Martine Doumergue, juge des référés du tribunal administratif de Paris, a mis mardi en demeure le ministère de la Justice de fournir avant jeudi midi des éléments étayant le projet d’évasion prêté à Yvan Colonna en juillet dernier.
La justice a invoqué des préparatifs d’évasion du nationaliste corse de 53 ans pour justifier son transfert en urgence le 12 juillet de la centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône) à celle de Réau (Seine-et-Marne). Mais la famille d’Yvan Colonna, condamné à la prison à perpétuité pour l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, a estimé qu’il s’agissait d’un « stratagème » pour empêcher son transfert à la maison d’arrêt de Borgo (Haute-Corse), conformément à la loi sur le rapprochement familial.
Martine Doumergue a été saisie en référé par Me Patrice Spinosi, défenseur d’Yvan Colonna, qui lui demande de suspendre une mesure « qui porte une atteinte manifestement disproportionnée et injustifiée à la vie familiale d’Yvan Colonna, jeune marié et père d’un enfant en bas âge. » Lors de l’audience, le défenseur a assuré que le dossier était vide et qu’un « prétendu risque d’évasion a toujours été contesté par la défense d’Yvan Colonna ».
Patrice Spinosi a ironisé sur « le fantasme de l’administration sur le fait que des commandos (nationalistes) pourraient arriver pour le libérer. « C’est irréel », a-t-il dit en dénonçant le « climat de suspicion autour du cas Colonna », emprisonné depuis dix ans.
« SÉCURITÉ PUBLIQUE »
Prié par Martine Doumergue de fournir des indications sur le projet attribué au militant nationaliste, le représentant de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a refusé, invoquant l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris et des raisons de « sécurité publique ». La juge a estimé qu’elle ne pouvait pas croire l’administration sur parole et que celle-ci devait lui fournir des indications lui permettant de trancher sur le bien-fondé de ce transfert.
Elle lui a donc donné jusqu’à jeudi midi pour s’exécuter, faute de quoi elle en tirerait les conséquences. Patrice Spinosi avait auparavant invité la juge à construire une jurisprudence « qui tend à un contrôle plus important de la part du juge administratif ».
Il a insisté sur la difficulté pour l’épouse d’Yvan Colonna de se rendre à Réau, distant de 1.200 kilomètres de la Corse, soit 700 km de plus que pour Arles. Le représentant du ministère a répondu que la Corse était une île et qu’en prenant l’avion, l’éloignement était relatif. Ce à quoi l’avocat a répondu que c’était plus coûteux, alors que l’épouse du nationaliste vit du RSA. Si Martine Doumergue devait annuler le transfert d’Yvan Colonna – une décision ne devrait pas être prise avant la semaine prochaine
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by @Lazezu
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