Corse – Saint-Florent : hommage au sergent Naude mort au feu il y a 22 ans

Triste concours de circonstances. Alors que nombre de leurs collègues étaient toujours sur le front à Luri, la famille des soldats du feu s’est retrouvée, hier matin, au lieu-dit Olzu, à Saint-Florent, afin d’honorer la mémoire du sergent Dominique Naude qui a payé le plus lourd des tributs dans la lutte contre la folie de certains. Émouvante cérémonie qui s’est déroulée en présence de Claudy Olmeta, maire et conseiller général de Saint-Florent, des représentants de la Sécurité civile (UIISC5 de Corte et UIISC7 de Brignoles), des responsables du Sdis de Haute-Corse, du commandant des pompiers de Saint-Florent…

Le 28 août 1989

En ce jour d’août, il y a 22 ans, le Nebbiu est confronté aux incendies. Un départ de feu survient au lieu-dit Olzu, à la sortie de Saint-Florent. Les secours de la cité balnéaire sont appuyés par des renforts aériens et la section Vulcain 11 de l’UIISC5 de Corte. Après une longue lutte, les soldats du feu deviennent maîtres de la situation. Seule subsiste une lisière active. Hélas, le vent violent provoque un redoublement d’intensité de l’incendie qui menace alors plusieurs habitations isolées dans le maquis. Les Vulcain sont alors engagés en défense de points sensibles sous les ordres du sergent Naude. Face à une situation désespérée, ce dernier ordonnera à ses hommes de se retrancher. Encerclé par les flammes aux abords d’une ferme, il continuera d’accomplir son devoir dans une lutte inégale et périra brûlé vif.

Deux orphelins de père et une veuve

Ses fils, Jean-Louis et Jean-Marc, alors âgés de 3 ans et 4 mois, ne connaîtront pas le bonheur d’avoir un père. Leur mère, Laure, soutenue par sa famille et aidée par les amis du couple, continuera d’élever seule ses enfants. 22 longues années s’écoulent, marquées par une absence cruelle, une mort injuste qui ressemble à un crime gratuit et une sourde colère contre ces incendiaires qui, nous confie-t-elle devant la stèle qui matérialise le drame, « ne sont que très rarement retrouvés, voire punis… Pas de procès, rien qui puisse soulager un tant soit peu l’âme… et même si les risques de ce métier sont énormes, il n’en demeure pas moins vrai que ceux qui mettent le feu sont des criminels qui attentent à la vie de ceux dont le devoir est de servir pour sauver la vie des populations ».

Martine Christmann

Photo Corse Matin 1989

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