Face à une UMP divisée, la mairie reste un fief radical, alors que les figures nationalistes et indépendantistes locales se sont bien ancrées à l’Assemblée territoriale.
1 Stéphanie Grimaldi, la femme qui panse les plaies. Candidate malheureuse à la députation en 2007, Stéphanie Grimaldi est l’une des rares femmes politiques de droite à conserver une stature régionale. Ancienne boss de l’Office d’équipement hydraulique de Corse – une position stratégique perdue depuis l’alternance, en 2010 -, elle conserve le soutien de Xavier Bertrand et fait son possible en tant que présidente de la fédération UMP de Haute-Corse pour rénover cette maison mise à mal par de profondes rivalités internes et par une cuisante défaite aux élections territoriales de l’an passé.
2 Joseph Colombani, l’agriculteur fort en gueule. Les colères du président de la FDSEA de Haute-Corse sont légendaires. Joseph « Loulou » Colombani incarne la revendication « agricole et paysanne » en Corse. Adepte du coup de force (barrages routiers et occupations de locaux), il est aussi un redoutable négociateur. Après avoir milité pour le règlement de la dette agricole – abyssale -, ce proche des nationalistes concentre désormais son feu sur la question cruciale de la maîtrise foncière.
3 Jean-Guy Talamoni, le phénix du camp indépendantiste. On disait son courant d’idée – l’indépendantisme – moribond. En mars 2010, après un timide rajeunissement des cadres et un processus d’union avec d’autres composantes du nationalisme, Jean-Guy Talamoni a fait mentir les pronostics en réalisant un score honorable de 10 % aux élections territoriales. L’avocat bastiais a ainsi retrouvé son siège de conseiller à l’Assemblée de Corse. Sa formation, Corsica Libera, demeure le principal point d’ancrage du camp indépendantiste dans l’île.
4 François Tatti, le radical qui vise la mairie de Bastia. Grandi dans l’ombre d’Emile Zuccarelli, député et maire de Bastia, François Tatti ne cache presque plus ses ambitions : devenir à son tour premier magistrat de la capitale économique de la Corse, contre une partie de son propre camp, qui lui préférerait Jean Zuccarelli, héritier « naturel » du siège de maire. Si l’intéressé « ne communique plus sur le sujet », il affine sa stratégie en présidant le groupe radical à l’Assemblée de Corse (quatre élus) et en dirigeant le syndicat corse de traitement des déchets (Syvadec). Sa réussite dans le domaine : avoir considérablement assaini les pratiques tarifaires et concurrentielles du secteur.
5 Gilles Simeoni, le nationaliste rassembleur. Fils d’Edmond, le leader historique du nationalisme en Corse, Gilles Simeoni a réussi à se faire un prénom. Avocat à Bastia, il défend Yvan Colonna. Brillant orateur, il a conduit avec succès la liste Femu a Corsica aux élections territoriales de mars 2010, raflant 26 % des voix, à quelques décimales de l’UMP locale. Si ses adversaires critiquent parfois ses hésitations, son discours nationaliste d’ouverture séduit même les plus rétifs.
Par Antoine Albertini
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/les-5-politiques-qui-comptent-a-bastia_259137.html
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