Le bras de fer est engagé. Convoquée par l’Audience nationale dans le cadre des poursuites contre Herrira, la porte-parole du mouvement au Pays Basque Nord Emilie Martin a refusé, hier, de se rendre à Madrid. Elle défie ainsi la sacro-sainte coopération franco-espagnole.
Dans un entretien accordé à l’AFP, la jeune militante a justifié son choix en rejetant la légitimité de l’Audience nationale, “tribunal qui bafoue les droits de l’Homme”. Emilie Martin assume également les conséquences de sa décision : “Mon absence à l’audience va entraîner automatiquement l’émission d’un mandat d’arrêt européen délivré par Madrid et la France va devoir décider si elle l’applique ou non”.
La citation à comparaître du juge d’instruction n° 6 de l’Audience nationale (révélé par Le Journal du Pays Basque le 12/10/2 013) ne laisse guère de place au doute : “Sa présence [à Emilie Martin, ndlr] est obligatoire. Si elle venait à ne pas comparaître, la présente convocation se transformerait en ordre de détention, européen inclus”.
Un palier juridique et politique
La balle est donc désormais dans le camp de Madrid… mais surtout de son fidèle allié français.
Sur le plan juridique d’abord, si un MAE est émis, le dossier d’Emilie Martin constituerait un nouveau précédent dans l’utilisation du dispositif européen.
La jeune femme se voit en effet reproché des faits “d’appartenance à une organisation terroriste, financement et apologie du terrorisme” alors qu’elle ne s’est jamais rendue dans l’Etat espagnol depuis qu’elle est porte-parole d’Herrira. La justice espagnole prend ainsi l’initiative de poursuivre un ressortissant étranger sur un territoire qui lui est tout aussi étranger pour des faits – appartenance à Herrira – qui sont légaux dans l’espace juridique concerné. Une porte ouverte à toutes les dérives mais aussi une totale négation du principe de la territorialité de la loi pénale difficilement concevable pour nombre de juristes et de responsables politiques.
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by @Lazezu
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