#Corse – « Innover » par Jean-Martin Mondoloni

Le 18 avril 2013, le Président de la république a installé la Commision Innovation, « chargée de sélectionner, en nombre limité, des ambitions fortes, reposant sur des innovations majeures, pour assurer à la France, prospérité et emploi sur le long terme ».

Ces travaux interviennent au moment où les problèmes de croissance se posent désormais moins en termes quantitatifs que qualitatifs. Aussi, toute stratégie en matière d’innovation doit-elle répondre à la question « Quelle croissance ? » et s’ordonner autour de préoccupations cardinales : souci environnemental, allongement de la durée de vie, accès à l’eau potable, à l’énergie, aux matières premières, changements climatiques, révolution numérique, baisse des aides publiques, etc… Si de grandes orientations doivent être prises à l’échelle macro, je crois tout autant à l’échelle micro. Pour peu que la CTC, donneur d’ordre en matière économique, fixe le cap, la Corse peut bâtir une politique d’innovation dans au moins trois secteurs d’avenir :
1) Le numérique : La Corse « terra numerica » doit s’emparer de cette révolution qui répond à quatre vertus cardinales :
– Ce secteur à forte croissance génère des emplois à forte valeur ajoutée. La pyramide des salaires en Corse s’en trouverait infléchie vers les hauts revenus.
– L’économie du numérique se développe de façon vertueuse sur le triptyque garant de l’innovation : enseignement /recherche/ entreprise. Ainsi consacrerait-on le rôle de notre université.
– L’industrie du numérique est non polluante. Quand on connait le seuil d’acceptabilité très peu élevé des corses face aux projets industriels de tous ordres, on imagine raisonnablement que la seule mobilisation de matière grise pourrait s’opérer sans heurts.
– Les horizons couverts par le numérique sont infinis et par essence ouverts sur le monde : c’est donc l’image d’une Corse rayonnante qui ne cède pas à la tentation du repli. L’aboutissement serait l’avènement d’un secteur productif local qui participe du prestige de la France dans un secteur de pointe.
2) Le stockage de l’énergie : L’expérience menée à Vignola montre toute la pertinence de grands partenariats industriels prenant appui sur des pôles d’excellence
3) La valorisation des ressources marines: le champ d’investigation mené à Stella mare doit s’élargir notamment vers les problématiques de dessalement de l’eau de mer, enjeu prégnant du 21ème siècle

Voilà pour les ambitions. Restent les modes opératoires. Tenant compte des initiatives déjà prises en ce domaine, notamment à travers la stratégie régionale de l’innovation adoptée par l’Assemblée de Cors en 2011, il me pârait indispensable de :
•Réformer la stratégie pour la rendre plus opérationnelle et tournée vers la création et le développement des entreprises innovantes. C’est tout l’enjeu de la stratégie de spécialisation intelligente qui sera un élément crucial de la nouvelle politique de cohésion 2014-2020.
• Désigner un conseiller exécutif en charge de l’innovation pour conduire la politique de l’innovation et favoriser les transversalités.
• Renforcer le dispositif d’incubation régional en lui des donnant des moyens humains, d’hébergement et la souplesse nécessaire pour mener ses actions et augmenter le flux de projets. A terme, créer une agence régionale de l’innovation en charge de coordonner la stratégie de l’innovation et de porter les principaux outils de l’innovation.
• Mettre en place un pilotage unique (Conseiller exécutif / ARI Corse) de la politique de l’innovation en privilégiant la coordination avec les autres secteurs concernés : Enseignement supérieur, Energie, TIC.
• Développer l’entrepreneuriat, particulièrement auprès des jeunes, à travers des actions de sensibilisation menées notamment avec le concours de l’Université de Corse et des organismes consulaires. Une politique publique de l’innovation doit fortement favoriser l’esprit d’entreprise.
• Rapprocher l’Université et les autres établissements de recherche en Corse du monde de l’entreprise en privilégiant la valorisation de la recherche et le transfert technologique vers des sociétés insulaires.
• Bâtir un programme immobilier (réseau de pépinières technologiques) dédié à l’accueil et à l’hébergement d’entreprises innovantes (Ajaccio / Bastia). Animé par l’Incubateur de Corse, cette organisation permettrait d’optimiser l’intervention publique dans le domaine de la création ou du développement d’entreprises innovantes sur le territoire.
• Compléter les outils d’appui à l’innovation existants (fonds de capital amorçage, etc…).
• Ouvrir la Corse à des compétences et ressources extérieures. Cette action nécessite de développer les réseaux avec le monde académique, des investisseurs et participe de la logique d’attractivité territoriale. • Rationaliser les interventions économiques de la CTC en supprimant les doublons et en simplifiant les règlements d’aides au service d’une stratégie claire.

Les régions qui réussissent sont celles qui se projettent dans l’avenir. La Corse doit se mettre en perspective si elle ne veut pas rater un nouveau train de son développement inscrit dans un modèle d’harmonie durable.

(…)

CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

Blog Jean-Martin Mondoloni

Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]

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