A l’heure où partout dans le monde, écrasée par les puissances de l’argent et confrontée à la perte des idéaux, particulièrement en Europe et en France, la jeunesse désemparée baisse souvent les bras, se réfugiant trop souvent dans les paradis artificiels, privilégiant les “plaisirs éphémères” de la vie et les relations virtuelles de la télé-réalité voire du monde d’internet, en renonçant à trouver les voies de l’espoir et la force de se lever contre le « no future » imposé de facto « volens nolens » par les pouvoirs mis en place par notre génération, dans le droit fil des 30 glorieuses et de mai 68…..
Alors qu’en Corse, avec les valeurs inculquées par un monde rural en voie de disparition [1], illusion perdue de la Corse éternelle (paradis perdu ?) [2], et les équilibres culturels et familiaux (repères) aujourd’hui éclatés, dans une île où l’argent-roi et les fausses valeurs n’avaient pas encore pris le dessus, le monde d’équilibre relatif que nous avons connu ces dernières décennies après la dureté de la guerre et l’effondrement des empires coloniaux, s’écroule…
Des jeunes tentent de réfléchir et de réagir.. ( réactions de certains jeunes corses sur leurs blogs [3]., prises de position plus “politiques de mouvements de jeunes ou de jeunes incarcérés) et mobilisations multiples [4]. Et cela nous fait chaud au cœur.
Au-delà des mots et des phrases où chacun peut trouver matière à réfléchir, voire même à critiquer, les réflexions menées et les actions déclenchées peuvent s’y prêter, peu importe…L’essentiel est cette fraîcheur, voire cette spontanéité, pleine de candeur mais aussi souvent non dénuée de bon sens, que nous autres, celles et ceux de la génération des premières années de la contestation moderne corse, ne pouvons qu’applaudir en les assurant de notre soutien avec pour seul conseil que nous nous autorisons « surtout ne commettez pas nos erreurs et nos fautes, pour le reste, si vous l’estimez nécessaire, n’hésitez pas à remettre tout en question et avancez avec votre révolte, vos rêves et vos espoirs »,
vous permettrez alors à notre génération de se dire que malgré tout, son engagement et son combat n’auront pas été vains.
La Corse de demain sera la vôtre, alors allez-y, l’avenir vous appartient, et même si « pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient« , ne retenez du passé uniquement que ce qui vous permet de vous projeter dans le futur, car la Corse de demain c’est vous qui la construirez et qui la construisez dès aujourd’hui, car la Corse des Années 60-70-80 depuis nos premiers pas dans la contestation étant hélas révolue, n’étant plus… et ne pouvant plus être.
Ainsi va le monde…. et la vie.
[1]Le Goff, Jean Pierre, « La fin du village», Gallimard, sept 2012, 577 p.
[2]Gil, José, « La Corse, entre la liberté et la terreur », édit. La Différence, 1984, 278 p.
[3] Cf. Déclaration de Masssimu Poli “Nous sommes une génération mal née” https://twitter.com/Massimu
[4] Cf. Déclaration de Nicolas Battini au Juge anti-terroriste THIEL (site Corsica infurmazione)
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]