« Il y a peu, l’analyse des inscriptions au bureau électoral de Portivecchju – 1531 nouveaux inscrits soit une augmentation de près de 20 % du corps électoral – a mis en exergue le poids des ressortissants de la communauté européenne (un tiers des nouveaux inscrits soit 537 personnes). A l’évidence les futures élections municipales intéressent et les enjeux sont évidents.
En poussant l’étude de cette situation, on peut facilement comprendre combien l’exercice du bulletin secret dans l’urne est grugé et la démocratie détournée de son essence même… Avec pour objectif la contenance de l’expression patriotique… Et pour conséquence la minorisation des corses dans le corps électoral en vigueur …
Micheli Giraschi, candidat de « U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU » a clairement situé la portée de ces inscriptions. Dans une lettre ouverte adressée au Préfet de la Corse du Sud, il précise : « Les modalités d’inscription laxistes combinées aux nouvelles dispositions simplifiées du vote par procuration ne peuvent qu’encourager et amplifier toutes les dérives possibles et imaginables. » Et de prévenir : « M. le préfet, dans votre démocratie, notre destin est choisi par les autres… »
Cette pléthore d’inscriptions, les deux autres candidats s’en démarquent naturellement. Jusqu’à se renvoyer la balle. Mais au-delà des possibles manœuvres des uns ou des autres, c’est la réalité du système qui est grandement permissive… Nous sommes loin, très loin même des configurations électorales de 1981 et de 1989 ou sous Gaston Deferre, puis sous Pierre Joxe, les listes électorales avaient été purgées. Constat rappelé par Vincent Carlotti – engagé à gauche – et qui énonce avec justesse ce qu’il se connait sur la commune de Portivecchju :
« Il semble en effet que dans certaines communes, qui comme par hasard font l’objet d’une lutte acharnée, deux catégories de nouveaux inscrits se manifestent en nombre:
*Les ressortissants des pays de l’UE qui bénéficient pour l’essentiel de contrats à durée limitée, inscrits par vagues, et faisant preuve d’un accès de civisme tout à fait étonnant..
*Les propriétaires de résidences secondaires, dans les zones touristiques, dont on constate de plus en plus qu’ils choisissent curieusement de s’inscrire dans la commune où ils passent moins de temps plutôt que dans leur commune de résidence permanente. »
Ce contexte – au-delà des municipales à venir – est surtout le fruit d’une logique économique imposée à la commune depuis bien des années, et aussi à l’échelle de la Corse. Une logique économique axée unilatéralement sur un tout – tourisme avilissant et qui a grandement contribué à la pesante spoliation foncière. Une logique économique qui a accompagné un apport et une implantation humaine extérieure massive et non sans conséquence sur notre tissu sociétal.
Cette situation est l’inéluctable conséquence de la non – reconnaissance historique du Peuple Corse et de tous ses droits.
A l’évidence, les listes électorales de Portivecchju, traduisent la matérialité d’une substitution de population et la minorisation des porto vecchiais sur leur propre terre.
Il ne sera point question ici d’entrer dans un quelconque distinguo ethnique prompt à nourrir toutes les approches communautaristes et leurs dérives. La Corse a trop souffert, et souffre encore d’un racisme qui ne dit pas son nom. Il sera surtout évident de rappeler la réalité historique d’un peuple jadis Nation souveraine érigée en Etat indépendant entre l’Europe et l’Afrique et aujourd’hui nié comme tel. Il sera tout autant conséquent de rappeler qu’il n’est qu’une seule communauté de droit sur cette terre et c’est le Peuple Corse.
Les naturels apports extérieurs contribuent à l’essor et au développement de la Nation dès lors que les conditions d’intégration sont souverainement établies. La Corse – par la régulation de ses propres institutions – n’aurait rien à craindre de la libre circulation des personnes. A l’inverse sans reconnaissance de ses droits et sans souveraineté aucune, elle a tout à redouter pour la pérennité de son peuple, sa culture, sa langue, et sa terre.
Vincent Carlotti – toujours – rappelle dans son blog l’opportunité de sa proposition : « Je suis partisan quant à moi d’un système très simple: on vote ou on réside, un point c’est tout! ». Cette proposition – pour incomplète qu’elle soit – a le mérite de répondre aux incohérences anti – démocratiques du contenant des listes électorales actuelles. Particulièrement à Portivecchju. Elle intègre parfaitement la notion de « statut de résident » énoncée par l’actuel président de l’exécutif. A l’évidence le processus statutaire de la Corse – s’il a vraiment lieu – ne peut faire l’impasse sur cette notion.
Corollairement à cela, les forces patriotiques, plus particulièrement celles se situant dans le concept de la Lutte de Libération Nationale et de l’indépendance, ont également un tout autre espace à occuper et une stratégie à déployer. Celui de a « Cunsulta Naziunale ».L’absence ou l’indifférence des premiers, la présence conjoncturelle ou opportuniste des seconds, enfin l’égocentrisme des troisièmes ont –malheureusement – eu raison d’un outil qui aurait pu permettre le développement de réels contre – pouvoirs parallèles au système imposé. Dans ce cadre, la mise en place d’un corps électoral corse aurait gagné toute sa signification.
La réalité de la composition des listes électorales actuelles ne semblent pas pour autant effrayer l’intention du vote « nationaliste ». Les possibilités de bon score voire d’alternance dans des villes aussi importante que Portivecchju, Bastia ou Aiacciu (Pour ne citer que ces exemples-là) sont révélatrices. Elles témoignent d’un sentiment grandement partagé d’un «gérer autrement ». Les scores à venir ont leur importance car ils influeront la stratégie à venir pour les prochaines territoriales avec le maintien – ou non – des convergences actuellement affichées. Ils démontreront aussi toute leur efficacité face au gouvernement dans le cadre du – timide – processus de dialogue.
Quant à ce dernier, à l’Etat Français de prendre ses responsabilités pour le transcender et amorcer un véritable processus de négociation quant au devenir de la Corse et de son Peuple. Dans ce canevas, la mise en place d’un tout autre corps électoral se posera indubitablement. Au-delà, la reconnaissance des droits sera incontournable. Un tel processus, sous le sceau du courage historique démentira la phrase de Otto Von Bismarck qui peut très bien s’appliquer à la Corse: « Les grandes questions de notre temps ne se décideront pas par des discours et des votes à la majorité, mais par le fer et le sang ».
« Si voter devait changer le système ce serait illégal. »
Theodor Ludwig Wiesengrund-Adorno
A IVIU LOVICONI, spugliatu di i so dritti da u sistemu.
(…)
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Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]