« Position courageuse de Jean Charles Orsucci, maire de Bunifaziu, exprimée dans « Corse Matin » du 18 janvier 2014. A l’occasion des municipales à venir, il n’hésite pas à défendre la nécessité de réelles convergences entre la gauche et le mouvement patriotique. Sans exclusive aucune. Jusqu’à « Corsica Libera ».
Je connais Jean Charles Orsucci. Son engagement, au-delà de nos différences mérite respect. C’est un homme qui a toujours su défendre ses valeurs, et dans l’exercice de ses mandats électifs, tenter de les mettre en application. J’ai pu éprouver son honnêteté lors de ma détention et du combat que je menais alors avec d’autres emprisonnés politiques corses de la maison d’arrêt de Fresnes pour le droit au rapprochement, puisqu’il avait relayé, des bancs de la collectivité territoriale, notre mouvement. Cette intégrité je tiens à la souligner.
La position affichée par Jean Charles Orsucci interpelle. Elle ne peut laisser quiconque indifférent, surtout toutes celles et ceux qui prétendent présider aux destinées de la Corse, et de son peuple. Il affirme nettement que « les forces de gauche, PS et radicaux doivent tendre la main jusqu’aux nationalistes, au centre – droit. Et quand je dis nationalistes, j’inclus Corsica Libera. » Cette orientation appelle un prolongement qu’il situe d’ailleurs dans la suite de son interview puisqu’il rajoute : « Je suis convaincu que nous aurons des nationalistes la réponse que nous sommes en droit d’attendre et qui nous rapprochera d’un processus irlandais ou de type basque avec un dépôt des armes ad vitam eternam. » Avec toutefois la nuance que si le processus irlandais met en exergue l’implication des principaux protagonistes du conflit, il n’en est pas de même au Pays Basque ou malgré la décision stratégique de l’E.T.A. de cesser son action armée, le gouvernement espagnol s’arc-boute sur une déconcertante implacabilité…
Dans le contexte actuel, Jean Charles Orsucci appelle à un processus évolutif. Je partage ce point de vue en prévenant toutefois qu’il nous faut déterminer en commun le contenu du processus. A savoir que ce dernier ne peut faire l’impasse sur la réalité – historique – du Peuple Corse, et de ses droits, parmi lesquels celui de disposer librement de son avenir. L’essentiel étant que l’exercice de ces droits prenne sa place dans une toute autre configuration, pérenne, apaisée et démocratique.
En l’état, pour le moment, le gouvernement français n’a que timidement manifesté des intentions de dialogue plutôt contenu… Mais continue dans ses déclarations et comportements péremptoires comme on a pu l’entendre et le voir sur la cooficialité de la langue corse, le statut de résident ou les arrêtés « Miot ». On a pu aussi le constater sur la réalité des rapprochements des détenus politiques corses, et sur les agissements policiers et judiciaires envers des militants et sympathisants nationalistes.
On comprendra alors la justesse de notre jeunesse à rappeler dans la rue les revendications essentielles qui tiennent à la défense de notre identité. Dans ce cadre, et compte tenu des circonstances on ne peut que faire nôtre l’appel à la manifestation – particulièrement pour le 29 janvier à Corti – lancée par la « Ghjuventu Indipendentista ».
Quant au contexte électoral porto – vecchiais, je fais miens les propos de Jean Charles Orsucci qui souhaite un accord du Front de gauche avec « Portivecchju Altrimenti ». ET pour lequel il rajoute : « Je souhaite aussi que cet accord aille jusqu’à Corsica Libera dans l’éventualité d’un second tour ». Avec toutefois cette petite nuance qu’une dynamique de premier tour – avec une réelle convergence de toutes les forces concernées – aurait certainement été plus performante qu’un désuet préalable qui fait aujourd’hui le jeu de toutes les contorsions politiciennes aussi basses qu’inavouées…
Quoi qu’il en soit l’analyse de Jean Charles Orsucci méritait d’être soulignée. Elle peut supposer d’autres perspectives, faire bouger des lignes et peut être ouvrir des portes à défaut de briser des murs. En attendant, parce que ce sont ces derniers qui demeurent érigés face aux aspirations des forces vives de notre pays, le 29 janvier, aux côtés de notre jeunesse, rappelons tous ensemble que « Issa tarra hé noscia e nessun ci po pratenda ».
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Revue de Presse et suite de l’article :
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