#Corse – Aiutu Paisanu « défendra les détenus politiques »

Une nouvelle association de soutien aux prisonniers politiques voit le jour en Corse, l’Associu Aiutu Paisanu. Après la fusion de diverses associations en 1998 (Patriottu, Fratellenza…) donnant Sulidarità et le Comité Anti Répression, une autre fusion a eu lieu en 2009 se regroupant au sein de Sulidarità (Associu Aiutu Patriottu, Comité anti Répression et Associu Sulidarità). Il y aura donc en plus du « collectif des familles de prisonniers politiques » deux associations qui s’occuperont de défendre les prisonniers politiques.  

Voici le texte de la conférence de presse.

Aiutu Paisanu veut maintenir et transmettre la pratique de la solidarité et du partage dans le peuple corse. Son action actuelle vise à soutenir les prisonniers politiques corses.

L’actualité insulaire met au grand jour la dysharmonie entre le discours officiel et les pratiques des corps constitués de l’Etat. La proclamation officielle d’écoute et d’ouverture au dialogue en vue d’une réforme institutionnelle laissait espérer une accalmie dans la répression politique en Corse. Au contraire, l’Etat français par la voix du ministre de l’intérieur criminalise la pensée nationaliste et emballe son système SDAT : police-justice-prison. La SDAT est une juridiction d’exception strictement au service de la raison d’Etat.

Elle exerce en Corse une répression politique : tout récemment, ce 25 novembre, elle a procédé à une rafle-spectacle chez les nationalistes du Sartenais-Valincu. Cette région supporte le poids d’une dizaine d’assassinats et de plusieurs tentatives non élucidés. L’impunité des assassins et la déportation de nationalistes au nom d’une prétendue lutte contre le terrorisme montrent bien l’inéquité des traitements selon qu’ils s’appliquent en Corse à la voyoucratie ou aux opposants à l’Etat. Les racines de la maffioïsation de la Corse ne serait-elle pas étatique ?

Les dommages causés par diverses violences en Corse nécessitent un engagement politique fort de régulation sociétale. Or que constate-t-on dans les faits ?

– D’un côté un labyrinthe juridique de lois laisse impunis assassins, trafiquants, spéculateurs du foncier, de l’autre des jeunes gens sont inculpés ce 26 novembre pour des débordements ayant suivi à Bastia une manifestation de soutien à d’autres jeunes, gardés à vue dans le cadre d’un coup de filet SDAT. En attente de leurs procès certains, après de longues années de préventive, sont assignés à résidence à Paris alors que leur famille vit en Corse.

Depuis deux mois les prévenus politiques corses de la région parisienne revendiquent leur droit à retourner en Corse. Présumés innocents, ils n’ont même pas le droit généralement accordé aux autres prévenus de téléphoner à leurs enfants, leurs femmes ou leurs parents. Eric Marras est détenu à Paris à la Santé depuis 3 ans ! et bien que son instruction soit close il ne connait toujours pas la date de son procès. D’autres sont dans le même cas.

Pour détention d’armes, Felix Benedetti est en détention préventive à Fresnes depuis déjà 10 mois alors qu’il n’a été présenté qu’une seule fois, pendant 10 minutes,devant le juge instructeur et il ne connait pas la date de son procès ni le pourquoi d’un si long exil.

La lutte antiterroriste sert ainsi d’alibi à l’Etat français pour réprimer des opposants et conforter son pouvoir. La SDAT est une structure entretenant une guerre larvée anti nationale corse. Elle instrumentalise l’antiterrorisme en arme de chasse aux nationalistes corses. Ceux-ci sont inculpés d’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Ils subissent des contraintes et des peines d’exception plus lourdes que celles des personnes inculpées pour les mêmes crimes ou délits avec la qualification de « crimes ou délits en bande organisée ».

Cette inéquité citoyenne et la justice d’exception qu’est la SDAT nous interpellent fortement. Les difficultés rencontrées charnellement, au quotidien, par les prisonniers politiques corses et leurs familles, la souffrance engendrée par les détentions hors de Corse ont déterminé le choix de notre action actuelle. Nous avons décidé de dénoncer les conditions d’exception du traitement policier, judiciaire et pénitentiaire des prisonniers politiques corses et d’apporter un soutien logistique à ceux d’entre eux non pris en compte par les associations humanitaires déjà actives en Corse.

Nous demandons enfin à la ministre de la Justice de faire, à l’occasion de sa prochaine venue, respecter le droit en assurant le retour en Corse de tous les assignés à résidence et détenus politiques.

Aiutu Paisanu

Rispunsevuli di l’associu:

Bastia : Nadia Terrachon
Porti vechju : François Lorenzoni
Corti: Sulimea Benedetti

(…)

by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)

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