#Corse – Conférence de presse Etxerat #askida @EtxeratElkartea

Voici le texte de la conférence de presse donnée par Etxerat ce matin à Elorrio en euskara

Bonjour et merci à tous d’être venus.

6 jours sont passés depuis qu’Arkaitz Bellon, jeune d’Elorrio, a rendu son dernier souffle à la prison de Puerto I. Une mort à première vue incompréhensible… comment un jeune homme de 36 ans, sportif, plein de santé peut-il mourir comme ça dans la froideur d’une cellule? « Que s’est-il passé? » nous sommes-nous tous demandés quand nous avons appris la nouvelle.

Nous en savons un peu plus sur la réponse à cette question, c’est pourquoi les médecins qui ont suivi le cas d’Arkaitz et des membres de sa famille sont venus à cette conférence de presse. Les médecins nous donneront les dernières informations sur les causes de la mort en nous présentant le rapport provisoire sur le décès d’Arkaitz. Mais les véritables raisons de ce drame ne datent pas de ces derniers jours, elles reposent sur le dur témoignage que représente la chronologie de 13 années de prison. C’est ce que nous racontera sa famille, ce qu’Arkaitz et tout son entourage ont dû vivre durant ces 13 ans… chacun en tirera ses propres conclusions.

LA FAMILLE ET LES AMIS D’ARKAITZ À EUSKAL HERRIA

Quand nous avons reçu mercredi dernier la nouvelle de la mort d’Arkaitz, notre cœur a craqué avec le sien. Depuis, beaucoup de choses ont été dites et écrites et nous qui l’aimions ressentons le besoin de donner certains éclaircissements à son sujet. D’après le rapport médical, pour l’instant, la mort d’Arkaitz a été naturelle. Nous pouvons peut-être accepter qu’il est mort sans aucun signe de souffrance mais pas qu’il s’est agi d’un décès soudain sans cause apparente, car il a été assassiné par 13 années de cruauté organisée et systématique. Au vu de son parcours en prison, comment accepter que sa mort soit naturelle?

Il y a 13 ans et demi, Arkaitz a été arrêté et torturé. 3 ans plus tard, lors de son procès, bien que le Procureur ait reconnu qu’il n’y avait aucune preuve contre lui, il a été condamné, avec Andoni et Txomin, a une peine totalement disproportionnée par rapport au délit qui leur était reproché. Si Arkaitz aimait la liberté plus que quiconque, il s’est adapté à cette nouvelle situation plus vite qu’aucun d’entre nous ne l’aurait fait. C’est alors que nous avons commencé à comprendre le véritable sens de l’éloignement et de la dispersion : Valdemoro, Ocaña, Herrera de la Mancha, Algeciras, Puerto… Toujours plus loin. Chaque année, nous avons fait environ 100.000 km pour le voir 40 minutes par semaine derrière une vitre. Nous avons connu l’angoisse des transferts où tout le monde ignore où se trouve le prisonnier pendant plusieurs jours. Nous ne pouvons pas imaginer, en revanche, comment lui a vécu le jour où il a appris que ses parents avaient eu un accident grave en venant le voir. Nous ne pouvons pas nous représenter la rage, la douleur et l’impuissance qu’il a dû ressentir quand les matons, après l’avoir tabassé, l’ont laissé une journée entière nu, menotté et attaché à son lit. Avec Arkaitz nous avons appris qu’à l’intérieur de la prison il y a d’autres prisons, parce qu’il a passé un temps très long en isolement sans le soutien et l’aide des autres prisonniers basques. Nous avons su ce que c’est de faire 1000 kilomètres et de se voir refuser l’entrée au parloir sous n’importe quel prétexte, et de devoir rentrer sans l’avoir vu. Et la pensée qu’il a vécu tout ça seul est insupportable. Pourtant, après les passages à tabac ou tout autre évènement, à la visite, devant nous, il apparaissait toujours fort et souriant. Il était comme ça Arkaitz, dur mais humble. Il ne voulait pas nous inquiéter, il ne voulait pas que notre cœur souffre.

Nous savons que c’est tout cela qui a tué Arkaitz : Arkaitz n’est pas parti, ils nous l’ont enlevé. Ce qui s’est passé est une conséquence directe de la politique pénitentiaire criminelle qui est appliquée aux prisonniers politiques, pas « une chose qui peut arriver à n’importe qui ». Ce n’est pas un hasard mais une conséquence. Qu’arrive-t-il à une fleur si on lui retire la terre, l’eau et la lumière?

