Trop fréquemment, la densité de l’actualité, les multiples débats publics, l’intrication des différentes problématiques, les échéances électorales, peuvent rendre complexe l’appréhension de la « question corse ».
Il est parfois nécessaire de faire de brefs retours en arrière, pour faire émerger les axes forts de la politique insulaire contemporaine, pour situer les enjeux et les protagonistes, se projeter dans l’avenir. Dans un souci de clarification… et de mobilisation. Corse : colonialisme subtil mais…intransigeant Quand la Corse est soumise par les armes, à Pontenovu, en 1769, on mesure mieux le poids relatif du droit face à la force ; la Corse pénètre dans l’obscurité, zébrée de répression féroce jusqu’en 1812, de francisation systématique.
Dès lors, la France installe un système de gouvernance, éprouvé partout ailleurs : récompenser les serviteurs, laminer toute opposition, privilégier et enraciner un système politique archaïque, le clanisme. Puis elle puise, dans le vivier local, des hommes de caractère pour ses guerres et sa fonction publique métropolitaine et coloniale. L’île était abandonnée au sous-développement Le tour de force exceptionnel est d’avoir convaincu, dès lors, la majorité des Corses de l’île et de la diaspora que la politique imposée était la seule et la bonne ; le rayonnement de la France, la nécessité d’un protecteur puissant, la précarité locale et les nécessités populaires, installèrent un aveuglement collectif qui empêcha pendant des décennies une analyse objective de la situation locale et un véritable bilan.
Depuis 1950, on peut le faire, non pas de manière exhaustive amis à travers quelque éléments révélateurs de la politique française. Corse : colonialisme subtil mais…intransigeant * Quand se pose le problème de la mise valeur agricole, la perte de l’Algérie contraint l’Etat à privilégier, dans l’urgence, les rapatriés ; sans aucun ménagement pour les Corses, sans respect des engagements pris, et de la parole donnée. Le résultat est Aleria. En couplant cette spoliation, avec un projet touristique de dépossession , l’attaque contre la terre est signée. Le mouvement autonomiste se renforce et naît le FLNC en 1976. * De 1960 à 1980, le suffrage universel en Corse est ridiculisé, avec la complicité objective de l’Etat : jamais de sanctions pénales, aucune réforme sérieuse. La France, délibérémment, nous aide à nous embourber dans un système de destruction de la démocratie, de fraudes, d’aliénation, de division du peuple, d’obscurantisme politique, de négation de l’identité, en confinant la langue corse dans la marginalité. Elle complète son arsenal répressif des juridictions d’exception, et, fait d’une gravité extrême, elle couvre la mise en place des Barbouzes de Francia qui nous infligent 62 attentats en toute impunité. Ceci conduit à Bastelica-Fesch en 1980. *
Depuis 10 ans la Corse voit sa population augmenter uniquement par le solde migratoire et par la minoration organisée du peuple corse sur sa propre terre. La submersion démographique est à l’œuvre. L’Etat s’en félicite publiquement. * La terre corse est très convoitée ; peut-on croire que l’invalidation – systématique- de 13 PLU ait conduit la France à une analyse objective de la situation ? à mettre en place des procédures fiables, à faire appliquer la loi ? Certes pas car elle poursuit un but : nous priver collectivement de notre terre. J’imagine sans peine la lassitude des lecteurs d’entendre toujours le même réquisitoire depuis des décennies mais ce qui a changé aujourd’hui, c’est la gravité et l’urgence de la situation ; ce sont le 36°/° de suffrages nationalistes aux élections territoriales de 2010 ; c’est l’implication forte de la jeunesse, de la société civile -Arrêtés Miot- et, surtout, de la CTC dans des réformes vitales qui impliquent une révision de la Constitution. Paris en disant non à celles-ci, avant tout dialogue, se démasque certes mais nous refuse, comme une constante indépassable, le droit à l’existence et à la maîtrise de notre destin. La démonstration est sévère mais l’évidence est cruelle : l’Etat ne veut pas de démocratie locale, de reconnaissance de l’identité du peuple corse, de notre maitrise de sols, de pouvoir politique insulaire.
Il n’est que temps de renforcer et d’opérationnaliser la prise de conscience la plus large, en Corse et dans la diaspora, – élus et société civile- de réfléchir aux procédures novatrices nécessaires, de créer les modes de rassemblement adaptés, de faire triompher le droit et la justice, la démocratie et la liberté, de susciter des solidarités en France, en Europe et ailleurs car, il existe une conscience et une opinion publique internationales Sans aucune violence. Et sans haine. Par l’utilisation de l’intelligence collective, le dépassement des egos personnels ou partisans, les mobilisations originales, les luttes civiques, la détermination totale.
Le peuple l’espère et l’attend ; je pense qu’il y est prêt . Aio tutte é tutti c’hè ora. Aujourd’hui.
(…)
CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]