« Dans leur majorité, nos concitoyens sont mécontents des choix gouvernementaux et européens qui se confondent pour répondre aux mêmes objectifs dans une même politique d’austérité et de réduction de l’investissement public au service des populations. Nous en avons l’exemple le plus probant avec la SNCM. Dans une interview au quotidien la Provence, hier, le Ministre Cuvilliez tombe le masque.
L’Etat selon l’expression du Président de la République ne devait plus être un « actionnaire dormant ». C’est chose faite mais son réveil est fracassant pour le service public maritime entre la Corse et le continent, pour l’opérateur historique et l’ensemble de ses entreprises prestataires. Ce sont près de 4000 emplois sur lesquels le gouvernement est en train de faire une croix en Corse et sur le continent.
Comment pourrait-on interpréter autrement ce qui n’est rien d’autre qu’un lâchage ? Laissant « la main à l’actionnaire principal » qui ne veut plus de ce « boulet » et vise « la procédure de redressement » le gouvernement n’est même pas « oisif » il est complice. Pour Frérot et Jaillanac, les patrons de Véolia et de Transdev, depuis que l’Assemblée de Corse a attribué la DSP au groupement CMN SNCM leur rêve est de se dégager du « piège SNCM ».
Ce piège, si piège il y a, il est en fait tendu par tout ce petit monde des affaires au monde du travail. La torpille a été tirée par les dirigeants de CFF puis pilotée à plusieurs mains depuis Bruxelles et Paris au mépris du droit social, des salariés et des usagers du service public, dans la logique libérale du modèle low cost où dominent les dumpings, social et fiscal, constitutifs de la concurrence déloyale. Le gouvernement « s’en remet au privé » pour régler une question qui relève de la responsabilité de l’Etat à l’égard de la Corse s’agissant de la continuité territoriale. Bravo ! Le gouvernement Fillon-Sarkozy a privatisé dans des conditions scandaleuses « ce fleuron de la marine marchande française » le gouvernement Valls-Hollande parachève son œuvre.
Pour le ministre Cuvilliez « ce n’est pas la question des investissements et du renouvellement des bateaux qui pose problème. C’est le fait que la SNCM est sous le coup de deux condamnations de l’Europe qui lui demande de rembourser 440 millions ». Cet argument ne tient pas s’agissant de la première amende de 220 M€ consécutive à la privatisation incombant à l’Etat et pour la deuxième 200 M€ relative à l’exécution de la DSP établie par la CTC. Par conséquent « l’épée de Damoclès » n’en est une que pour faire obstacle au plan industriel permettant justement le renouvellement de la flotte et la pérennité de la compagnie avec huit navires indispensables au maintien de son activité et à la desserte de service publique entre la Corse et le continent.
Par là même, la SNCM est assurée d’une compensation financière de 600 M€. Rares sont les entreprises de nos jours qui ont une telle garantie publique. Le gouvernement ignore cette donnée essentielle et confie aux fossoyeurs de la compagnie la mission de la « faire perdurer ». C’est une provocation ! Car « pour sauver la SNCM et l’emploi maritime qu’elle représente », le gouvernement se devait d’assumer ses responsabilités d’actionnaire et de premier donneur d’ordres publics. Il ne le fait pas et comme pour Alstom et d’autres dossiers essentiels, il brade les intérêts industriels et sociaux de la France.
Le 25 mai, le peuple de gauche peut se rassembler contre cette politique c’est ce que nous lui proposons avec la liste du Front de gauche conduite par Marie Christine Vergiat. »
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Revue de Presse et suite de l’article :
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