Dans de telles situations, les mots sont de trop, mais ils nous manquent aujourd’hui pour remercier tous ceux qui nous ont exprimé leur soutien et leur amour pendant ces journées douloureuses. Des plus proches à tous ceux que nous ne connaissons pas, nous avons reçu une chaleur impressionnante qui a allégé notre peine. Ces jours-ci, nous avons senti que ce peuple qu’Arkaitz aimait tellement l’aimait terriblement lui aussi. Nous avons connu la douleur, la peine et la rage, mais aussi une grande fierté. Nous sommes fiers d’Arkaitz et nous sommes fiers d’Euskal Herria. Arkaitz appartient aussi à Euskal Herria. Merci, du fond du cœur, à tous ceux que nous avons connus et qui nous ont aidé lors des voyages et des visites, à tous ceux qui nous ont aidé au quotidien, à tous ceux qui auraient voulu être là et qui ne peuvent pas, à tous ceux qui aident à changer cette situation… lepoan hartu ta segi aurrera!

Avant de terminer, nous sommes obligés de démentir une information qui s’est répandue ces derniers jours. Contrairement à ce qui a été dit, la compagne d’Arkaitz n’est pas enceinte.

Pour finir, nous voulons envoyer notre plus chaleureux salut à tous les amis et camarades qu’Arkaitz a laissés en prison. Nous savons que vous aussi vivez des moments très durs, sachez que nous sommes avec vous.

Merci beaucoup.

TÉMOIGNAGE DES MÉDECINS

Je suis Miren Arana, le médecin de confiance de la famille qui a, à sa demande, suivi le cas d’Arkaitz Bellon Blanco. Je viens exposer le point de vue médical sur les évènements de ces derniers jours.

Selon la prison toujours, le 5 février à 17h, un surveillant de la prison de Puerto de Santa Maria s’est rendu à la cellule d’Arkaitz. Ne recevant aucune réponse à ses appels, il est entré dans la cellule et a secoué le corps étendu sur le lit avec la main. Devant l’absence de réaction, il a demandé la venue du médecin de la prison. Celui-ci, notant des signes de décès, a appelé les urgences. Le médecin des urgences a certifié le décès.

Une fois l’ordre de levée du corps émis par le juge et le médecin légiste, le corps a été transporté à l’institut de médecine légale de Cadix. Les résultats de l’autopsie et ceux des analyses réalisées en présence de médecins de confiance coïncident. Les résultats qui apparaissent dans le rapport préliminaire indiquent que la mort est due à un œdème aigu du poumon d’origine cardiogénique. Pour l’élaboration du rapport définitif, nous sommes dans l’attente des résultats d’analyses toxicologiques, histopathologiques, microbiologiques et biologiques.

Les conditions de vie en prison ne sont jamais favorables à la santé du prisonnier. De nombreuses situations sont en lien direct : le manque d’assistance médicale, la situation de tension et de stress continuels, l’alimentation inadaptée, les limitations pour l’exercice physique, le manque de repos… toutes ces situations ont une répercussion directe sur la santé du prisonnier.

ETXERAT

C’est un terrible témoignage, qui pourrait ressembler au récit d’un film d’horreur si nous ne subissions pas au quotidien cette politique pénitentiaire cruelle et si nous ne savions pas dans notre chair que tout est vrai. Mais à Etxerat, nous n’avons pas le moindre doute sur l’objectif de la politique d’exception qui est appliquée à nos parents et amis emprisonnés… l’anéantissement et la destruction de la personne prisonnière, autant physiquement que psychologiquement, justifiant n’importe quelle mesure allant dans ce sens. Nous ne devons pas oublier que tout cela, qui est réalisé par une institution publique, entre dans le concept de la torture tel qu’il est défini au niveau international. Nous pouvons affirmer sans le moindre doute que le traitement injuste et violent qui a été infligé à Arkaitz durant ces 13 années n’a pas été seulement un facteur de risque mais aussi un élément déterminant de l’issue fatale que nous avons connue.

Cette réalité est encore plus douloureuse quand nous voyons comment certains responsables politiques sont capables de défendre ouvertement et publiquement les violations de droits les plus évidentes, et encore plus dans cette période nouvelle et porteuse d’espoir. Les passages à tabac, l’isolement, les kilomètres… cette violence démesurée… c’est jusqu’à quand?

Travailler en défense des droits essentiels de tous et de toutes, en finir avec ces situations injustes et cruelles est notre responsabilité à tous. Il est nécessaire et urgent que chacun prenne la responsabilité et l’engagement d’en finir avec la dispersion qui tue.

 Etxerat

(…)

CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)

Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]

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