Le 70 éme anniversaire de la Libération de la Corse est là. La mémoire du peuple corse reste intense, entretenue, et est source permanente de questionnements, de leçons de courage, de sacrifices, ainsi que la quête renouvelée et irrépressible de liberté
J’ai connu Dominique Lucchini, dit « Ribellu », dès ma sortie de prison en 1977, après l’affaire d’Aleria Accueilli chez lui, à Aullène où j’ai résidé, à plusieurs reprises, dans une maison simple que dirigeait son épouse Laurence -une femme exceptionnelle de douceur, d’intelligence-, j’ai été frappé d’emblée par son regard, sa solidité, des yeux vifs et rieurs J’ai donc eu le temps d’échanger largement. L’homme, intelligent, doté d’une expérience sans égal des luttes dures, était modeste et manifestement, il n’aimait pas parler de la Résistance, de ses exploits personnels, des violences inévitables et des sacrifices de ses camarades ; l’homme n’aimait pas le dénigrement. Il connaissait parfaitement tous les rouages de la Résistance, et la situation française, européenne et internationale de l’époque, notamment l’Union soviétique. Il connaissait bien aussi la Corse, ses forces, ses faiblesses, le clanisme.
Jeune, il avait adhéré jeune au PCF, certain d’y trouver la solidarité, l’humanisme, le fil social auquel il était profondément attaché ; après la Libération, il avait pris du champ, non pas avec ses convictions mais avec le parti. Il avait adhéré à l’UPC et il était un militant exemplaire ; assidu, engagé, toujours modeste, il ne jouait pas de son aura exceptionnelle mais il nous faisait bénéficier de son expérience.
Le leitmotiv de son comportement était la lutte, l’intégrité, la recherche permanente et obligatoire de l’unité de toutes les forces anti-colonialistes ; il a été pour notre combat un apport majeur, un encouragement et un soutien considérables et ce d’autant plus que la France, le clan et surtout certains cadres du PCF utilisaient contre nous cyniquement l’argument, stupide mais venimeux et destructeur de l’irrédentisme, du fascisme, de la collaboration.
J’ai en mémoire des réunions publiques, notamment à Pruprià, à Bonifaziu où il avait sévèrement tancé les très rares participants, téléguidés, qui s’aventuraient sur ce terrain. On mesure mal la fierté qui était la nôtre de compter dans nos rangs cet authentique héros qui nous lavait d’accusations insensées ; et surtout, cet homme de gauche avait, dans une période très dangereuse, fait, ainsi que ses camarades de toutes opinions le choix d’un engagement radical dans la Résistance au nom de la liberté, de la justice et des valeurs sociales que nous partageons, et dont nous essayons de nous montrer dignes dans le combat qui est le nôtre.
C’est tout à fait naturellement qu’il avait été élu maire de son village, Zerubia dès 1945 ; par la suite, en 1982 puis en 1984, Il avait été élu territorial de l’UPC, nous apportant sa connaissance du terrain local et la notoriété et la crédibilité que nous valait son engagement à nos côtés. Jusqu’ à sa mort, à l’âge de quatre vingt trois ans, il est resté fidèle au peuple corse et engagé dans la lutte de décolonisation de la nation corse.
Ceci explique l’hommage supplémentaire que nous lui rendons aujourd’hui, ainsi qu’à toute sa famille, avec respect, gratitude et affection ; sans oublier tous ses camarades de combat.
Libération de la #corse « De cette mémoire qui dérange … » Par @SAULIUlivieru
#Corse « Jean Nicoli, libération de la Corse, l’histoire réappropriée »
#corse « 70ème anniversaire de la Libération de la Corse 1943 – 2013
Dossier Storia Corsa sur Corsica Infurmazione
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse,
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]