La saison printemps-été de la boutique de Sulidarità continue d’être perturbée. Après les porte-clés Ribellu séquestrés à Marseille, des tee-shirts censurés à Borgo… L’association de soutien aux détenus nationalistes corses est malmenée par les instances judiciaires. Le marketing militant serait-il menacé ?
CENSURE. Retour en arrière. Lundi 11 juillet, plus de 5 000 porte-clés à l’effigie du clandestin sont bloqués à la douane de Marseille. Mis sous scellés par le parquet d’Aix, ils sont accusés d’apologie du terrorisme. Un mois plus tard, les tee-shirts estampillés Sulidarità – adresse Internet de l’association floquée au recto et testa maura flottant sur les barreaux d’une cellule encadrée des mots « sulidarità urganisazione » au verso – deviennent une faute de goût réprimandée par un capitaine de l’administration pénitentiaire de Haute-Corse.
HISTOIRE. Ce samedi 6 août, à l’entrée de Borgo, une famille se présente. Celle de Charles Santoni, condamné en 1999 à 28 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’un policier du Raid. Après la séance au parloir, les proches du prisonnier transféré en mars dernier en Corse déclenchent la colère matone. Selon un responsable des gardiens, le port des vêtements en coton de l’association serait « interdit ». Enfermés dans une salle et refusant d’en sortir, les visiteurs rencontrent un supérieur du surveillant, qui reconnaît au grand dam de son subalterne que le tee-shirt ne présente aucun problème.
TENSION. Alors, les produits de la boutique engagée peuvent-ils être frappés d’interdiction, à terme ? Dumé Taffani, président de Sulidarità, ne veut pas y croire. A ses yeux, l’affaire de Borgo n’est qu’un « événement mineur lié à un employé trop zélé qui a mis en lumière les difficiles conditions d’incarcération des détenus ». La tee-shirt story n’en est en effet pas restée là. Selon l’organisation proche des indépendantistes, l’incident aurait provoqué des tensions au sein de l’établissement carcéral, et notamment des refus de fouilles au corps. Un imbroglio vestimentaire qui n’aura malgré tout pas perturbé la dernière semaine de soldes du site de vente en ligne de produits « solidaires ».
25/08/2011 24 Ore n°315
Par Claire Cecchini
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