Alors que la campagne électorale semble ces derniers temps s’enliser dans une frénésie du sondage et des hypothétiques combinaisons de second tour, il nous semble que les Bastiais attendent avant tout des candidats aux élections municipales qu’ils répondent à leurs préoccupations du quotidien.
C’est dans cet état d’esprit que la liste Un’Alba Nova per Bastia entend orienter la campagne vers des débats de fond. En ce sens, nous présentons aujourd’hui nos propositions en matière d’emploi autour de trois axes prioritaires : privilégier le recrutement local, réévaluer le statut social des personnels de la collectivité, favoriser la création d’emplois dans des secteurs porteurs.
I/ Corsisation des emplois
Partout en Corse la politique de décorsisation des emplois gagne du terrain. L’actualité récente est là pour nous le rappeler, les conflits sociaux se multipliant autour de cette problématique. La ville de Bastia n’échappe pas au phénomène. Dans le public, des catégories A jusqu’aux catégories C, les Corses sont en passe de devenir minoritaires. Pourtant des solutions existent afin de favoriser l’emploi local. En premier lieu, cette question doit être traitée dans le cadre du processus de réforme politique actuellement en discussion à l’Assemblée de Corse. Par deux fois ces derniers mois, le groupe Corsica Libera a formulé des propositions concrètes à ce sujet. Sur le modèle du statut de résident, il s’agit, à égalité de mérites, de réserver les emplois aux personnes résidant depuis une certaine durée en Corse ainsi qu’aux Corses de la diaspora.
Dans les secteurs où les ressources internes s’avèrent insuffisantes, le recrutement extérieur sera possible. Ces dispositifs existent déjà en droit français. Certes, cette revendication dépasse le cadre strictement municipal, pour autant, il est de la responsabilité de candidats à la seconde municipalité de Corse de se prononcer clairement sur ces enjeux. Au mois de mars, renforcer la démarche Un’Alba Nova per Bastia contribuera aussi à renforcer ces revendications. En second lieu, à une échelle purement municipale des mesures s’imposent dès le lendemain du scrutin. Parce que nous pensons que les liens de proximité qui unissent notre société et que certains ministres français tentent de nous reprocher sont en réalité un atout dans la gestion d’une collectivité, le recrutement de personnels ayant une connaissance du terrain doit devenir la règle.
Une convention de partenariat avec l’Università di Corsica est indispensable. Un tel dispositif serait bénéfique pour les deux entités, mairie-CAB et Université. Pour notre collectivité elle permettra de disposer d’un vivier de cadres importants en cas de carence interne dans des secteurs comme les professions juridiques (préparations aux concours de rédacteur et attaché territorial, classe préparatoire de l’IRA…), les métiers en liens avec l’environnement, l’eau et l’assainissement, le patrimoine etc.
La mise à disposition des connaissances des acteurs communaux contribuera aussi à valoriser la formation universitaire (conventions de stage…). Comment ne pas espérer voir nos enfants intégrer et diriger les administrations locales après avoir suivi une formation diplômante au sein de notre université ? Car aujourd’hui combien de postes à responsabilités sont occupés par des Corses à la Mairie de Bastia ? Le recrutement local devra également être favorisé à travers le développement des contrats d’apprentissage qui sont des facilitateurs important d’accès à l’emploi (Centre de formation, IMF, CFA notamment). Par ailleurs, dans un cadre plus général, en partenariat avec d’autres acteurs (chambre de commerce, ADEC, CAB), nous proposons de considérer le recrutement local comme critère d’attribution d’aide aux entreprises.
II/ Réévaluation du statut social des employés
En lien avec la thématique précédente, la nouvelle majorité municipale devra s’engager dans une politique sociale visant à la réévaluation du statut de ses employés. Il est indispensable de s’orienter vers le développement de l’offre des formations tout au long de la vie professionnelle ayant comme prolongement logique une politique assumée de promotion interne pour pallier les besoins nouveaux et la vacance de postes. Il nous semble primordial, avant de faire appel à un recrutement externe, de favoriser la promotion interne en proposant après une période de formation, incluant également le volet linguistique (conformément au vote de l’assemblée de Corse sur l’officialité de la langue), le déroulement de concours afin que le terme de « promotion sociale » retrouve son véritable sens, ce qui n’a jamais été véritablement réalisé par une municipalité qui se dit de « Gauche ». Ces conditions d’appels d’offres pour créations ou vacances de postes donneront lieu à une information par affichage sur les différents sites (Mairie et CAB) et seront strictement encadrés. Cette méthode privilégie l’ascension sociale. Les avantages sont multiples : valorisation de l’implication des agents, promotion sociale, connaissance des dossiers et du fonctionnement interne, renforcement de la politique de recrutement local etc. Cette politique doit s’accompagner d’une publicité renforcée des offres d’emploi sur des supports à destination des Corses et non, comme cela est aujourd’hui la règle, sur des sites et revues concernant l’ensemble de la fonction publique territoriale française.
III/ Incitation à la création d’emplois innovants
Si la Ville ne peut contraindre les acteurs privés à travers un dirigisme excessif – et contreproductif – elle a néanmoins le devoir d’orienter le développement économique vers les secteurs à la fois créateurs d’emplois, respectueux de notre environnement et de notre identité, et s’inscrivant résolument dans une perspective de développement durable. Il nous semble donc urgent dès aujourd’hui de mettre en œuvre une politique articulée autour des propositions suivantes :
– Accompagnement des projets d’entreprise en lien avec les nouvelles technologies, l’environnement, le tourisme patrimonial, la valorisation de la langue et de la culture corses. Ce que la majorité actuelle n’a jamais su faire de façon efficace et transparente (cf. le projet Futura de triste mémoire).
– Mise en place d’un organisme intercommunal de microcrédit visant à aider les petites entreprises en difficulté. Ce mode de financement étant considéré par les spécialistes comme non toxique et permettant d’éviter de nombreuses cessations d’activités par un apport rapide de petits capitaux. Ce dispositif s’inscrit dans un impératif de valorisation du petit commerce.
– Valorisation du patrimoine immobilier de la mairie afin de favoriser la création d’activités. Ce patrimoine étant jusqu’à présent classé secret défense par la majorité Zuccarelli !
– Incitations à l’installation dans des quartiers à revaloriser dans le cadre d’un rééquilibrage urbain (Lupinu, boulevard Gaudin…) par l’octroi de loyers modérés. A travers l’application de ces propositions réalistes nous sommes convaincus que Bastia redeviendra ce qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être, une ville prospère où un développement profitable à chacun se substituera à une croissance illusoire partagée entre les mains de quelques-uns, une ville harmonieuse, et surtout une ville corse.
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CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]