Le maire DVG battu d’Ajaccio, Simon Renucci, a annoncé mardi avoir fait un recours en contentieux électoral devant le tribunal administratif et déposé plainte au pénal pour « fraude » au moyen de procurations aux élections municipales des 23 et 30 mars.
« La fraude a été massive, organisée et planifiée de longue date », a dénoncé M. Renucci lors d’une conférence de presse en présence d’une partie de ses colistiers et de son avocat au Conseil d’Etat, Claire Waquet.
Président du parti Corse social-démocrate, ce médecin âgé de 69 ans, qui briguait un quatrième mandat, a été battu de 281 voix par le député UMP Laurent Marcangeli. Le soir du second tour, il avait fustigé des « irrégularités » dans le scrutin et annoncé son « retrait de la vie politique ».
Déplorant « la déficience de l’arbitrage de l’Etat », il a affirmé que « plus de 300 procurations manifestement irrégulières » avaient déjà été relevées et que « les investigations continuaient ».
M. Renucci a stigmatisé un « système qui a nécessité la mobilisation d’hommes, avec des donneurs d’ordre et des exécutants, des complicités et des moyens considérables dans le seul but de détourner, l’un après l’autre, un maximum de suffrages ».
C’est face à « l’afflux massif, entre les deux tours, de procurations établies à partir de formulaires téléchargés sur internet que les irrégularités se sont confirmées », notamment avec la mention de « deux mandataires différents pour un même mandant », a-t-il expliqué.
M. Renucci a précisé avoir alerté le préfet de Corse-du-Sud et le procureur de la République à Ajaccio dès la veille du second tour, assurant « ne pas être dans une logique de revanche mais de respect des règles élémentaires de la démocratie ».
Les autorités concernées ont indiqué qu’il n’était « pas possible d’intervenir et qu’il fallait laisser le scrutin se dérouler jusqu’au bout », a-t-il regretté, rappelant que « la gestion du vote par procuration n’est plus de la responsabilité des municipalités ».
Aussi, a ajouté M. Renucci, « cette fraude jette-t-elle le discrédit sur les fonctionnaires municipaux alors qu’ils y sont étrangers ».
« Cette fraude, a-t-il martelé, grave pour la démocratie et pour la Corse, est une violence faite à Ajaccio (…), ville qui est le moteur de la modernisation de la Corse et à laquelle on impose des pratiques archaïques ».
Il apparaît ainsi, a-t-il conclu, que « le vote par procuration organisé par l’Etat peut être aussi dangereux que le vote par correspondance et qu’il faut le réformer, le supprimer et, tout de suite, le suspendre » car « cette forme de violence faite aux Corses n’est pas moins condamnable que la violence physique ».
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