Ma réélection était impossible dans cette immense circonscription du Sud Est où la Corse pèse si peu. Cependant la campagne a été fructueuse, et le résultat obtenu en Corse, malgré le barrage du « vote utile » et malgré l’explosion conjoncturelle du vote contestataire, est tout à fait intéressant.
Là où nous avons pu faire mieux entendre le message européen que j’ai porté au nom de l’Alliance Libre Européenne, de Régions et Peuples Solidaires et de Femu a Corsica, les résultats électoraux ont largement suivi, au delà de 25%, dans le Nebbiu (27%), grâce à l’investissement de Battì Arena, à Bastia (26,20%) où j’ai animé avec Gilles Simeoni et Fabiana Giovannini un excellent meeting, dans l’ensemble nord et ouest du Cap Corse (30,3%), à Galeria et dans le Pumonte (36,6%), à Vighjaneddu et dans l’Alta Rocca (25,8%), dans l’arrière-pays ajaccien (24,30%) et dans 138 communes, presque une commune corse sur deux, où nous sortons en tête.
Cette dynamique locale a été manifestement corrélée avec la tournure prise par les élections municipales qui ont précédé de quelques semaines à peine les élections européennes. Dans les régions que je viens de citer, nos listes ont connu de beaux succès municipaux, et j’ai bénéficié de cette dynamique qui a amené au devant du débat européen une assistance plurielle. Leur participation aux réunions s’est régulièrement transformée en adhésion, permettant à notre message de trouver un écho légitime, alors qu’il a été étouffé ailleurs par les barrages médiatiques, émissions officielles ridiculement courtes au regard de celles des « grands partis », et, surtout, aucune, strictement aucune, fenêtre pour nous dans la presse parisienne, ni sur les radios et télévisions nationales.
Ce black-out total a étouffé dans l’œuf nos espoirs de réaliser un score significatif sur le continent. Nous avons dû nous contenter d’y tisser un réseau de contacts qui lui aussi s’est montré très motivé, mais qui n’a pu dégager un résultat électoral sortant de « l’épaisseur du trait », sauf ponctuellement, autour de candidats actifs, dans le Var -à Collobrières dans les Maures et dans le pays de Bandol-, dans la vallée de la Roya en Alpes maritimes, à Orange dans le Vaucluse, ou encore autour de Joyeuse en Ardèche. Mais, pour nos alliés, fédérés par Régions et Peuples Solidaires, la persévérance s’avérera payante à terme.
Les zones moins porteuses pour nous en Corse sont aisées à comprendre : là où le scrutin municipal a été une déception, notre audience, qui marquait le coup, a été trop peu motivée, et trop tard. Ainsi en a-t-il été à Aiacciu ou Portivechju où les résultats sont en deçà de ceux de Bastia.
Il y a enfin nos points de faiblesse, là où notre score subit la poussée du vote Front National, comme en Marana par exemple, autour d’Aleria, à Prupià ou à Zonza. Il aurait fallu pouvoir faire campagne activement dans ces endroits plus difficiles. Des trois listes, UMP, Front National et RPS, aux scores proches les uns des autres au dessus de 20%, nous aurions pu alors finir la première sur la Corse, ce qui était l’objectif affiché durant toute la campagne.
Mais nous n’en sommes pas loin, et c’est le principal. Car ce que ce scrutin a démontré c’est la bonne tenue de notre électorat dans un contexte aussi volatile. La gauche n’a pas connu le même sort qui divise ses pourcentages des territoriales par trois. En fait ce résultat est un bon test en vue des prochaines régionales, et il montre que nous pouvons y jouer les premiers rôles.
Pour ma part, j’ai mené avec passion le mandat qui m’avait été confié en 2009. Je ressens que le travail que j’ai accompli au Parlement Européen a été apprécié par l’électorat insulaire et c’est une réelle satisfaction de pouvoir conclure ainsi cinq années passées au service de la Corse et de l’Europe.
La Corse sera hélas, comme c’était prévisible, privée de député européen. Cependant je continuerai mon engagement avec l’ALE qui revient au Parlement forte de douze députés, alors que nous n’étions que sept dans la précédente mandature. Grâce à eux, nous aurons toujours porte ouverte sur la scène européenne, et, comme membre du bureau de l’Alliance Libre Européenne, je serai toujours investi sur ce terrain de la Corse en Europe.
Je remercie tous ceux qui ont contribué à ce résultat, et notamment les cinquante maires qui m’ont apporté un soutien public remarqué. Leur confiance, comme celle de nombreux acteurs de la vie publique corse, a été un immense encouragement.
Je termine ainsi ce mandat avec le sentiment du devoir accompli.
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