Vincent Carlotti – « Comment dit on surréaliste en Corse ? »

A l’heure ou l’assemblée de Corse va débattre de la co-officialité de la langue corse et du français, j’avoue mon embarras: je ne sais pas traduire le mot surréaliste en langue corse…

Ce serait pourtant particulièrement pratique et utile pour qualifier la situation de notre île telle  que la voient apparemment les élus territoriaux , je veux dire par là celle de ses habitants, du peuple corse et de ceux qui sont ici pour  partager avec nous, pour le meilleur et pour le pire les valeurs comme les soucis qui sont les nôtres.

Résumons nous:

  • Le “trinighellu”, en bon français le train à voie unique qui devrait normalement circuler entre Ajaccio et Bastia et pour lequel la CTC a investi 30 millions d’euros, est “kaput”, et la SNCF ne veut plus de la délégation de service publique.
  • Le chômage, corrigé des variations saisonnières comme disent les statisticiens, continue de grimper allègrement.
  • La DSP destinée à assurer la desserte maritime et aérienne de la Corse arrive à échéance sans que se dégage une majorité pour en établir les nouvelles bases.
  • La saison touristique s’annonce plutôt calamiteuse, ce qui est d’autant plus préoccupant que c’est ici une mono industrie.
  • La précarité prend des allures préoccupantes et les ONG comme le secours populaire tirent sans grand succès la sonnette d’alarme.
  • Les exécutions sommaires continuent d’ensanglanter l’Île, et le Corriere della sera milanais titre sur la Corse région d’Europe ou l’on tue le plus .
On pourrait penser que ce sont là des dossiers prioritaires et particulièrement chauds qui sont de nature à occuper les élus territoriaux.
Il faut croire que non: sans mesestimer bien entendu leur importance ce sont d’autres affaires qui semblent au centre des préoccupations.
Citons entre autres:
  • L’affaire abracadabrantesque du siège de la chambre régionale de commerce et d’industrie: au risque de déflorer la dernière mouche vierge qui se hasarderait à voler dans l’hémicycle, une commission va se pencher doctement  sur les statuts de ce vénérable organisme pour décider s’il s’agit d’une coquille vide ou d’une affaire sérieuse…
  • L’examen d’un statut de co-officialité pour la langue corse, qui est une affaire sérieuse, mais dont chacun sait qu’il finira ” au classement vertical”, comme on le dit en argot administratif,  du conseil constitutionnel.
Pour ce dernier point, comme pour les débats concernant le “statut de résident”, qui est également une question très sérieuse, je n’ai pas encore compris pourquoi les élus ont entrepris de saucissonner ainsi le débat sur un statut d’autonomie, même sous forme de “package”, alors qu’elle mérite amplement à mon sens que l’on demande au peuple de se prononcer  dans une consultation référendaire.
Car enfin, s’il s’est trouvé autant d’électeurs de la commune de Sisco pour se prononcer sur un statut de résident, je pense que le moment est venu d’aborder la question des institutions devant le peuple au lieu de l’enceinte fermée de la CTC où se devinent  un certain nombre d’arrières pensées et de manoeuvres politiciennes qui ne trompent personne, mais qui sont de nature à pervertir un débat fondamental.

Par Vincent Carlotti

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