#Corse « @BCazeneuve provocateur » par @EdmondSimeoni

Corse. Cazeneuve. Ministre de l’Intérieur.
Un triple non, méprisant, inacceptable :
Non à la cofficialité de la langue
Non à la Résidence
Non à la révision indispensable de la Constitution française


edmondSimeoniCorseCorsica (1)Cette excellence de fraîche date occupe un poste toujours sensible -Ministre de l’Intérieur- si on en juge par la galerie de quelques portraits choisis : Jules Moch, Frey, Fouchet, Poniatowski, Pasqua, Chevènement, Valls, Cazeneuve.

Fonction toujours exposée, elle l’est d’autant plus dans l’île où depuis 1960, la contestation politique sous toutes ses formes bat son plein. Cinquante quatre ans, d’enquêtes, d’arrestations, de répression, de justices d’exception, de barbouzes de Francia et des milliers d’années de prison distribuées « larga manu » aux militants politiques tandis que la banditisme a évolué et prospéré, sous l’œil complaisant des autorités, curieusement frappées d’inefficacité : une litanie impressionnante d’assassinats non résolus, une société en voie de décomposition, le silence des Corses étant parait-il responsable de cette incurie chronique !!! Nôtre «omerta sauce locale», exotique, criminogène génétiquement et culturellement, serait en cause. Nous avons en mémoire, le scandaleux Substitut Pagès qui, à Nice, en 1970, lors d’un procès d’Assises, avait déclaré «Les Corses ont un chromosome qui les pousse au crime». Ineptie scientifique mais raciste, sans que cette affirmation scandaleuse n’ait heurté en France les habituelles bonnes consciences !

Cazeneuve a pris en charge malheureusement le dossier corse, confirmant ainsi que l’optique répressive et policière demeurait l’axe central de la politique insulaire du gouvernement. Il ne peut avoir le bénéfice du doute tant le sujet est connu au niveau de l’Etat. Il ne peut pas invoquer des erreurs car le propos, insistant et explicité, est réfléchi et décidé par le Président de la République Française et le Premier Ministre.

Un demi-siècle de luttes, trois statuts frileux ; puis la progression électorale du mouvement national (36% des suffrages aux élections territoriales de 2010) et surtout une Assemblée de Corse qui, sous la Présidence de Paul Giacobbi au Conseil Exécutif, a démocratiquement et après un long et fructueux travail de la Commission Chaubon, pris des décisions, majeures, historiques, concernant les Arrêtés Miot et la fiscalité, la co officialité de la langue, le statut de Résident, la nécessité d’une révision constitutionnelle, l’évolution du Statut politique de l’île…. De surcroit, le Comité stratégique qui regroupe les décideurs politiques de l’île a pris position lui aussi, à l’unanimité, pour un projet spécifique corse, à élaborer en six mois qui ferait l’objet d’une négociation avec l’Etat et de la fixation d’un calendrier.

Et le moment est choisi par l’Etat pour dire non au dialogue, donner un coup de coup de massue à une espérance, que la Corse voyait germer, d’une proche solution contractuelle, équilibrée, respectueuse des intérêts légitimes des parties et annonçant la paix. J’ai la certitude que la France s’arcboute en Corse sur le statu quo colonial et qu’elle joue délibérément la montre : la terre et les maisons changent de mains, la spéculation s’affiche, l’aliénation culturelle se développe, l’île accueille 4.000 nouveaux arrivants par an. Le calcul est simple comme en Nouvelle Calédonie -minorer la population indigène- où malgré la loi, les récents arrivants sont inscrits sur le listes électorales, avant le scrutin d’autodétermination.

La brutalité des décisions de l’Etat, rendues publiques avant tout contact avec l’Assemblée de Corse, malgré de nombreux appels au dialogue de l’Institution, s’est déroulée dans un climat odieux. Le Ministre a fait une halte minimale à la Mairie de Bastia et là, sans prévenir quiconque, il a empêché les nombreux journalistes d’assister à l’entrevue avec le maire ; le choix était fait de ne pas diffuser en France continentale, cet entretien, de se prémunir contre une éventuelle protestation prévisible -elle a eu lieu-.
Cette attitude d’interdiction de l’information est classique dans les pays totalitaires, pas dans les démocraties et surtout dans celles comme la France qui revendique en permanence l’excellence moralisatrice dans ce domaine !!!

Cazeneuve s’est prévalu de sa franchise ; nous lui rendrons la pareille ; on comprend qu’il dispose d’une faible marge de manœuvre par rapport au Président de la RF et au Premier Ministre. Mais il n’était pas contraint au zèle. Il a exécuté le contrat, sans nuances, et surtout sans ménagement. Il a signé un déni de démocratie et de justice. Cette attitude est une violence contre les citoyens. Et elle est irresponsable par le risque qu’elle fait courir à la paix publique, compromettant ainsi la construction attendue d’une solution négociée par le seul dialogue.

La Corse doit garder son sang-froid face à ces combats d’arrière-garde ; le Président et le Premier Ministre doivent comprendre et admettre qu’elle mène, de manière séculaire, une lutte pour sa liberté, pour la démocratie, pour la justice ; que nul pouvoir au monde ne peut la condamner à disparaitre, à perdre sa terre, à subir la férule extérieure. Ils savent aussi qu’il existe une opinion et une conscience internationales, déjà sensibilisées sur la question corse et qui sont attentives, réceptives à l’évolution de la situation.

Dans l’île et au-delà, il faut, car l’heure est grave, chasser le doute, les hésitations ; il faut libérer la parole, prendre publiquement ses responsabilités, mobiliser toutes les forces vive, toutes les forces de progrès, participer au débat large qu’il faut instaurer – des Etats Généraux par exemple-, exiger une solution conforme à nos intérêts collectifs ; et s’opposer fermement aux tentatives d’aliénation. Face à l’Etat et à sa provocation, l’insurrection est légitime. Elle doit être impérieusement non-violente car la violence est suicidaire, condamnée à l’échec et attentatoire à la paix civile. Démocratique et pacifique, elle libère sûrement et construit.

Le peuple corse, communauté de destin qui regroupe les Corses d’origine, les Corses d’adoption, les Corses d’ici et de la diaspora, n’ a pas le droit de perdre la partie en cours ; adossé à l’Histoire, au Droit et aux valeurs de l’humanisme, il gagnera et reconstruira son Pays, dans un contrat renégocié avec l’Etat et dans le cadre euro-méditerranéen. L’émancipation inexorable est en marche. C’est l’heure de l’engagement pour toutes et tous. A vittoria s’avvicina…ci porta à a Libertà…(La victoire s’approche ; elle nous conduit à la Liberté).

Aiacciu le 16 Juin 2014

EDMOND SIMEONI

(…)

CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]

. . A l'accorta annant'à Google Infurmazione For Latest Updates Follow us on Google News Nos dernière informations sur Google Actus

Produit CORSU E RIBELLU

bandeauribelluteeshirt (1)

Produits à partir de 13e

error: