Voici un article du RIBOMBU à paraitre dans le numéro de janvier 2014 (source facebook)
Chacun connaît Gaston Pietri en Corse, tant sa rhétorique pesante et politiquement correcte est volontiers diffusée par les médias. Il est devenu, depuis de trop longues années, le porte parole de fait de l’évêché insulaire…
Gardien du temple de l’ordre républicain français, il critique avec opiniâtreté toute contestation qui n’est pas revêtue d’une « modération » suffisante pour la priver de toute efficacité. Assénant régulièrement, dans divers colloques ou sur les ondes, sa philosophie de prisunic et sa théologie de préfecture, il prend régulièrement pour cible le mouvement national, en tout cas son courant supposé radical…
Ainsi, dès 2000, il fut l’auteur d’un texte – assez médiocre du reste – violemment hostile au nationalisme, publié dans Corse-Matin sous la signature de l’évêque de l’époque, Monseigneur Lacrampe. Pauvre évêque, piégé comme tant d’autres – avant et après lui – par de douteux conseillers. Devant la levée de boucliers – en particulier au sein des confréries – la plume de l’évêque avait dû assumer sa prose, expliquant toutefois aux responsables de Corsica Nazione que le nationalisme auquel il faisait référence était celui… de l’est de l’Europe ! Sauf que le Corse-Matin n’était pas diffusé à Belgrade et que le Monde Diplomatique choisissait mieux ses collaborateurs…
Il y a quelques jours, le commentateur avisé était – une fois de plus – l’invité de RCFM. On aurait pu imaginer qu’en cette période de fêtes, il aurait un mot de compassion pour les prisonniers corses et leurs familles… Il s’en garda bien. Après avoir avancé deux ou trois notions d’une anthropologie quelque peu sommaire sur les traditions corses de solidarité – sans oublier cependant d’emboîter le pas à Manuel Valls sur notre violence « culturelle » – il fut appelé à réagir au sujet du mouvement de protestation des jeunes lycéens. Ne cachant pas sa désapprobation, ce qui était son droit, il devait toutefois franchir la ligne jaune en sous-entendant que les jeunes en question étaient manipulés. Bien évidemment ! Comment pourrait-on avoir un point de vue politique pertinent avant d’avoir franchi l’âge canonique ? À défaut de convoquer Saint Thomas d’Aquin, rappelons simplement à notre penseur du dimanche les vers de Brassens : « Le temps ne fait rien à l’affaire… »
Il est fort probable que, vivant au XVIIIe siècle, Gaston Pietri n’aurait pas participé à la consulte des théologiens d’Orezza, et encore moins fini sa vie avec Circinellu dans une grotte du Fiumorbu. Il aurait coulé des jours paisibles barricadé dans la citadelle de Bastia en compagnie du gouverneur génois, puis dans les appartements de Marbeuf…
De tout temps, en Corse comme ailleurs, on trouva des ecclésiastiques du côté de la juste contestation et d’autres du côté du manche.
AZEZZOR
(À paraître dans U Ribombu de janvier)
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Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]