Un nouvel acte de la décentralisation s’opère sur fond de rationalisation des fonds publics et on ne peut que souscrire à l’effort collectif que doivent fournir les collectivités locales.
Un bémol cependant à cette musique ambiante laissant croire que la décentralisation aurait aggravé la dette publique parce que les collectivités seraient plus dépensières que l’Etat. Avec 900 millions d’euros par an, les collectivités représentent à peine 1% du déficit public tout en contribuant pour 70% à l’investissement public en France. Il est vrai que ces mêmes collectivités ont pour obligation de présenter des budgets en équilibre… ca aide !
La simplification aurait du être le fil conducteur de cette nouvelle réforme. Il n’en sera rien. Passons sur le mode de scrutin binominal mixte paritaire…seule la France pouvait l’inventer. Sur le fond, le souci de lisibilité et d’économie aurait du pousser l’Exécutif à remettre en cause la clause de compétence générale qui permet à toute collectivité de se saisir de tout, de se spécialiser en tout et de dépenser en tout…Pas davantage la question du service rendu à l’usager n’a été prise en compte. Songeons qu’en matière économique, un créateur d’entreprise peut solliciter jusqu’à dix contributeurs différents parmi lesquels, la commune, le département et la région. Ainsi la question fondamentale du « qui fait quoi ? » a-t-elle largement été escamotée.
Appliquée à la Corse, cette réforme exacerbe les inégalités territoriales et nie les réalités historiques des cantons. En effet, le seul critère démographique, même corrigé, signe le déclin des cantons ruraux et tourne le dos à la pertinence géoculturelle d’anciens territoires eux-mêmes hérités des pieve. Le sort réservé au Fiumorbu ou à l’Alta Rocca révèle ces inepties politico-administratives
Fort de ses prérogatives, l’Assemblée de Corse aurait pu et du prendre le train de cette réforme. L’honnêteté commande de dire qu’une réflexion a bien eu lieu, débouchant sur des propositions intellectuellement bien charpentées mais qui échappent à l’entendement du citoyen ordinaire. L’Assemblée de Corse, engluée dans un schéma plus ambitieux et donc plus improbable a laissé passer une chance, prêtant ainsi le flanc aux conservateurs qui ne manqueront pas de rappeler à juste titre qu’il ne sert à rien de demander toujours plus de compétences pour ne pas les exercer.
Blog Jean-Martin Mondoloni
Une Nouvelle Corse
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Revue de Presse et suite de l’article :
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