Conférence de presse de « U Riacquistu » à Portivechju. Conférence d’après élections portant sur un constat d’évidence : les élections-dans le système actuel – ne permettront pas d’avancer significativement.
D’autant plus que, entre un dispositif assujetti, et une opposition compartimentée, les perspectives ne sont que plus restreintes. Un constat qui suppose réflexion et redéploiement.
Entre repositionnement …
La conférence de presse de « U Riacquistu » a le mérite de poser d’emblée le principal problème : la réalité du régime électoral en vigueur qui ne garantit surtout pas le juste exercice de la démocratie. Cette dernière est détournée de sa vocation première-la volonté du peuple-au profit d’un électoralisme de convenance. Qui plus est, l’absence d’un véritable corps électoral corse, qui consacre la matérialité de la citoyenneté, permet de contenir, voire de relativiser, sinon de diminuer ces aspirations populaires qui appellent une toute autre Corse que celle subit depuis plus de deux cents ans d’asservissement.
La permissivité du système en place c’est aussi : l’emploi constaté de plus de 1200 procurations, l’instrumentalisation des électorats communautarisés, le vote massif des résidences secondaires. C’est aussi et encore les promesses d’embauches à profusion, et les pressions et chantages à l’emploi et au logement.
Dans ce contexte-là, qui peut décemment parler de démocratie ? Qui surtout peut reconnaitre ce système comme légitime alors que le Peuple pour lequel la démocratie doit s’exercer n’est toujours pas reconnu ?
Aujourd’hui, le débat fondamental réside surtout dans une réflexion approfondie quant à la stratégie et au redéploiement nécessaires des structures patriotiques pour un schéma de lutte et d’avancée significatives. Non qu’il faille renoncer aux élections du système en place, mais plutôt agréger cette participation à un ensemble stratégique. Et à une toute nouvelle feuille de route…
…et perspectives
Ce système que je récuse a donc permis la victoire de Georges Mela. Il consacre le maintien d’une droite pour le moins francisée, et qui pour la Corse, n’est que peu évolutionniste…
M. Mela a beau s’affirmer comme le « maire de tous », je ne peux que douter de ses intentions de remettre en cause les fondements du choix, stratégique, imposé sur la commune et qui font du tout tourisme et de la promotion immobilière le cap du développement économique. Avec comme résultante, la minorisation des corses sur leur propre terre…
Si la légalité du système lui garantit son rôle de maire, je lui conseille toutefois d’écouter toute la légitimité des propositions de « U Riacquistu »sur les points suivants : la place de notre langue et de notre culture ; la question du foncier et sa transmission familiale ; le développement économique, la juste répartition des richesses et l’émancipation sociale ,l’équilibre social, familial et identitaire ; le développement urbain et des hameaux ; le droit au logement et à la propriété ; le droit au travail ; la lutte contre l’isolement, l’exclusion et la précarité ; la lutte contre la délinquance et la drogue, qui sont autant d’éléments pour lesquels la municipalité actuelle doit mettre en place les espaces nécessaires afin qu’ils soient abordés et non éludés. A défaut, pour reprendre les termes de la conférence de presse du 16.04.2014, « l’accroissement des injustices sociales et économiques, se rajoutera au climat déjà délétère des dépossessions foncières et de la spéculation immobilière, ce qui à terme induira des tensions à risque préjudiciable » …
Pour une nouvelle opposition
Le fractionnement de l’opposition-pourtant majoritaire sur la commune-a été une erreur stratégique pour ses initiateurs. Je ne reviendrai pas sur leur responsabilité, il ne sert à rien de tirer sur l’ambulance. La situation d’aujourd’hui doit être profitable pour toutes et tous. Une réflexion courageuse doit s’engager qui tourne le dos à la fois aux errements de l’exclusion politique, et à la perniciosité de la bipolarisation du champ politique. Indéniablement, « U Riacquistu » s’est imposé comme une force politique incontournable de la vie politique portovecchiaise.
Je partage pour ma part ce mot d’ordre-tardivement avancé- par « Campà Altrimenti » à savoir le choix de société. Mais ce choix ne peut être une posture. Il suppose un programme commun autant audacieux que résolument progressiste, qui articule les libertés individuelles avec le respect et le partage du bien commun. Il suppose tout autant que nul ne fasse l’impasse sur la matrice de ce programme constitué par le Peuple Corse, acteur et bénéficiaire de cet indispensable épanouissement culturel, social et économique.
Il faut se rendre à l’évidence : à Portivechju, le rôle et la place du mouvement patriotique sont inéluctables. Malgré bien des desseins pour le restreindre sinon l’enrayer. Une autre opposition reste à construire. Une nouvelle opposition, qui réponde aux attentes majeures des Portovecchiais. C’est le sens de la réflexion entamée par « U Riacquistu » pour enclencher une nouvelle étape dans la projection qu’elle s’est donnée. Elle répondra inévitablement aux aspirations patriotiques.
Le contexte municipal est riche d’enseignement à Portivechju. Il met déjà en évidence les mutations d’un corps électoral, nourris d’apports extérieurs à la commune et à la Corse, et qui consacre la minorisation des corses sur leur propre territoire. Une analyse nationale devrait s’engager sur ce sujet. Il met en évidence la détermination d’une démarche patriotique, qui malgré bien des vicissitudes a su maintenir les fondements de ce que nous sommes. A l’instar d’Abraham Lincoln dont la réflexion garde toute son actualité : »Mieux vaut ne pas changer d’attelage au milieu du gué ».
Ulivieru Sauli
(…)
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Revue de Presse et suite de l’article :
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