Francis Giudici est le maire de Ghisonaccia, candidat à sa propre succession, et à l’évidence bien placé pour décrocher un deuxième mandat consécutif.
Pour l’heure, il semble vivre une campagne plutôt tranquille, en tout cas discrète. Les nationalistes de la commune se chargent d’occuper le terrain, en particulier la mouvance Femu a Corsica qui affiche une division sur la meilleure façon de faire valoir sa présence sur ce scrutin municipal.
D’un côté, Jean-Pierre Antonelli, considère que sa famille politique doit se poser en alternative en proposant une liste qu’il se propose de conduire dans une démarche d’ouverture.
De l’autre, Xavier Luciani, conseiller territorial et adjoint au maire, ne jure que le renouvellement d’une candidature qui doit reconduire une forte présence de son courant au sein de l’exécutif local. Il nous livre son sentiment sur une situation compliquée, et pour l’heure bloquée, qui a conduit les instances régionales de Femu a Corsica à intervenir.
Aujourd’hui, la candidature de Jean-Pierre Antonelli, votre ami politique du PNC, vous pose problème en tant qu’adjoint au maire sortant ?
Il faut se poser une question. A-t-on intérêt aujourd’hui à entamer une démarche qui fera de nous une opposition résiduelle, ou doit-on privilégier le contrat de mandature à l’occasion des municipales ? À Ghisonaccia, nous avons opté pour cette dernière voie il y a longtemps, y compris Jean-Pierre Antonelli. Mon souhait est de continuer à travers une nouvelle candidature sur la liste conduite par Francis Giudici, d’autant que notre bilan est plutôt satisfaisant.
«Nous avons toujours dit qu’on ne ferait pas la Corse qu’avec les seuls nationalistes»
Justement, quel est ce bilan ?
Nous pouvons afficher de nombreuses réussites : un PLU, la charte de la langue corse, un superbe gymnase, on entame la bretelle de déviation, l’Agenda 21 est mis en place, entre autres. Prendre part à tous ces projets locaux renforce considérablement notre groupe Femu a Corsica sur Ghisonaccia. Les résultats historiques que nous avons obtenus aux dernières territoriales sur la commune en attestent. Notre groupe n’a pas manqué non plus de défendre, à l’assemblée de Corse, des dossiers locaux, comme celui de la santé en Plaine orientale.
Ce contrat de mandature, passé avec le maire et toutes les tendances de la majorité d’union, concerne-t-il exclusivement le programme local aux municipales ?
Pas seulement. Il concerne aussi le territoire et le débat intercommunal, mais aussi les grands dossiers de l’assemblée de Corse, notamment le soutien des élus de Ghisonaccia sur le processus de réforme institutionnelle. Nous avons toujours dit qu’on ne ferait pas l’avenir de la Corse avec les seuls nationalistes. Ce credo commence au plan local.
Ce contrat qui semble dans l’air du temps aux municipales n’en demeure-t-il pas moins fragile en cours de mandat, quand les autres échéances politiques arrivent ? En ce sens, la candidature de Jean-Pierre Antonelli est peut-être un révélateur ?
En dehors des municipales, chacun est libre de faire ce qu’il veut et retrouve son indépendance par rapport à sa sensibilité et à sa famille politique. L’important est de savoir faire la part des choses. Il y a aujourd’hui une impérieuse nécessité, c’est de faire ensemble pour notre commune, mais aussi de démontrer que le mouvement nationaliste a cette capacité à prendre part une gestion et que ça le rendra encore plus fort, à l’avenir, pour d’autres enjeux.
«L’opposition refuse étrangement la confrontation»
Après tout, Jean-Pierre Antonelli privilégie la liste à dominante nationaliste conduite pas un nationaliste. N’est-ce pas vous le diviseur ?
À mon sens, c’est le fait de décréter de manière unilatérale, sans concertation, une légitimité factice qui laisse transparaître le spectre de la division. À l’initiative du président du groupe Femu a Corsica à l’assemblée de Corse, Jean-Christophe Angelini, nous avons organisé la discussion et le débat. Le président du groupe s’inscrit dans la philosophie du contrat de mandature.
Ce qui justifie notre silence depuis 3 semaines, avec un souci constant de privilégier la conciliation et non la division qui, pour moi, n’est pas étrangère aux agissements de l’opposition revancharde qui refuge étrangement la confrontation. Elle s’en exclut derrière un écran de fumée, mais nous ne sommes pas dupes.
Elle n’a pas le droit de jouer ainsi avec des nationalistes sincères. Nous devons nous écarter d’un faux débat pour poser les bases d’un nationalisme de projet et non d’opposition. Le choix de participer à la gouvernance a 20 ans, et c’est un bon choix.
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