#Corse – « L’analyse de @PGiacobbi sur le retour à la croissance »

Voici son intervention dans la discussion générale du mardi 15 octobre 2013.

Budget 2014 : le retour à la croissance n’est jusqu’à présent pas garanti par la politique budgétaire rigoureuse

Je ferai deux remarques rapides sur le contexte de la crise mondiale et de la compétitivité française dans ce contexte. Il est vrai que je suis un lecteur du Financial times , comme me l’a rappelé M. le président de la commission des finances. Il est vrai aussi que l’on ne peut pas s’intéresser uniquement à ce qui se passe en France. Nous devons savoir ce qui se produit ailleurs parce que cela peut bouleverser les conditions d’exécution de ce budget à un point que nous mesurons mal.

En 2007, je disais ici que l’on rêvait en pensant que la crise financière américaine ne toucherait pas la France. Six ans après, nous voilà à nouveau au bord de l’abîme sans que ni nous ni les autres n’ayons fait ce qu’il fallait pour éviter d’y tomber ! On évoquait précédemment, suite aux remarques de M. Olivier Carré, le risque des taux d’intérêt, lequel est réel et immense. Il n’y a qu’en France que l’on pense que les taux d’intérêt resteront bas !

Le monde entier soutient qu’il est impossible d’augmenter les bilans des banques centrales à l’infini. Mme Janet Yellen aux États-Unis a, entre autres, pour mission d’essayer d’atterrir sans provoquer la récession, de freiner sans aller dans le mur ; mission d’ailleurs totalement impossible à laquelle a renoncé son prédécesseur M. Bernanke parce qu’il ne voulait pas en assumer les conséquences.

Par ailleurs, le Trésor public ne peut pas augmenter sans fin et sans limite l’encours astronomique de la dette. Les États-Unis vont atteindre ces jours-ci 16 800 milliards de dollars. J’imagine que l’on va sans doute les dépasser à moins que le crédit soit brusquement remis en cause, ce qui provoquerait, d’ailleurs, une hausse immédiate des taux d’intérêt à un niveau inouï, ce à quoi s’ajouterait la crise bancaire.

Par conséquent, j’avoue que, quand j’entends dire qu’il y a un signe encourageant en ce que nous serions passés de 0,1 à 0,2 % de croissance ou que nous allons atteindre 0,9%, je ne comprends pas de quoi on me parle. Nous sommes au bord de l’abîme.

Jusqu’à preuve du contraire, je ne sais pas comment nous allons y échapper. Qu’a-t-on fait, au plan mondial, pour éviter cela ? En effet, nous parlons depuis six ans de la régulation bancaire.

Je citerai un seul exemple. Aux États-Unis, la fameuse règle d’interdiction des opérations pour compte propre des banques la fameuse « Volcker Rule » a été votée il y a trois ans dans le Dodd-Frank Act . Croyez-vous que cela s’applique aujourd’hui ? Pas du tout, car les règles d’application ne sont pas encore en place. M. Volcker a pris sa retraite définitive et nous en sommes toujours là.

Nous nous trouvons dans une situation dans laquelle la liquidité des banques a été considérablement augmentée. Aucune règle sérieuse n’a freiné ce processus, au contraire ! Il est vrai que les politiques budgétaires restrictives existent, notamment en Europe. Elles n’ont à tout le moins pas démontré leur efficacité à court terme. Rogoff et Reinhart que citait M. Carré ont reconnu quelques erreurs. Leur raisonnement n’est pas fondamentalement faux.

M. Gilles Carrez , président de la commission des finances. Le raisonnement n’est pas faux, c’est exact !

M. Paul Giacobbi. En tout cas, le retour à la croissance n’est jusqu’à présent pas garanti par la politique budgétaire rigoureuse. Voilà les remarques que l’on peut faire sur le contexte dont je rappelle qu’il est relativement terrifiant et inquiétant. Il n’empêche que l’on ne peut pas totalement le prendre en compte dans le budget. Le Gouvernement est bien obligé de faire avec ce qu’il a.

Ma seconde remarque fondamentale porte sur la compétitivité. L’obligation de compétitivité s’est considérablement accrue avec la crise. Il ne s’agit, en effet, pas de revenir à la bonne compétitivité d’avant la crise. Des pays comme l’Italie ou même

l’Espagne ont de facto retrouvé une compétitivité considérable par la force des choses.

Pour la première fois, en France, nous avons un gouvernement, un gouvernement de gauche, qui prend à bras-le-corps le problème et qui agit au lieu de se contenter d’en parler.

Je suis très sincère. C’est tout de même une évolution fondamentale. On peut et on doit sans doute critiquer le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. On peut l’améliorer. Il n’en demeure pas moins que c’est la première manifestation concrète d’un nouvel état d’esprit tout à fait favorable. Le Gouvernement entreprend, dans le même temps, la réindustrialisation du pays. Il ne se contente pas d’en parler, il essaie de la planifier et de l’organiser, ce qui est extrêmement positif.

Toutefois, ces avancées considérables s’accompagnent de reculs inquiétants dans les discours et dans les faits. Je l’affirme très clairement. La mise en cause permanente et absurde du crédit impôt recherche est un signal très négatif s’agissant de la disposition la plus favorable – j’allais dire la seule – à l’innovation de tout notre arsenal législatif et fiscal.

Mme la présidente. Merci de conclure, monsieur le député !

M. Paul Giacobbi. Je conclus, madame la présidente. J’espère que le Gouvernement restera ferme sur ce point comme le Président de la République s’y est engagé. Je ne rappellerai pas, par ailleurs, la tentative d’EBE. Elle a avorté et c’est heureux. J’ose dire que l’IVG de l’EBE a été une excellente chose ! J’espère, par conséquent, que cela ne se renouvellera pas.

Je dirai, enfin, un mot sur la Corse pour remercier, par avance, le ministre du budget !

Blog Paul Giacobbi

(…)

by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

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