Deux gendarmeries, une à Ajaccio et l’autre à Bastia, ont été la cible de tirs de roquette la nuit dernière. Des attaques qui interviennent dix jours après un important coup de filet dans les milieux nationalistes. L’analyse de Xavier Crettiez, spécialiste du FLNC.
Les attaques des gendarmeries d’Ajaccio et de Bastia n’ont pas encore été revendiquées. A-t-on une idée de qui peut en être à l’origine?
Ces deux attaques font penser au registre d’action du FLNC. La date n’a rien d’une coïncidence, elle intervient une dizaine de jours après le coup de filet dans les milieux indépendantistes. Il y a clairement un aspect « retour à l’envoyeur ». C’est également un mode opératoire assez classique chez les formations nationalistes corses : en envoyant une roquette désamorcée ou un système d’explosifs contre un mur, ils cherchent avant tout à attirer l’attention.
Il n’y avait pas une volonté de tuer derrière ces attentats?
Le FLNC, contrairement à l’ETA ou l’IRA, ne cherche pas à tuer: sur les 8000 attentats à l’explosif qu’il a revendiqué depuis 1974, il y a eu moins de cinq morts ou blessés. Le mouvement a fait plus de morts que cela car il y a eu des assassinats, notamment celui du préfet Erignac, mais il n’est pas dans une stratégie de la terreur. Ils ont les moyens de poser une bombe dans le métro parisien ou dans un endroit très touristique pour faire des dizaines de morts, mais cela ne colle pas avec leur politique. Il n’y a jamais eu de terrorisme en Corse. La violence est une forme de dialogue, un moyen d’occuper le champ politique.
Est-ce que ces attaques signent un retour sur le devant de la scène du FLNC?
Au-delà de la réponse directe à la justice, ces attaques sont un moyen pour le FLNC de rappeler à l’Etat, aux Corses et aux autres groupes mafieux qu’ils ambitionnent toujours d’avoir le contrôle sur l’île. L’influence et la force de frappe du FLNC a beaucoup décliné depuis quelques années. Aujourd’hui, les nuits bleues se résument à une trentaine d’attentats maximum alors que cela pouvait aller jusqu’à 150 aux quatre coins de l’île dans les années 1980. Preuve également de cet affaiblissement: dans les médias on parle essentiellement des groupes mafieux.
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
Action Gendarmeries 051213 L’EXPRESSCorsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]