Les nationalistes sortent de l’ombre. Le Front de Libération Nationale Corse (FLNC) a tenu dimanche soir une conférence de presse dans une forêt de la région bastiaise. Entouré d’une trentaine de militants armés et cagoulés, un porte-parole a lu un texte rendant hommage à Charles-Philippe Paoli, assassiné le 29 juin à Folelli.
Deux jours avant cet homicide, un complexe immobilier en construction avait été visé par un attentat à l’explosif, à Santa-Maria-Poggio. La SARL Paoli participait au chantier, et des inscriptions «FLNC» avait été retrouvées sur le bâtiment. «Nous démentons toute implication» a assuré le groupe indépendantiste.
Après Corsica Libera, dont Charles-Philippe Paoli était membre de l’exécutif, c’est donc au tour de la branche clandestine armée de s’exprimer. «L’assassinat par un groupe mafieux de notre militant Philippe Paoli vient assombrir la vie politique de notre pays (…) Philippe était un militant historique de notre organisation, il a participé de manière active et permanente à l’ensemble des luttes du peuple corse, c’était un militant et un homme exemplaire, ceux qui ont accompli cet acte n’ont pas mesuré sa portée ni ses conséquences ». Sonnant comme une menace, le communiqué pointe du doigt un coupable : «des groupes mafieux ».
Selon une source proche du dossier, la piste du crime de droit commun serait privilégiée par l’antenne bastiaise de la direction régionale de la police judiciaire, en charge de l’enquête sur cet assassinat.
Les nationalistes ont également profité de cette conférence de presse pour revenir sur leur lutte. «Nous n’abandonnerons jamais ce que nous avons entrepris le 5 mai 1976. La politique définie il y a presque 40 ans basée sur les droits fondamentaux de notre peuple reste notre fil conducteur. La mort de Philippe nous rend tristes. Elle est injuste et inexplicable. Mais elle renforce notre détermination » conclut le porte-parole corse.
Cela faisait deux ans que le FLNC ne s’était pas exprimé.
Faites passer l’information autours de vous en cliquant sur :
Produit CORSU E RIBELLU
