Régions et Peuples Solidaires ira par elle-même aux élections européennes le 25 mai prochain. Je conduirai une liste dans le Sud-Est, où la Corse est regroupée avec Rhône-Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur, et l’UDB constituera sa liste dans l’Ouest où la Bretagne représente presque 50% de la circonscription.
Cette décision de RPS a reçu le soutien total, politique et matériel, de l’Alliance Libre Européenne qui tenait son Assemblée Générale à Saint Jacques de Compostelle en Galice le week-end dernier. Les partis européens d’Ecosse, du Pays de Galles, de Flandre, de Catalogne, du Pays Basque, de Galice et des autres territoires représentés au sein de l’ALE mèneront une campagne commune autour d’un « Manifesto »définissant leur projet européen, et en développant plusieurs initiatives collectives. La Corse a ainsi déjà reçu le soutien du groupe des députés européens ALE à Portivechju.
Dans la circonscription du Sud-Est, les candidats seront issus des rangs de Femu a Corsica, du Partit Occitan, du Mouvement Région Savoie et du mouvement amazigh/berbère. Je conduirai cette liste en faisant valoir un bilan de mandat que les lecteurs d’Arritti ont souvent eu à connaître. En matière de développement régional, de défense des espaces insulaires, de soutien aux défenseurs des cultures et des langues régionales, de promotion d’une stratégie méditerranéenne pour la Corse, de soutien aux droits des peuples minorisés par les Etats-nations, le Parlement Européen est un terrain d’action essentiel. Il est important qu’il soit investi politiquement, le mandat qui s’achève l’a amplement démontré.
En n’acceptant pas la reconduction de l’accord de 2009, Europe Ecologie Les Verts a fait la preuve de sa « régression jacobine », préférant investir un candidat marseillais issu du chevénementisme. Certes c’est une évolution contestée de l’intérieur car certains, comme José Bové, ont défendu, et défendent encore, la reconduction de l’accord avec RPS. Mais c’est une évolution très nette, qui est sensible également sur le terrain corse où la nouvelle direction d’EELV a eu l’appui du national pour écarter les figures les plus reconnues de l’écologie insulaire. Telle est la situation actuelle, qui évoluera probablement, peut-être même très rapidement. Mais, pour l’heure, il faut en prendre acte et ne surtout pas baisser les bras.
Car la permanence d’une idée régionaliste forte en France est aussi une des conditions requises pour dégager l’espace d’une solution politique au problème corse. On en a encore eu la confirmation récemment. En effet, la réforme de la constitution demandée par l’Assemblée de Corse nécessite l’ouverture d’un processus de révision constitutionnelle. La ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales va ouvrir cet espace politique, et chacun sait bien qu’on le doit pour beaucoup à la mobilisation des « bonnets rouges » en Bretagne. Le chemin de la réforme constitutionnelle pour la Corse est ainsi tracé, et la Ministre Lebranchu s’en est trouvée bien embarrassée lors de sa venue à Aiacciu au début du mois, quand les élus corses ont martelé leur demande de rattacher le dossier corse à celui de la Charte des langues régionales. Les électeurs qui estiment que la France reste handicapée par son archaïsme jacobin pourront donc saisir l’occasion proposée par RPS pour exprimer leur sentiment. Il est important qu’ils puissent le faire.
En Corse, le scrutin européen du 25 mai prochain doit permettre de regrouper un « bloc corsiste » qui, au delà du mouvement nationaliste, manifestera nouveau la demande collective du peuple corse. La dynamique des élections municipales, à laquelle le renfort de l’ouverture à l’Europe a été sensible pour mieux crédibiliser nos listes dans les villes, pourra se prolonger. Et les autres acteurs du débat institutionnel corse pourront aussi se reconnaître dans une candidature qui fait suite à un mandat durant lequel j’ai eu à cœur de porter les aspirations collectives du peuple corse sans esprit partisan.
Un nouveau combat s’engage. Il est celui de tous ceux qui veulent un véritable changement pour la Corse.
François ALFONSI
Article du 20 février 2014, la suite ci dessous
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