Cet appel à la cohésion été lancé aux modérés à l’occasion des traditionnelles Journées internationales de Corte (Haute-Corse), organisées ce week-end par le parti indépendantiste Corsica Libera.
Pour la première fois depuis plusieurs années, toutes les tendances du mouvement national insulaires étaient représentées à cette grand-messe à laquelle ont assisté dimanche un millier de personnes dans la capitale historique de l’île.
L’un des dirigeants de Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni, a appelé dans son discours de clôture à « la recherche d’une cohésion d’ensemble qui ne nuise en rien à la nécessaire pluralité de la famille nationaliste ».
Cette main tendue avait été saisie par Edmond Simeoni, figure emblématique du nationalisme depuis son renouveau dans les années 1970, lors d’un grand débat public.
Evoquant le score record (35% des voix) des deux listes nationalistes aux élections territoriales de 2010, M. Simeoni, mandaté par la coalition Femu a Corsica (11 élus sur 54 à l’Assemblée de Corse), a estimé possible de parvenir en 2014 à « une majorité d’émancipation nationale » avec un corps électoral au sein duquel, à l’image de la population insulaire, les Corses deviennent minoritaires (environ 140.000 sur 300.000 habitants).
Tandis que le député européen François Alfonsi (Verts), également mandaté par Femu a Corsica, soulignait la nécessité d’une « convergence » entre les idées et les organisations, le dirigeant de Corsica Libera Pierre Poggioli appelait à un « compromis historique ».
Tous les participants ont souligné que les grandes idées défendues depuis plusieurs décennies par les nationalistes (langue, université, lutte contre la spéculation foncière et immobilière, défense de l’environnement…) figuraient désormais au coeur du débat politique insulaire, toutes tendances confondues.
Partisan d’une « relation à inventer combinant diversité et efficacité », l’un des onze élus de Femu a Corsica à l’Assemblée, Jean-Christophe Angelini, estime toutefois que « l’appel à l’union demeure prématuré ».
« Les contacts sont permanents. Nous votons presque toujours dans le même sens à l’Assemblée et personne n’est opposé à l’union, mais nous devons réfléchir à un modèle combinant diversité et efficacité », a-t-il déclaré à l’AFP.
Tête de liste de Femu a Corscia en 2010, M. Angelini, qui ne s’est pas rendu à Corte, estime notamment que « le bond en avant de l’an dernier a pu être réalisé grâce à la présence de deux listes ».
S’il considère aussi que la persistance d’actions clandestines est « incompatible avec une stratégie de prise de pouvoir », il souligne l’urgence du règlement de la question foncière et immobilière face à une spéculation galopante qui ravage la fragile économie insulaire.
Une proposition de Corsica Libera d’établir une citoyenneté corse basée sur dix ans de résidence permanente dans l’île pour y devenir propriétaire est désormais débattue à l’Assemblée.
Pour M. Talamoni, face à une dérive mafieuse qui souligne « le lien entre banditisme, économie et politique », il faut aussi parvenir grâce à un développement maîtrisé « rompant avec la logique de l’économie résidentielle » à la « resanctuarisation de la terre de Corse ».
Le Tavini Huiraatira s’exprime sur les journées de Corti
Au terme de ces rencontres, le mouvement s’est exprimé au travers un communiqué:
« L’information et la liberté des peuples
Les Journées de Corti se sont ouvertes le samedi 6 août par une conférence de presse et la célébration du 30ème anniversaire de ces rencontres.
La présentation des projets de chaque délégation se déroule sur deux jours. La première journée a été consacrée aux questions concernant les délégations invitées, la seconde se focalisera sur les problèmes plus spécifiques de la Corse et la vision que les autonomistes corses ont de leur avenir.
Lors de la conférence de presse, les délégations ont dressé la situation politique de leur pays ainsi que les problèmes qu’ils rencontrent avec leur pouvoir administrant ou leur puissance coloniale.
A l’unanimité, les délégations se sont accordées sur l’importance des échanges d’informations. Le contact avec le monde international reste le meilleur moyen pour faire connaître la lutte des peuples subissant la tutelle d’un autre.
Aux côtés de la Corse, les 6 délégations invitées représentent la Sardaigne, le Pays Basque, la Catalogne, l’Irlande, la Nouvelle Calédonie et la Polynésie française qui est représentée par M. Keitapu Maamaatu’iahutapu, maître de conférence à l’Université de Polynésie française. Il donnera plus de détails sur le déroulement de ces journées de Corti à son retour. »
Dossier Unità Naziunale sur Corsica Infurmazione
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