Visite de marine le pen à Aiacciu pour soutenir les futurs candidats FN aux municipales. A l’heure où ce parti progresse en France quelques éléments de réflexions d’inforinnovu sur les amalgames et dangers de ce mouvement en Corse.
Une visite qui pose des questions
video visite marine lepen, dans cette vidéo de Corse-matin, Marine LEPEN croise le maire Simon RENNUCI qui reconnait les carences de l’Europe mais indique que le FN n’a pas de solutions applicables pour faire évoluer la situation. Elle dit « je suis la seule à avoir des solutions » Elle veut surement parler du rétablissement du franc, des barrières douanières, et d’un mur en béton comme entre le Mexique et les USA pour bloquer les immigrés clandestins.. Des choses que tout un chacun imagine mal se réaliser vraiment.
Elle est aussi interpellée par un jeune nationaliste corse, Antony Ragas-Colonna, qui soulève le danger que représente les idées de ce parti pour la Corse.
Ce parti, le Front national progresse car la France est dans une grâve crise politique et identitaire. Il soulève de vrais questions :
>la progression du communautarisme musulman et du multiculturalisme dans la société française, alors qu’elle a une vieille tradition intégrationniste et laïque.
>Les dégâts de la mondialisation libérale et du libre échange, en particulier en Europe même censée être un cadre régulateur intégré. Le FN appelle cela « le mondialisme » pour se distinguer sémantiquement de la gauche. Cela lui permet avec ce discours « gauchisant » de parler aux ouvriers que la gauche socialiste française a complètement oublié car elle est omnubilée par ses clientèles bobos.
>Les problèmes sociétaux (violence urbaine, agressivité générale des mœurs, corruption) pour lesquels la culture soixantuitarde continue de déverser ses cache sexe (« c’est la faute à la société », « il faut vivre avec son temps »). Le FN progresse dans les zones périurbaines française là où le lien social régresse…
Face à cela, l’idéologie du FN reste celle d’un populisme (caresser le peuple dans le sens du poil) qui fonctionne par le système du bouc émissaire , du punching ball, du défouloir, sans chercher de solutions pratiques à court et moyen terme : l’Europe, Bruxelles, les étrangers, les gens issus de l’immigration, les français de « fraiche date », les Quataris, …
Ce nationalisme idéologique fermé, alors que la France est un Etat reconnu avec ses citoyens, ses lois, sa place dans l’Europe et le monde, n’a rien à voir avec notre nationalisme, notre patriotisme de libération, pour les droits d’un peuple non reconnu.
D’ailleurs ce nationalisme français (de la droite extrême à la gauche) s’est toujours confondu avec le colonialisme français. Il s’alimente d’un fort et vieux complexe de supériorité sur les peuples considérés comme mineurs , les bougnoules , les corsicos, les kanaks.
Actuellement, le FN oscille entre un nationalisme extrêmement jacobin (refus de la ratification de la charte des langues régionales et minoritaires par exemple) et une sorte de régionalisme passéiste et folklorique (défilé de la fête de jeanne d’arc avec les drapeaux des régions) qui veut nous mettre au même rang que les autres provinces françaises. Olivier Martinelli leader du FN Fiamma corsa dans les années 2000 avait tenté de concilier les discours identitaires français et corses, mais en on ne mélange pas durablement l’eu et l’huile. Le discours de Marine LEPEN en Corse est beaucoup plus normalisé. Le FN veut même nous contraire à la Francitude, alors que nous sommes une nation historique privée de ses droits et maintenue dans un cadre qui ne convient pas à la volonté du peuple corse. C’est en tant que peuple que nous nous somme définis, par la lutte, par des votes à l’Assemblée de Corse (vote de 1988 sur « le peuple corse », vote de 2013 sur la cooficialité de la langue corse)
Les idées de Marine LEPEN doivent donc être circonscrites au débat franco-français et à ses carences, elles ne doivent pas s’amalgamer aux nôtres, patriotes corses. La jeunesse doit donc garder les idées claires et éviter les raccourcis communs avec les slogans du genre : « MERDE A BRUXELLES, NON AUX ARABES ET A L’ISLAM ».
Les problèmes évoqués plus hauts doivent être resitués dans nos enjeux corses: éviter tous les communautarismes en Corse, quelques soient les origines, dont celui des Français; instaurer l’officialité de notre langue, dans un souci d’intégration; faire valoir nos propres mesures de protection dans le cadre européen trop libéral (citoyenneté, Padduc) etc.
Bref rester Corse en méditerranée et en Europe, rester politique et renvoyer Marine à ses petites visites sur les marchés français.
(…)
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]