L’étude sur les conséquences du passage du nuage radioactif va être publiée à l’international. Un nouvel argument scientifique pour revenir sur le terrain politique, à l’Assemblée nationale.
Si vous plantez un clou dans un mur, et que vous vous écrasez le doigt avec le marteau, il est facile d’établir un lien entre les deux faits. Telle est la définition de la causalité proposée hier à Paris par le professeur Paolo Crémonesi, dont l’équipe de recherche, à l’hôpital Galliera de Gênes a réalisé l’étude épidémiologique lancée par l’assemblée de Corse. À l’Assemblée nationale, autour du député Paul Giacobbi, de Josette Risterucci, présidente de la commission Tchernobyl, et en présence de la députée européenne (EELV) Michèle Rivasi(1), le professeur Crémonesi a tenu à expliquer le sérieux de son enquête épidémiologique à la presse, dont des journalistes japonais très intéressés.
Si chacun selon sa sensibilité, souhaite donner une ampleur politique à ce dossier Corse, Paul Giacobbi a d’entrée précisé le contexte des actions à engager : « Oui au débat scientifique, non au débat politique ! Notre but n’est pas politique. Ce qui est inexcusable, c’est de repousser l’étude avec des mots scientifiques. Ce rapport doit nécessairement provoquer des débats, voire des désaccords dans la communauté scientifique, car c’est la raison d’être de toute étude. Notre rôle à nous politique, c’est de pouvoir prouver, sur la base de cette étude rigoureuse, la reconnaissance d’un dommage de masse ». Un peu plus compliqué en effet que le clou et le marteau. Il s’agit donc de prouver scientifiquement, à terme, que des gens présents en nombre sur le territoire au moment du passage du nuage, ont développé des pathologies similaires, sans prédisposition particulière.
« Si nous n’avions pas subi l’incurie des pouvoirs politiques en 1986, nous ne serions pas là aujourd’hui. Il n’y a eu aucun avertissement sanitaire, contrairement à l’Italie.Àaucun moment on a cherché à protéger la population, ne serait-ce qu’avec des dispositions évidentes : arrêter les consommations de lait, de légumes, de tout produit venant de la terre », rappelle Josette Risterucci. « Les enquêtes effectuées localement par la suite ont, sans que l’on puisse forcément l’imputer à Tchernobyl, fait apparaître une fréquence anormale de cancers thyroïdiens chez les hommes, tandis que médecins et pharmaciens confirmaient le sentiment empirique d’une augmentation des pathologies thyroïdiennes ». Le médecin endocrinologue Jean Vellutini, qui a eu le « privilège » de mener des études en Corse 10 ans avant Tchernobyl et 20 ans après confirme l’évolution de ces maladies, et donne le ton de l’époque : « Les autorités médicales m’ont dit de fermer ma gueule ! »
(…)
by @Lazezu
Corse MatinCorsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]