Nos anges, dernier roman de Jean-Baptiste Predali* se distingue par une écriture âpre, rocailleuse, couturée de coups et de blessures. Il évoque la réalité politique, économique, sociale d’une partie de la Corse aujourd’hui, celle qui a cru dans l’intégrité des luttes nationalistes des vingt dernières années, et mesure que beaucoup de combats ont été perdus, d’abord sur le plan moral. –
« Dans ce livre, explique Jean-Baptiste Predali, il y a une enfant sauvée par hasard et un homme qui se perd, des vieilles femmes qui regardent et commentent avec des accents de choeur antique, des voyous aux aguets. Un juge et des journalistes égarés viennent imposer leurs raisons et se heurtent à la déraison de l’île. Les mémoires, les mots, les silences et les destins s’entrecroisent. En les évoquant, j’évoque aussi un lieu sans cesse entouré de paroles, pris dans « l’actualité », objet de discours. Je peux nommer ce lieu : la Corse. J’avais entrepris de dire quelque chose de son histoire récente dans Une affaire insulaire. Avec Nos anges, j’ai poursuivi ce cycle jusqu’à son terme : fin d’un siècle, d’une époque, faillite des engagements et des combats passés. » Une affaire insulaire évoquait les combats nationalistes des années 1980 et 1990. Vingt ans après on fait les comptes : beaucoup d’anges ont mal tourné.
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