Le jeune homme, membre de l’exécutif de Corsica Libera, était hier l’invité de l’émission Cuntrastu. L’occasion de revenir sur les résultats des municipales et les grands dossiers de l’assemblée de Corse
Les grands rendez-vous politiques ne s’essoufflent pas après les municipales. La dernière cession de l’assemblée de Corse et le vote du statut de résident en témoignent. L’occasion pour Petr’Antone Tomasi sur le plateau de l’émission Cuntrastuhier soir de revenir sur ces élections et les grands dossiers insulaires en cours à l’assemblée de Corse.
Le jeune homme, membre de l’exécutif de Corsica Libera a répondu aux questions de Jean-Vitus Albertini (France 3 Corse) Jérôme Susini (RCFM) et Roger Antech (Corse-Matin). Actualité oblige, c’est justement par le vote du statut de résident que les débats ont débuté. «Une victoire pour la Corse», a considéré Petr’Antone Tomasi qui a rappelé que c’est «Corsica Libera qui a porté cette revendication pour la première fois».
«Le droit est fait pour s’adapter»
Mais comment faire pour obtenir son application lorsque l’obstacle constitutionnel fait face ? «La constitution ? Ça se change, a-t-il assuré d’emblée, ce n’est pas un totem mais un outil pour valider les décisions d’élus du peuple. Elle peut se modifier si la volonté populaire est forte. Le droit est fait pour s’adapter.» Le jeune homme ne voit dans le statut de résident aucun clivage ou discrimination : «Il existe un consensus très large sur cette question aujourd’hui. Démonstration a été faite que la spéculation immobilière mène la Corse à la ruine.»
Dans les rangs nationalistes, le tumulte des dernières municipales laissera sans doute des traces, notamment dans les villes Ajaccio, Bastia et Porto-Vecchio, pour des raisons différentes. Faut-il remettre en cause la démarche d’union nationaliste ajaccienne face au score très médiocre et à l’épisode houleux de l’échec d’union avec Simon Renucci ? «Avant tout, le mode de scrutin actuel fortement inégalitaire mène à une bipolarisation très importante. Et puis tout le monde n’était pas prêt à cette union avec Simon Renucci. Mais je tiens à saluer la volonté de dialoguer de l’ancien maire d’Ajaccio sans exclusive ni préalable.»
«L’arithmétique plutôt que les idées»
La situation bastiaise avec une union droite-gauche-nationaliste excluant Corsica Libera est plus complexe. «Il s’agissait de faire tomber la citadelle Zuccarelli, c’est une bonne nouvelle. Mais cette alliance a été une erreur, une faute. Gilles Simeoni a privilégié l’assurance d’une victoire politique arithmétique à la victoire des idées, a assuré Petr’Antone Tomasi. Des personnes qui sont aujourd’hui ses alliés sont contre le Padduc, la coofficialité et le statut de résident. Mais n’insultons pas l’avenir, nous verrons bien.»
De ces municipales, la droite sort renforcée. «La question est : quelle droite ? Celle qui prend ses ordres à Paris ou celle qui est d’accord sur la coofficialité et pour discuter des avancées pour la Corse ? Nous discutons avec tous ceux qui souhaitent le progrès. Néanmoins, je remarque que cette tendance progressiste se manifeste pour l’heure clairement à gauche. Cette Corse existe.»
Concernant l’avancée des grands dossiers, Petr’Antone Tomasi considère que «l’État doit prendre ses responsabilités. Quel message enverrait-il s’il s’opposait à ces avancées votées à une très large majorité à l’assemblée de Corse, élue par le peuple ? Il s’agirait d’un déni de démocratie.» Quelle serait la contribution du mouvement national ? L’arrêt de la clandestinité ? «Contrairement aux professionnels des communiqués de condamnation, nous nous battons pour toutes les avancées, nous avons initié les grands débats. Des avancées, s’il y en a, découlera naturellement un apaisement», a assuré le jeune responsable nationaliste.
«Incapable d’accueillir un tel flux de personnes»
La Corse qui évolue, c’est également une démographie qui galope, essentiellement due à l’afflux de populations extérieures. Une chance ? «Nous ne stigmatisons personne. Il faut tout de même savoir que la Corse compte 4 000 à 5 000 nouveaux habitants chaque année. Si l’on rapporte ce chiffre à la France, cela correspondrait à 1 million de nouveaux arrivants annuels. Ce rythme n’est pas tenable, d’autant moins dans un pays qui ne maîtrise ni sa langue ni sa politique. Pas question de faire de la Corse un bunker, mais nous sommes incapables d’accueillir un tel flux de personnes, il faut le dire.»
Avant de conclure, retour sur le changement de constitution. « Comment l’État pourrait s’opposer à une volonté populaire issue du suffrage universel ? ». Jean-Vitus Albertini rappelle la fameuse phrase du ministre Libert Bou en 1975: «Même 200 000 Corses autonomistes ne changeraient rien à la Constitution.» Petr’Antone Tomasi a rétorqué : «Hé bien nous nous pensons que 300 000 Corses indépendantistes accéderont à la souveraineté.»
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