Nul ne pourra oublier, au-delà des campagnes circonstancielles de dénigrement et d’intoxication, le nouveau sacrifice de deux militants de la Lutte de Libération Nationale auxquels l’ensemble du Mouvement National a rendu un juste et légitime hommage. Pour autant, la lettre publique de la soeur d’un des deux martyrs ne peut laisser quiconque indifférent tant elle énonce un fait que beaucoup, ici et là ont évoqué à « meza voce »…
Des martyrs
Antoine Schinto et Stéphane Amati entrent à leur tour dans la liste des martyrs de la lutte du peuple corse. Les manoeuvres entreprises – et cela n’est pas nouveau – pour tenter de salir et de discréditer au-delà des personnes et d’une organisation, un combat d’émancipation nationale démontrent la pugnacité d’une propagande ordurière permanente contre laquelle il faut savoir faire front. La « piste crapuleuse » termes récurrents usités dans la phraséologie policière et judiciaire, reprise et propagée par une presse délibérément orientée, ne pourra pour autant effacer la réalité d’un engagement politique et militant des personnes retrouvées déchiquetées et la dimension de leur martyr qui dépasse le cadre stricto sensu affectif et passionnel de la tragédie. Ces morts, comme d’autres, appartiennent au peuple et à sa lutte.
La réalité d’une revendication
On peut ne pas être pour, ne pas partager l’opportunité des cibles militaires de ces fameux hélicoptères bombardiers d’eau de cette société tant décriée « Yankee lima », ou bien comprendre les motivations et situer l’acte dans cette appréciation, la nature politique de la rédaction rendue officielle par l’organisation dite du 22 octobre sur l’opération menée sur l’aérodrome de Corti ne peut échapper à quiconque.
L’argumentation est objectivement constatable. Surtout lorsqu’elle situe l’action pour dénoncer « l’accaparement de ce marché par une société française dans un tissu économique exsangue et ce, malgré la présence de sociétés insulaires hautement qualifiées ».
Encore plus intéressante est la lettre du responsable de la société « Corseus », mise en cause et ciblée par la sinistre D.N.A.T. Dans cette dernière le gérant précise à son tour : « Sans adhérer à la justification de la tentative d’attentat avancée par une organisation clandestine, la société Corseus constate néanmoins que les élus responsables du SDIS et en général ceux qui en Corse ont en charge les marchés publics ne se sentent pas concernés par l’avenir économique des entreprises implantées en Corse dont l’expansion ne pourrait que profiter à la Corse et aux Corses.
Comment les entreprises pourraientelles survivre si elles sont confrontées systématiquement dans le cadre de l’inaccessibilité aux marchés publics, à la concurrence déloyale d’entreprises extérieures à la région, certaines sociétés ne disposant quelque fois que de boîtes aux lettres en guise de siège social.
Les entreprises corses abandonnées par une classe politique irresponsable sontelles destinées à devenir le terrain de jeux de la DNAT et de la justice antiterroriste ? ».
Une nouvelle fois la démonstration est faite sur la présence outrancière et dangereuse face un tissu économique déstabilisé, d’entreprises françaises et étrangères, qui n’ont que faire de la Corse sauf à en tirer quelques juteux profits financiers…
Le silence de trop…
Mais il est un tout autre domaine que nul n’a cherché à évoquer, ni même à exploiter y compris nos pires ennemis (!?!) et qui pourtant laisse un arrière goût très dérangeant d’un point de vue moral.
La soeur de l’une des victimes, dans une lettre publique reproduite ci-contre avance le triste sujet, avec un ton que je ne peux pas forcément partager mais qui reflète aussi le désespoir d’un membre d’une famille qui s’interroge non sur l’engagement de son frère – elle le salue bien au contraire – mais sur ce silence perdurant, ce silence de « quatre jours d’angoisse et de désespoir », ce silence de trop durant lequel rien n’a été dit ou entrepris pour informer, pour situer sur le terrain la présence des corps des deux militants…
Le respect de la mort
Le nationalisme corse, sa lutte sont censés porter des valeurs sur lesquelles ils doivent demeurer autant intransigeants que gardiens. Il ne s’agit pas ,certes de succomber à de quelconque excès moralisateurs mais rappeler ce sens de l’éthique qui doit accompagner chaque réflexion, chaque action du mouvement national, quelque soit la nature de ses moyens.
La mort, le rituel qui l’entoure ne peuvent laisser place à des comportements et encore moins des agissements sans foi, ni loi, aux antipodes des valeurs que la Lutte de Libération Nationale prétend vouloir défendre et émanciper.
Il ne s’agit certes ici d’aboyer avec de quelconques loups – d’ailleurs sur ce sujet on n’en a pas vu !!!!- mais de rappeler que une action politico – militaire que l’on soutienne politiquement ou pas ne doit souffrir d’aucune dérobade, surtout lorsqu’il s’agit de la vie et de la mort de militants de la Lutte de Libération nationale.
Peut être,l’organisation qui a courageusement expliqué les raisons de son action, donnera-t-elle ultérieurement des explications sur cette interrogation, peut être ne le fera t-elle pas. Quoi qu’il en soit des questions demeurent en suspens, et des réponses attendues…
Car il est une constante dans chaque Lutte de Libération Nationale digne de ce nom, celle d’assumer en tant qu martyrs ceux qui sont morts pour elle et d’en être totalement fiers. N’oublions jamais que, quelques soit la nature de notre engagement individuel et notre conception philosophique et politique de cette lutte et de ses moyens que les « morts sont des vivant mêlés à notre combat »…
Ulivieru Sauli
U Ribombu 2006 (octobre)
Page Unità Naziunale en mémoire des deux militants du FLNC
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