A la veille de la visite de la Garde des Sceaux, Mme Christiane Taubira, l’Associu Sulidarità tenait mercredi une énième conférence de presse en soutien à un prisonnier politique afin de porter, comme à son habitude, un message collectif en soutien à tous les prisonniers politiques incarcérés en France et dont le rapprochement familial n’est toujours pas à l’ordre du jour…
Une nouvelle fois, depuis sa création en 1998, l’Associu Sulidarità occupe le terrain dans l’unique but de porter le discours « politico-humanitaire » à l’attention des tenants du tout répressif en Corse.
Une conférence de presse organisée à Corti là où Nicolas Battini vivait avant d’être interpellé en mai dernier lors d’une rafle contre le mouvement Ghjuventù Indipendentista. Mouvement de jeune qui depuis le mois de mai dernier, n’a eu de cesse, d’être la cible du tout répressif avec plus d’une trentaine de personnes, interpellées,mis en garde à vue, convoquées, mis en examen ou incarcérées.
Un procès s’annonce massif en février prochain avec une dizaine de jeunes convoqués au tribunal. A ceux qui pensaient voir le temps des « interpellations raviolis terminées », le désenchantement risque d’être sous le sapin, mardi prochain. Ministre de l’Intérieur et Garde des Sceaux le confirment à chaque nouvelle visite de courtoisie.
A lire : #Corse – {Billet} En 2013 « 0 rapprochement, 3 éloignements, 11 incarcérations »
(Michaël Andreani – Alta Frequenza) – L’Associu Sulidarità a tenu (mercredi) une conférence de presse à l’Université de Corse à Corte, pour mettre au jour le cas d’un jeune militant incarcéré en région parisienne. Nicolas Battini, âgé de 20 ans, détenu dans un premier temps à la prison de la Santé, a été éloigné il y a quelques semaines sur décision disciplinaire à Bois-d’Arcy. L’Associu Sulidarità réclame aujourd’hui avec force le rapprochement de Nicolas Battini dans l’île, à la maison d’arrêt de Borgu, comme pour les nombreux autres prisonniers politiques corses incarcérés sur le continent. (voir le lien dans la #RevueDePresse)
Conférence de presse avant la visite de Mme Taubira :
Nous sommes aujourd’hui réunis symboliquement au sein de l’Université de Corse, en présence de la famille et des amis de Niculau Battini pour exiger son retour sur la terre de Corse par un transfert immédiat vers le Centre de Détention de Borgu.
Depuis plus de 10 ans, tous les ministres français qui se sont succédés en visites officielles en Corse ont TOUS, sans aucune exception et quelle que soit leur étiquette politique, affirmé qu’il était normal de rapprocher de leur famille les détenus. Un président de la République française a même expliqué que « lorsque l’on condamnait quelqu’un, c’est lui que l’on condamnait, pas sa famille ».
Le législateur c’est penché sur la question, et grâce à l’impulsion d’un député corse, une loi a été votée à l’Assemblée Nationale française pour renforcer les systèmes déjà en place. Nous attendons toujours que le Sénat examine et vote cette loi.
Chaque rapprochement de prisonnier ou de détenu ayant été largement médiatisé, l’Etat français a fait croire à notre peuple, entièrement acquis à la cause du rapprochement, que c’était une chose faite, que tous les prisonniers étaient rentrés. Depuis son accession au pourvoir, la Gauche n’a fait preuve d’aucun humanité et les rapprochements sont plus même plus rares qu’avant ! Et ce ci en totale contradiction avec la situation politique en Corse, dont Paris, une fois de plus n’a pas pris la mesure.
Or, la situation est tout autre. Même si grâce aux très nombreuses mobilisations que nous avons portées, nous avons obtenus le rapprochement d’un nombre important de patriotes emprisonnés, de nombreux prisonniers politiques sont encore à ce jour incarcérés dans les prisons françaises. La loi pénitentiaire de 2009 sur le rapprochement des détenus dont le dossier est fermé et qui sont en attente de jugement n’a par exemple jamais été appliquée pour nos prisonniers.
Le cas de Niculau Battini est particulièrement démonstratif de cette volonté toujours présente de l’Etat français d’appliquer une double peine pour nos prisonniers.
Non seulement il n’est pas rapproché en Corse, mais au contraire, pour le punir d’être revendicatif et de continuer à se battre malgré l’incarcération, on l’a éloigné en l’isolant des autres corses et en l’incarcérant à la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy.
Chaque déplacement pour ses parents ou ses proches sont un véritable parcours du combattant, et bien entendu, coûtent une fortune. L’Etat français compte-t-il s’acharner encore longtemps sur Niculau Battini ?
Le dossier de Niculau Battini est encore en instruction, mais rien n’empêche son transfert vers la maison d’arrêt de Borgu, qui est équipé d’un système qui permet les visio-conférences, comme toutes les prisons aujourd’hui. Et si les juges d’instructions veulent absolument le voir physiquement, rien n’empêche des transferts ponctuels sur Paris lors des interrogatoires comme c’est le cas en sens inverse quand un prisonnier politique incarcéré en région parisienne a une deuxième affaire en Corse.
Cette situation est injuste et nous exigeons son transfert immédiat vers la maison d’arrêt de Borgu, ainsi que celui des 10 autres prisonniers politiques encore incarcérés en France, au mépris de toutes les lois en vigueur, de toutes les directives européennes, et de toutes les promesses ministérielles et présidentielles.
Nous le rappellerons à madame Christiane Taubira, ministre français de la Justice que nous rencontrerons demain après-midi au centre pénitentiaire de Borgu à sa demande. Nous ne manquerons pas de lui exprimer notre déception de constater qu’après un an et demi à la tête du ministère de la justice, une militante indépendantiste, dont le compagnon a été emprisonné pour des attentats contre des intérêts français et qui a elle-même connu la cavale, n’a absolument rien fait pour nos prisonniers.
Communiqué de l’Associu Sulidarità juste avant la visite :
Sulidarità a rencontré il y a un an le directeur de cabinet du garde des Sceaux et le responsable de l’administration pénitentiaire. Depuis, il ne s’est absolument rien passé. En début de semaine, on nous a proposé une rencontre avec la Ministre de la Justice, que nous avions accepté car elle seule a le pouvoir politique de faire avancer les dossiers. Nous apprenons maintenant que c’est de nouveau un fonctionnaire qui nous recevra. Dans ces conditions, s’il n’y a pas d’annonce d’avancées politiques sur le dossier des prisonniers nous n’irons pas à cette rencontre puisqu’il n’y a pas de blocage administratif mais une volonté politique de ne pas résoudre le problème. Nous ne servirons pas d’alibi à une pseudo rencontre humanitaire d’autant plus que la Chancellerie connait parfaitement nos revendications.
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Revue de Presse et suite de l’article :
Alta FrequenzaCorsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]