Les rats grouillent. Insidieusement, la nébuleuse d’extrême droite distille son poison mortel. Il est grand temps de démasquer la vermine là où elle a fait ses nids. Et il est tout aussi vital de décrypter le langage des « officiels » institutionnalisés de l’extrême droite.
Nous prenons aujourd’hui toutes nos responsabilités afin d’aboutir à l’éradication de la vermine fasciste. Ce combat, nous allons le mener avec toutes celles et tous ceux qui d’ors et déjà ont pris conscience du danger. D’autres nous rejoindront, de plus en plus nombreux, notamment au sein du monde du travail, le premier menacé.
La tâche est immense et il nous faut tous ensemble nous hisser à la hauteur des enjeux. Il en va de la paix et de nos libertés.
Les rats (c’est ainsi que l’on désigne le conglomérat d’extrême droite), œuvrent à plusieurs niveaux : celui de la sémantique et du langage. Soigneusement, ils ciblent les publics potentiels.
Ils tissent leurs toiles en mettant à profit les dérives propres aux institutions. Usant des moyens modernes de communication, ils interviennent masqués ou à découvert, selon les contextes.
En Corse, les voilà à l’aise. Surfant sur la xénophobie qui s’exprime au quotidien, ils soufflent sur les braises. Comment ? Où ? Quand ?
Les associations de supporters du foot. Le public visé ? Les jeunes. Comment ? Les forums ont d’abord été leur premier terrain d’intervention. Parmi ceux qui s’avèrent particulièrement actifs, on trouve les rats du groupe « jeunesses identitaires » qui pullulent sur la région de Nice. Patiemment, ils ont construit des liens avec de jeunes corses. Ouvertement racistes, ils ont encouragé toutes les dérives et ils les ont idéologiquement structurées. Les croix d’occident qui voisinent les slogans en faveur d’un club de foot, ne doivent rien au hasard. Le passé encore récent garde les stigmates des attentats racistes du groupe « Clandestini Corsi ». La justice s’est contentée de poursuivre quelques activistes, sans aller au-delà, c’est à dire en direction des inspirateurs.
Les thématiques importées empruntent au verbiage classique de la mouvance fasciste. Mais on y retrouve également des résurgences irrédentistes chères à la Muvra de la deuxième période que tentent de réactualiser une poignée de rats. Localisés principalement sur la région bastiaise, ils abritent dans leur antre des enseignants, des ecclésiastiques, des syndicalistes, des chômeurs, d’ex étudiants nationalistes, des fascistes fraîchement débarqués d’Italie, des indicateurs de police et quelques égarés plus proches du soin que de la politique.
Les enseignants professent la philosophie et l’histoire, particulièrement celle de la civilisation hellénique. C’est à eux qu’incombe la tâche de forger un corpus idéologique.
Les ecclésiastiques appartiennent clairement à la mouvance intégriste, réhabilitée par le précédent Pape, lui-même ancien membre des jeunesses Hitlériennes. Leurs discours sont connus. Ils réaffirment l’identité chrétienne de l’Occident en y insérant étroitement la Corse. Pour ce faire, ils empruntent un vocabulaire anti- républicain (la république y est désignée sous le nom de la Gueuse) et traditionaliste (la primauté de la religion). Appelant régulièrement au meurtre de militants de gauche sur les réseaux sociaux, ils sont soutenus par l’évêque de Corse.
Les syndicalistes : une poignée de rats, très actifs au sein du STC. Leurs buts ? La filiation avec les Sections d’Assaut de sinistre mémoire est aveuglante. Il s’agit pour eux de couper les travailleurs des organisations du mouvement ouvrier et d’introduire les discriminations entre les travailleurs d’origine européenne et ceux venus d’autres horizons. Ils veulent ensuite s’attaquer au capitalisme « cosmopolite » et prôner une alternative National-Socialiste. Leurs ennemis ? Toute la Gauche et les immigrés (le discours antisémite est habilement enfoui sous des messages subliminaux).
Les chômeurs : marginalisés par un système dans lequel ils ne trouvent pas leur place, ils sont utilisés comme base d’action. Le chômage, « c’est la faute aux immigrés ». Les politiques institutionnels, « tous des pourris ». La solution ? « La préférence nationale » (quelle que soit sa couleur) sur des bases ethniques.
Les ex-nationalistes : le mouvement national corse n’a pas répondu à leurs attentes. Pour eux, Nation et « Race » ne font qu’un. Le peuple doit être « pur » donc blanc. Les ennemis ? L’immigration.
Les rats qui parlent à la police, ne parlent pas avec tous les fonctionnaires. Ils le font seulement avec ceux qui les interrogent dans le cadre de procédures de justice ou bien avec des fonctionnaires connus par eux pour leurs penchants d’extrême droite. Ils font du renseignement.
Les fascistes italiens enfin : eux créent du lien avec les organisations fascistes, qu’elles soient de la tradition mussolinienne ou de la Ligue du Nord. Ils apportent également un corpus idéologique.
Électoralement, toute cette mouvance putride ne représente rien. Mais ce n’est pas le premier objectif qu’elle s’est assignée. Elle se veut laboratoire des idées et école de formation pour les futurs cadres politiques. Elle se veut l’avant- garde de l’extrême droite. Elle prétend œuvrer à la prise du pouvoir.
De plus parmi les artifices dont elle use pour séduire, on retrouve la volonté de faire nombre pour attirer et rassurer tout à la fois un public largement dépolitisé en se sur-dimensionnant par une omniprésence de ses interventions sur les réseaux sociaux et l’ensemble de la toile. Cela rappelle la bonne vieille stratégie du « Je suis partout », je fais feu de tout bois.
Chasser cette engeance est d’une nécessité et d’une urgence vitales. Il faut repérer les thématiques et les mettre en relation avec des faits. Le combat est d’abord et surtout idéologique. Les anti- fascistes doivent se regrouper, s’organiser, se faire entendre sans toutefois céder aux provocations et uniquement dans la sphère publique.
C’est l’appel solennel que nous lançons ce jour.
(…)
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
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