Paul André Contadini avait été arrêté en Corse avec un peu plus d’un kilo d’explosifs en décembre 2012, quelques heures avant une série d’attentats contre des résidences secondaires dans l’Ile, a été condamné mardi 13 mai à quatre années d’emprisonnement par le tribunal correctionnel de Paris.
L’Associu Sulidarità avait demandé son rapprochement en mars dernier lors d’une conférence de presse avec Corsica Libera.
(France 3 Corse) Paul-André Contadini (33 ans) avait été interpellé le 7 décembre 2012 au matin lors d’un contrôle de routine des douaniers avec, dans la boîte à gants de sa voiture, un peu plus d’un kilo de nitro-penthrite, un dispositif de mise à feu et des mèches. Le soir même, une série d’attentats touchait une vingtaine de résidences secondaires sur l’ensemble du territoire corse, une « nuit bleue » revendiquée par l’organisation nationaliste du Front de libération nationale de la Corse (FLNC).
M. Contadini était, notamment, renvoyé en correctionnelle pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Le tribunal n’a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé une peine de huit ans d’emprisonnement.
Des réquisitions qui avaient suscité l’indignation du conseil de M. Contadini, Me Eric Barbolosi, pour qui il ne s’agissait de juger qu' »un simple transport d’explosif ».
Pour le procureur, Ludovic Lestel, l’interpellation de M. Contadini en possession d’explosifs démontre sa « persistance (…) à vouloir s’impliquer dans des actions violentes ». Il avait ainsi rappelé que le prévenu avait déjà été condamné, en 2008, à cinq ans d’emprisonnement pour des attentats commis au début des années 2000. Il est soupçonné de faire partie du FLNC-Union des combattants (FLNC-UC), ce qu’il n’a jamais reconnu.
Le représentant du ministère public avait également souligné que le dispositif explosif retrouvé dans le véhicule était « en tous points similaire à ceux utilisés lors de la « nuit bleue ». Pour Marc-Antoine Luca, l’autre avocat de M. Contadini, l’accusation reposait sur « beaucoup de supputations, beaucoup d’allégations ». Il a ainsi souligné qu’aucune preuve formelle n’avait été rapportée du lien entre les explosifs saisis dans le véhicule du prévenu et les attentats perpétrés le même jour, pas plus que de l’appartenance de M. Contadini au FLNC-UC. « C’est normal que je sois condamné, j’ai fait une grosse connerie. Mais n’inventez pas des preuves là où il n’y en a pas », avait réclamé M. Contadini.
« Ce n’est pas parce qu’il connaît des personnes reconnues comme activistes que l’association de malfaiteurs peut tenir. Elle est véritablement difficile à démontrer étant donné qu’il est seul lors de son arrestation. De plus, elle se produit avant la nuit bleue », soulève l’avocat. Il considère alors que la« peine est exagérée ».
Il dénonce par la suite la politique du parquet de Paris : « Il mise haut pour obtenir une condamnation plus importante ».
S’il ne compte pas faire appel, « mon client a déjà fait un an et demi de détention provisoire », il craint que le parquet ne s’en charge.
Selon lui, cela aurait une nouvelle conséquence sur la détention de Paul-André Contadini : « Il ne demande pas sa remise en liberté, il demande simplement son rapprochement près de sa famille et de sa petite fille. L’appel pourrait le tenir éloigné des siens encore de nombreux mois. C’est inadmissible ».
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