéder à son stationnement ou se mettre en quête d’une nouvelle place (connaissant le nombre de places de parking en centre-ville, bonne chance !).

Et ceux qui n’ont pas de stationnement privé ? Qu’ils se débrouillent ! Le parking Santa Catalina leur ouvrira ses portes contre 1€ de l’heure (tarif fixe, de jour comme de nuit… Faites vos calculs). Et n’oubliez pas : à 21h, au péage de l’octroi, à défaut de pont-levis, c’est la borne qui se lèvera à l’embranchement de la Rue Saint-Vincent pour vous empêcher de passer. Tel en a décidé le Seigneur depuis son château.

Le Seigneur aurait d’ailleurs pu soumettre l’idée à ses vassaux, en conseil municipal ou en convoquant les membres des commissions ad hoc (la commission « centre historique » ne s’est pas encore réunie) : au nom du bon sens, nous aurions pu faire remarquer en amont les écueils d’un tel dispositif, qui s’apparente davantage à une forme de racket arbitraire contraire au principe de la libre circulation (payer pour rentrer chez soi, quelle absurdité !).

Nous tenons à préciser, afin d’éviter les faux procès dont nous faisons habituellement l’objet, que nous sommes FAVORABLES à l’extension de la zone piétonne (c’est écrit noir sur blanc et en lettres capitales), en centre-ville comme au port de plaisance d’ailleurs.

Ce n’est pas l’idée de la zone piétonne que nous remettons en cause, mais l’urgence et la précipitation (avec parfois, reconnaissons-le, une correction des erreurs tout aussi urgente et précipitée sous la pression de la vindicte populaire ou d’un bon sens arrivant malheureusement trop souvent a posteriori).

Le cœur du problème tient sans doute à une mauvaise communication des choix de la majorité municipale. Avec l’excuse de vouloir vivre avec son temps et de vouloir dématérialiser tout, tout de suite, la Municipalité a ici oublié le moyen de communication le plus élémentaire et sans doute le plus efficace : le contact avec l’usager par la parole et/ou l’écrit matérialisé sous la forme d’un simple morceau de papier à déposer dans les boîtes aux lettres des premiers concernés. À quandu troppu, à quandu micca… Et ce ne sont pas les quelques lignes publiées à la hâte, ces dernières 48 heures, dans le quotidien Corse-Matin, qui feront oublier cette impréparation manifeste…

À l’heure des « hashtags » et autres mots-clés en vogue dans le monde virtuel de l’Internet, nous nous contenterons d’en conseiller un seul : #anticiper.

Pour Campà Altrimenti 

(…)

CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]

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