corse – Le statut de «non-résident» par @F_Alfonsi

On refuse en haut lieu un statut de résident pour les Corses, mais, dans le même temps, il existe dans les faits un statut de « non-résident » qui bénéficie à ceux qui, vivant hors de Corse, construisent, ou bien achètent et rénovent, un bien immobilier pour le louer quelques semaines en été.
Le JDD expliquait en détail le « régime fiscal confortable» du cadre supérieur qui dispose ainsi « d’une maison à la campagne sans se ruiner ». En se propulsant « loueur d’un meublé classé tourisme», la journaliste explique que, à condition de tenir une vraie comptabilité, ce qui est à la portée de tout cadre supérieur, il peut accueillir des touristes sans durée minimum de location, quelques semaines par an, et ainsi déduire tous ses frais, acquisition, travaux, mobiliers, assurance, intérêts d’emprunts, de sa feuille d’impôt.
Et la journaliste de détailler la situation d’un couple disposant de 42.000 € de revenus salariaux, auxquels s’ajoutent 7.000 € de location de leur résidence secondaire, et qui, grâce aux déductions successives, verront leur impôt réduit à… zéro ! Le jackpot fiscal, c’est pour les non résidents !
Ceux qui investissent pour construire leur résidence principale et vivre sur leur île n’ont en aucune façon droit à un tel régime fiscal.Plus d’explications dans le PDF ci-joint.

 

L’imposture jacobineLe vote par l’Assemblée de Corse d’un statut de résident, pour faire face, notamment, à la pression foncière sur une île où sont progressivement marginalisés, sur leur propre territoire, ceux qui y vivent, serait, selon la  bien-pensance jacobine, une rupture du « principe d’égalité ». Et  les médias de lancer une énième campagne médiatique anti-corse…. au nom de « l’égalité républicaine ».

Eh bien, cette « égalité républicaine », étudions-la dans le détail !
Dans un récent numéro d’ Arritti (voir exemple plus haut et article joint), j’ai fait publier un article paru dans le Journal du Dimanche qui faisait la publicité d’une disposition fiscale en vigueur dont l’effet est le suivant. Deux couples, l’un en Corse l’autre sur le continent, gagnent l’un comme l’autre 42.000 € de revenu imposable. Pour une situation familiale sans enfant, un tel revenu est imposable à hauteur de 5.000 € environ.
Les Corses acquièrent une résidence principale pour se loger. Leur impôt reste le même.
Les continentaux achètent une « maison à retaper » en Corse, y font des travaux, et l’équipent pour la louer. Ils en tirent 7.000 € de revenus complémentaires qu’ils déclarent au fisc en sus des 42.000€ provenant de leurs salaires. Et là le JDD explique le « régime fiscal confortable » du cadre supérieur qui dispose ainsi « d’une maison à la campagne sans se ruiner ». Car, en se propulsant « loueur d’un meublé classé tourisme », la journaliste explique que, grâce aux déductions successives, leur impôt est réduit à … zéro !
Le jackpot fiscal, c’est donc pour les non résidents ! Les Corses en quête d’une résidence principale continuent à payer leurs 5.000 € d’impôt, tandis les nouveaux propriétaires d’une résidence secondaire verront leur pouvoir d’achat accru de 7000 € de revenus nouveaux et de 5.000 € d’impôts en moins à payer, tout en concurrençant les professionnels corses du tourisme !

L’initiative corse suscite des envies en Savoie (voir ici)

Ce que veut l’Assemblée de Corse, en établissant le statut de résident, c’est renverser cette situation intolérable et réserver l’avantage fiscal à celui qui acquiert sa résidence principale à travers un véritable projet de vie attesté par cinq années de résidence.
La bienpensance jacobine crie au scandale discriminatoire, mais en vérité, ils sont nombreux ailleurs sur le continent à juger que la Corse pose enfin le vrai problème d’une spéculation foncière et immobilière devenue intolérable pour les plus modestes.

Ainsi, j’étais au lendemain du vote de l’Assemblée de Corse en conférence de presse à Chamonix avec mon colistier savoyard Laurent Blondaz qui vit dans la vallée la plus touristique des Alpes. Là-bas le constat est tout aussi consternant : « les jeunes savoyards, et les moins jeunes aussi, n’arrivent pas à se loger, ou bien passent l’essentiel de leur pouvoir d’achat dans des loyers exorbitants pour des appartements exigus. La plupart des communes concernées voient leur population décroître et leurs classes d’école fermer progressivement ». Les savoyards citent l’exemple suisse qui a approuvé en mars 2012 l’initiative Weber « pour en finir avec les constructions envahissantes de résidences secondaires ». Ils évoquent aussi l’Autriche, qui est dans l’Union Européenne et qui, depuis les années 90, a mis en place une législation contre les résidences secondaires aussi bien dans le Tyrol que dans la région de Salzbourg.

Les jacobins crient au scandale discriminatoire 

Nos « égalitaires républicains », eux, sont d’une autre trempe ! À l’heure de réduire les niches fiscales, celle de l’acquéreur-loueur évoquée plus haut est toujours en vigueur : pas touche au business ! Et il y a mieux. Ainsi, les Savoyards racontent que le PDG du groupe immobilier Pierre et Vacances, connu en Corse et omniprésent dans les vallées alpines, a obtenu du très républicain Jérôme Cahuzac, ex-ministre du budget et fraudeur fiscal en activité, le maintien de l’avantage fiscal « Censi-Bouvard », que chacun pensait à supprimer dans le cadre du tour de vis fiscal décidé par le gouvernement, et qui a finalement été maintenu au profit de ce grand bétonneur multi-national. Le mensuel Capital raconte : « Gérard Brémond [le PDG de Pierre et Vacances] a eu des sueurs froides quand le gouvernement a songé à tailler dans ses avantages fiscaux. Curieuse coïncidence, après un rendez-vous avec le Ministre du Budget Jérôme Cahuzac, ce dernier y a renoncé… ».

Voilà donc l’imposture jacobine : parler sans cesse d’égalité tout en agissant de façon totalement inverse, et tout cela avec un aplomb à tous crins.
Les Corses ne doivent pas se laisser impressionner. Le statut de résident, nous devons l’expliquer et le défendre sans hésiter. Et on verra qu’ils seront nombreux, y compris sur le continent, à nous donner raison dans le conflit qui s’ouvre avec l’Etat central.

François Alfonsi

(…)

CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

 

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