Sylvain Gregori, adjoint du conservateur du musée de Bastia et auteur d’une thèse sur la Résistance en Corse, et Sébastien Ottavi , professeur agrégé d’histoire à Ajaccio, décryptent la commémoration du 70ème anniversaire de la Libération de la Corse. Et donc l’histoire de l’ïle dans les années 40.
– – Corsica : Quel est votre point de vue sur la tonalité donnée à la commémoration du 70e anniversaire de la Libération de la Corse?
S. GREGORI : Officiellement, le message diffusé depuis plusieurs mois par les ministères concernés par cette commémoration était de mettre en avant les troupes marocaines. La présence du prince Moulay Rachid le prouve. L’hommage est légitime mais par son ampleur, il a fait oublier le difficile numéro d’équilibriste auquel le Président a dû se livrer en rendant hommage, dans son périple insulaire, à toutes les mémoires des résistances corses : gaulliste en s’inclinant sur les lieux du martyr de Scamaroni, communiste en laissant à Léo Micheli le soin de prononcer le premier discours lors de la cérémonie de Bastia, « populaire » enfin en se rendant dans l’Alta Rocca. Mais surtout, les anniversaires décennaux de la Libération de l’île sont avant tout marqués par un sens politique à travers la présence d’un représentant de l’Etat. 2013 n’y a pas échappé. On se souvient du « Soyez vous-même ! » de François Mitterrand en 1993. Moins symbolique, la visite d’Alliot-Marie en 2003 se voulait davantage un rappel de l’intransigeance de l’Etat face aux attentats contre les gendarmeries. Le message de François Hollande est, à mon sens, plus ambigu puisqu’il semble répondre favorablement aux défenseurs d’une évolution institutionnelle de l’île tout en insistant sur la nécessité d’inscrire ce débat dans le cadre
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by @Lazezu
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