Malaise au sein de l’organisation syndicale. Alors que son dixième congrès s’ouvrira à la fin du mois, entre les deux listes en lice, un fossé se creuse et la campagne fait des vagues
On croyait la fièvre des élections retombée, il n’en est rien. C’est maintenant au tour du Syndicat des travailleurs corses de s’adonner aux joies de la campagne électorale.
Aux joies et aux peines à en croire le malaise qui règne au sein de l’organisation syndicale à l’approche de son congrès. Les 26 et 27 avril prochains, sera élu le secrétaire général. Deux listes sont en lice, celles de Jean Brignole, le secrétaire sortant, et celle d’Alain Mosconi nommée « Per un sindicalismu chì vince ».
Pour ce dernier, les méthodes de son adversaire sont antidémocratiques. Une conférence de presse était donnée avant-hier à la CCAS de Porticcio, histoire de faire le point devant une soixante de militants.
Un isoloir pour quoi faire ?
Avec plus de 6 500 adhérents, le STC procède actuellement, dans chacune de ses sections, à l’élection des délégués qui devront siéger au congrès. La prise de parole de samedi après-midi avait pour but de souligner un certain nombre d’irrégularités dans le déroulement de ces élections.
Alors que des sections ont déjà élu leurs représentants, Alain Mosconi interpelle l’opinion publique sur les pratiques employées par la liste adverse. « Ils piétinent le règlement intérieur des statuts du STC et ont été jusqu’à inventer le concept de vote à bulletins secrets sans isoloir », a déclaré le leader du STC marin.
Et de rajouter : « C’est pire qu’une république bananière ».Selon les membres du STC présents à la CCAS, l’actuel exécutif se permettrait de modifier le mode de scrutin, un exécutif composé, de surcroît, à 80 % par la liste de Jean Brignole. Au programme du congrès, selon la liste d’Alain Mosconi : « Un vote sans isoloir, l’absence du conseil national ainsi que des journalistes » ou encore « l’absence de débat et un huis clos imposé ».
Ils ne sont pas venus les mains vides les militants du STC. De son bras droit, Alain Mosconi, brandit une pétition d’une cinquantaine d’employés de la mairie d’Ajaccio.
« Tradition clientéliste »
Les signataires regrettent une élection biaisée. « L’élection des huit délégués de la mairie d’Ajaccio est un scandale, elle s’est faîte sur la base d’un vote de 22 personnes sur 218 adhérents ! C’est un braquage ! », s’insurge le syndicaliste, passablement remonté.
Sont montrées également du doigt les pressions exercées sur les adhérents du STC à qui « l’on rappelle que l’on a rendu service ». Aussi, les syndicalistes présents samedi après-midi dénoncent-ils des dés pour le moins pipés.
En effet, chaque délégué élu représentant un vote pour le congrès, l’enjeu est donc de taille. Suite à ces soupçons d’irrégularités, Alain Mosconi a envoyé une quinzaine de mails à son adversaire et ses colistiers durant les dernières semaines. « Nous sommes amers. Monsieur Brignole ne répond pas, il est fermé voire impoli », regrette le leader.
« Il suffit de regarder son attitude qui parle d’elle-même,déclare Alain Mosconi,il y a six ans, pour être élu, il acceptait des règles qu’il modifie aujourd’hui afin d’être réélu. »Malgré ce qu’elle considère comme des dysfonctionnements, la liste se dit confiante quant à l’avenir et n’exclut pas d’effectuer des recours.
« On leur demande simplement de jouer à un jeu qui s’appelle la démocratie », résume Alain Mosconi. Une démarche en justice n’est pas exclue afin de faire respecter les textes.« Un vote démocratique », cela pourrait être un beau cadeau d’anniversaire pour Alain Mosconi qui fêtait samedi ses 47 ans.
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